Agréablement surpris par le succès inattendu du mini-album acoustique Nightmare, une sortie mineure aux airs de récréation, et bien conscient que les jours du MSG version McAuley / Schenker sont comptés, les deux artistes décident de se faire plaisir et de s'embarquer dans une tournée acoustique. Peu enclin à soutenir et promouvoir réellement l'album M.S.G., pourtant fraîchement paru, Michael Schenker délaisse, avec semble-t-il un peu de soulagement, sa célèbre Flying V pour une Gibson acoustique noire et blanche. L'esprit du blond germain, en ce début de décennie, n'est plus occupé par le hard rock qui l'a rendu célèbre, mais plutôt par des envies de projets annexes, dont l'album acoustique Thank You, publié en 1993, constitue le premier chapitre.

Alors que le mini-album acoustique a surtout rencontré le succès au Japon, c'est aux Etats-Unis, et plus précisément à Anaheim, Californie, que Michael Schenker décide de capter ce live. Se produisant alors sous forme de trio (Spencer Sercombe, du groupe Shark Island, assure la seconde guitare), le MSG semble favoriser l'exubérance américaine au détriment de l'exotisme nippon. Effectivement, le public réagit bruyamment à ces interprétations de titres retravaillés issus du répertoire du MSG ainsi que de UFO. Tout naturellement, les 3 albums enregistrés avec Robin McAuley se voient mis en vitrine. Si l'ensemble des morceaux présents sur le mini-album se voient interprétés, on découvre avec plaisir la nouvelle version de "Gimme your love", seul titre issu de l'album Perfect Timing. Sans perdre de leur énergie, les titres se voient agrémentés d'un habillage groovy, parfois proche du flamenco, qui leur permet de retrouver une jeunesse. On regrette ainsi que Michael Schenker n'ait pas eu l'audace de retravailler certains titres plus anciens de son répertoire, ce qui aurait donné une vraie valeur à ce live.

Plutôt que se concentrer sur la carrière du MSG, Michael Schenker a en effet choisi de retravailler certains titres de son ancien groupe UFO. A la moulinette acoustique, "Natural Thing", "Doctor Doctor" et "Lights out" s'en sortent à merveille, même si l'on regrette à nouveau l'absence de prise de risques, alors que l'exercice se prêtait justement à l'exhumation de titres anciens ou rares issus du répertoire du blond germain. Reste un live sympathique, deuxième étape vers une longue période de remise en question pour Michael Schenker, qui se consacrera à la réalisation d'albums solos avant de ressusciter le MSG en 1996.