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HARD ROCK  |  STUDIO

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- Membre : Michael Schenker , Shane Gaalaas , Asia Featuring John Payne, Deep Purple, Hiromi, Eloy, Phantom V, Rock Wolves, Ted Nugent, The Seeing Tree , Savoy Brown, Rainbow, Paul Raymond Project , Ozzy Osbourne , Kottak, House Of Leaf, Wolfpakk, Mad Max
- Style + Membre : Herman Rarebell , Scorpions, Joe Lynn Turner , Ufo, House Of X, Black Sabbath, Robin Mcauley
 

 Michael Schenker Himself (1949)

MSG - Resurrection (2018)
Par GEGERS le 3 Avril 2018          Consultée 2220 fois

[Note : bien que paru sous le nom Michael Schenker Fest, nous avons préféré associer cet album au MSG pour des raisons de continuité et de lisibilité discographique.]

Après cinq années passées à trimbaler sur les routes et en studio son Temple du Rock et avoir accouché de cinq albums dont deux live, Michael Schenker en a eu marre. Le contraire eût été étonnant. Connu pour son instabilité et ses changements d'humeur, l'Ange Blond de la six cordes a tout envoyé bouler. Ce qui, de prime abord, peut sembler être une prise de risque à saluer, est en fait une poussée nostalgique de sa part, qui en 2016 le voit embarquer sous le bras une partie des musiciens et les chanteurs emblématiques de son MSG de coeur pour s'en aller sillonner les routes. Chris Glen et Ted McKenna, bassiste et batteur sur le troisième album du combo, Assault Attack, rentrent alors au bercail, tout comme Steve Mann, en charge des claviers et de la guitare rythmique durant la période McAuley/Schenker. Les vocalistes sont également au rendez-vous : Gary Barden, diminué mais volontaire, Graham Bonnet, démonstratif et impressionnant, Robin McAuley, dont la classe reste naturelle.

Puisque la madeleine de Proust a fonctionné en live, Michael Schenker a décidé de faire durer le plaisir en convoquant tout ce petit monde en studio. En résulte un Resurrection aux intonations bibliques que l'on retrouve sur la pochette d'albums, pastiche de La Cène, sur certains titres de morceaux, tels que "Take Me To The Church" ou "The Last Supper", et dans l'utilisation d'orgues d'églises en introduction de certains titres. Une résurrection, cela n'en est pas vraiment une puisqu'il s'agit plutôt de faire durer le plaisir, de raviver une nouvelle fois la flamme avant que tout ce petit monde ne soit trop vieux pour le faire. Pour participer à l'événement, Michael a également fait appel au chanteur Doogie White, seul rescapé de la période Temple of Rock.

L'album qui naît de cette bouffée passéiste se fait ainsi un assemblage hétéroclite des diverses périodes qui caractérisent l'identité musicale de Michael Schenker. Chaque vocaliste ayant lui-même choisi les morceaux sur lesquels il souhaitait officier et écrit ses lignes vocales, les identités sont donc très fortement marquées. A l'exception de deux chansons interprétées de manière collégiale, chacun chante ici sur deux titres, dont la qualité se fait variable. "Heart and Soul", qui ouvre l'album, est un exemple de la grande disparité des morceaux qui constituent l'album. Joué pied au plancher, ce titre vide de mélodie marquante se voit porté tant bien que mal par Robin McAuley qui fait de son mieux pour le doter d'un semblant d'intérêt dont le seul but est de mettre en avant Kirk Hammett, guitariste de METALLICA et grand fan du Schenk, qui vient ici poser un solo peu mémorisable. Mais il faut reconnaître que celui du Mad Axeman, dénué de toute mélodie, ne vaut guère mieux. Issu du même moule et également interprété par McAuley, "Time Knows When It's Time" se fait pour sa part bien plus marquant, grâce à un refrain cette fois imparable et survitaminé. Voici qui aurait fait un meilleur titre d'ouverture.

