Les millénaires passent, les gens changent, sauf Mike OLDFIELD. Bien que l'homme de Reading ait pris son temps après une année 1999 particulièrement productive, il reste cet homme capable de passer du coq à l'âne en termes de style. Encore que... Tr3s Lunas, sorti en 2002, reste assez électronique, en fait bien plus que The Millenium Bell (1999). Une honte pour les fans du Mike progressif, une péripétie de plus pour les autres.

Tr3s Lunas, cependant, est le genre d'album qui fédère dans la haine. En d'autres termes : il est très rare de trouver des gens qui l'aiment vraiment. