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- Membre : Michael Schenker , Shane Gaalaas , Asia Featuring John Payne, Deep Purple, Hiromi, Eloy, Phantom V, Rock Wolves, Ted Nugent, The Seeing Tree , Savoy Brown, Rainbow, Paul Raymond Project , Ozzy Osbourne , Kottak, House Of Leaf, Wolfpakk, Mad Max
- Style + Membre : Herman Rarebell , Scorpions, Joe Lynn Turner , Ufo, House Of X, Black Sabbath, Robin Mcauley
 

 Michael Schenker Himself (1948)

MSG - Immortal (2021)
Par GEGERS le 7 Février 2021          Consultée 1823 fois

C’est certain, tout le monde n’a pas la chance d’être cité comme une influence de premier ordre par James Hetfield, Kirk Hammett, Dave Mustaine, Dimebag Darrell, Slash ou Kerry King. Pour autant, ces dernières années, Michael SCHENKER a pris un tel melon qu’il en vient à clamer haut et fort que le thrash metal n’aurait pas existé sans lui. S’ajoute à cela une méchante tendance à la parano qui le voit conchier à longueur d’interview son frère Rudolf, dépeint comme un vampire profiteur. C’est là oublier que ce même frangin a recueilli plusieurs fois Michael (n’hésitant pas à lui redonner goût à la scène en l’invitant à jouer avec les SCORPIONS, parfois sur des tournées entières) et l’a aidé à remettre sa carrière à flots à plusieurs reprises. Bref, ces dernières années, l’ange blond de la six-cordes a plutôt fait parler de lui pour ses déclarations et ses saillies sans queue ni tête que pour la qualité de sa musique. Il était largement temps de remettre l’église au centre du village.

Porté par une frénésie créatrice qui le voit, depuis une dizaine d’années, enchaîner les albums comme des perles, Michael SCHENKER signe ici le grand retour de son MSG de cœur, qui a fêté ses 40 ans en 2020. Un anniversaire en cachant un autre, Michael en profite pour célébrer par cet album au titre un poil présomptueux ses 50 ans de carrière, le guitariste datant le début de sa carrière à 1971, année d’enregistrement de ses premiers morceaux en compagnie de SCORPIONS. Le retour n’est pas tellement audible, et se remarque surtout avec le retour du logo MSG, que l’on avait pas vu depuis 2010 et le DVD des 30 ans Live in Tokyo.

Le nom a changé, mais l’équipe est restée la même que sur Revelation. Steve Mann aux claviers, Bodo Schopf à la batterie (Brian Tichy et Simon Philips de Toto œuvrent néanmoins en tant qu’invités sur une poignée de morceaux), et le Michael Voss aux manettes, devenu indissociable acolyte de son homonyme. C’est également le retour de Barry Sparks à la basse, qui avait déjà bossé avec Michael entre 1996 et 2000. Ce qui change, c’est l’équipe de chanteurs qui entoure le musicien. Entre le mercenaire en vogue Ronnie Romero (mais quand ce mec dort-il ?), le toujours fringant Ralf Scheepers et Joe Lynn Turner (avec Romero, Doogie White et Graham Bonnet, il s’agit donc du quatrième chanteur de RAINBOW avec lequel collabore le cadet Schenker), voici un joli renouvellement de cheptel.

Une révolution dans la continuité, donc. Les premières écoutes donnent néanmoins à entendre un MSG plus inspiré que sur les réalisations du Michael Schenker Fest. Se posant en écho au MSG emblématique du début des années 80, mais aussi celui plus bariolé de la moitié des années 90, Immortal est un album aux couleurs variées (line-up long comme le bras oblige) qui semble avoir plus d’un tour dans son sac. C’est avec hargne et violence qu’il débute, "Drilled to Kill", porté par Ralf Scheepers, se faisant un vrai bon titre, rapide à souhait. Néanmoins, tout semble ici pêcher par trop de frénésie, et le manque de subtilité est flagrant, compensé par un refrain réussi. Agrémenté de deux solos, le premier épileptique, le second plus long et flamboyant, ce morceau voit également Michael s’élancer en fin de morceau dans un duel avec les claviers de Derek Sherinian (DREAM THEATER, BLACK COUNTRY COMMUNION). Une sympathique curiosité. Le deuxième titre interprété par Ralf Scheepers, "Devil’s Daughter", est également joué au plancher et bas du front. Il fait partie de ces titres de SCHENKER construits sur un riff unique, répété à l’envie, et pour lesquels le guitariste laisse carte blanche au chanteur pour tenter d’en faire quelque chose. Un challenge que tous ne parviennent pas à réaliser, les couplets sonnant ici creux. Pire, le solo peine à séduire, ne proposant une mélodie forte que dans sa deuxième moitié.