Les chanteurs conditionnent les ambiances. Graham Bonnet, qui s'accroche à son micro comme une moule à un rocher, joue les sirènes de luxe sur "Night Moods", titre pas si éloigné de son "Night Games" personnel, qui se fait résolument 80's dans le riff et les ambiances. Le rapide "Everest" qu'il interprète également se fait plus alambiqué, mais aussi plus pataud, souffrant de paroles enfantines, glorification de la majesté de cette montagne himalayenne. Gary Barden, diminué mais toujours espiègle, fait de son mieux pour porter l'hédoniste "Messing Around" qui bénéfice d'un des riffs les plus percutants de l'album, qui évoque autant le début des années 80 que les années 90 et le Walk on Water d'UFO. Une belle réussite, que le chanteur et le guitariste tentent de reproduire avec "Living a Life Worth Living", titre plus rock que hard, qui rappelle pour sa part la fin des années 2000, période In The Midst of Beauty. A nouveau, on tombe sous le charme de l'énergie déployée par le morceau, avec cette fois un solo foisonnant de mélodies, qui souffre néanmoins d'une durée trop courte, un problème récurrent de l'album. Comme si Michael Schenker avait décidé de se mettre en retrait pour laisser briller ceux qu'il a ressortis de l'ombre.

Doogie White, seul chanteur à officier sur trois morceaux en solo, se voit lui aussi galvanisé par cette amicale compétition entre les vocalistes. Ses mélodies vocales sur "The Girl With the Stars in Her Eyes", dont le riff se fait pourtant bateau, sont de grande qualité. "Take Me To The Church", un des meilleurs titres de l'album, bénéficie également de sa présence, et sur le plus sombre "Anchors Away", le chanteur se fait ici impérial, parfaitement à son aise sur un riff plus agressif et une interprétation théâtrale. Celui qui a un temps souffert de la comparaison avec ses prédécesseurs prouve ici qu'il est un chanteur au talent intact.

L'instrumental de l'album, "Salvation", très percutant, mémorable autant qu'énergique, rappelle un "Essence" (Written In The Sand") plus qu'un "Into The Arena". Un superbe titre. Cet adjectif peut également s'appliquer au collégial "Warrior", morceau de bravoure qui voit les chanteurs se succéder et marier leurs voix au son d'un titre épique et heavy, un des meilleurs titres composés par le Schenk depuis le début de la décennie. "The Last Supper", qui clôture l'album, tente sans succès de reproduire l'exploit.

Resurrection ne mérite sans doute pas toutes les accolades qu'il reçoit de la part de ceux qui, trop heureux de retrouver ceux qui ont fait du MSG un groupe de légende, embellissent la réalité. Cet album est bon, mais certains titres souffrent d'une vacuité préjudiciable ("Heart and Soul"), tandis que l'ensemble manque de solos (ces derniers sont bien trop courts et ne permettent pas d'entendre la raison principale qui fait que l'on apprécie habituellement le Schenk), et les mélodies peinent à se faire aussi marquantes sur la durée qu'elles tentent de l'être de prime abord, se faisant parfois un peu putassières. Il est évident qu'il y a là un feeling 80's, qui fera verser une petite larme aux nostalgiques de l'époque, et un soupçon de modernité qui ne désarçonnera pas les amateurs de la période la plus récente du guitariste. En somme, un bon album, qui manque de cohésion mais qui célèbre dignement la carrière du Mad Axeman.

3,5/5

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   GEGERS

 
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- Michael Schenker (guitare)
- Gary Barden (chant)
- Graham Bonnet (chant)
- Robin Mcauley (chant)
- Doogie White (chant)
- Chris Glen (basse)
- Ted Mckenna (batterie)
- Steve Mann (guitare, claviers)


1. Heart And Soul
2. Warrior
3. Take Me To The Church
4. Night Moods
5. The Girl With The Stars In Her Eyes
6. Everest
7. Messing Around
8. Time Knows When It's Time
9. Anchors Away
10. Salvation
11. Living A Life Worth Living
12. The Last Supper



             



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