Forcément, les titres interprétés par Joe Lynn Turner œuvrent dans des sonorités hard rock moins foncièrement agressives, même si "Don’t Die On Me Now" reste raisonnablement musclé. Il manque à ce morceau un refrain fort, et force est de reconnaître qu’après la cartouche d’ouverture, voici qui ressemble fort à un pétard mouillé. L’autre titre interprété par Turner, "Sangria Morte", se fait bien plus convaincant, évoquant une cavalcade héroïque dans la Californie d’avant l’indépendance, encore mexicaine.

Michael Voss a tiré bonne pioche. Le producteur, qui prend également le micro, sur deux titres, a le luxe d’interpréter la première vraie bonne ballade du MSG depuis un paquet d’années (au hasard, "Forever and One" sur l’album The Unforgiven en 1999 ?). "After The Rain" ne sombre pas dans le pathos ni dans le mielleux, et propose un solo tout en nuances, de grande classe. Le deuxième morceau par le sieur Voss est également une réussite, "The Queen Of Thorns And Roses" proposant un refrain de grande classe, qui aurait pu être chanté par Gary Barden. Proposant un hard rock léger, voici sans doute le morceau qui se rapproche le plus du MSG première période.

Ronnie Romero, jeune loup en vogue, nouvelle incarnation vocale du regretté Steve Lee, se taille la part du lion en chantant seul sur trois morceaux. Il y a bien Knight of the dead, qui bastonne mais s’essouffle néanmoins très vite. On lui préfère de loin "Sail The Darkness", un vrai bon mid-tempo porté par des mélodies musicales fortes. Ici, le chanteur ne donne pas l’impression de courir après le riff et de broder autour, mais bien de prendre le lead et d’être le maître du morceau. Une réussite. Pour achever le tableau, "Come On Over" évoque pour sa part le MSG de la deuxième moitié des années 90, avec des gros riffs sur les couplets et des ponts en arpège. Ce morceau très efficace rappelle l’époque Written in the Sand.

Comme pour boucler la boucle, Michael SCHENKER propose en guise conclusion une relecture du morceau "In Search Of The Peace Of Mind" des SCORPIONS. La symbolique est forte puisqu'il s’agit là du premier morceau composé par l’artiste, seul dans la cuisine familiale, en 1971. Le morceau conserve sur sa première moitié son feeling krautrock originel, mais se voit transfiguré sur sa deuxième, Michael décidant d’accélérer le tempo et d’ajouter un deuxième solo, long et riche en narration. Comme si le Mad Axeman actuel répondait au jeune artiste qui, âgé de 15 ans, avait signé cette composition originelle. Gary Barden fait ici son retour, chantant sur le premier solo, avant de laisser sa place à Ronnie Romero. A noter que, si la tracklist indique également la présence de Doogie White et Robin McAuley, il semble que ces derniers aient été oubliés lors du mixage.

Immortal, où le manifeste d’un artiste à la fois sombre et lumineux, authentique et torturé. L’album est à son image, alternant moments de fulgurances et envolées anecdotiques, le guitariste pouvant néanmoins souvent compter sur ses chanteurs pour apporter une structure et un surplus de mélodie nécessaire sur ces 10 morceaux qui se révèlent néanmoins globalement très inspirés. 50 ans après ses premiers pas en studio, Michael SCHENKER bénéficie encore d’une faconde intarissable qui lui permet de séduire sans forcer. La marque des grands.

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- Michael Schenker (guitare)
- Ronnie Romero (chant)
- Ralf Scheepers (chant)
- Joe Lynn Turner (chant)
- Michael Voss (chant)
- Barry Sparks (basse)
- Steve Mann (guitare, claviers)
- Bodo Schopf (batterie)
- Simon Phillips (batterie)
- Brian Tichy (batterie)
- Gary Barden (chant)
- Robin Mcauley (chant)
- Doogie White (chant)
- Derek Sherinian (claviers)


1. Drilled To Kill
2. Don´t Die On Me Now
3. Knight Of The Dead
4. After The Rain
5. Devil's Daughter
6. Sail The Darkness
7. The Queen Of Thorns And Roses
8. Come On Over
9. Sangria Morte
10. In Search Of The Peace Of Mind



             



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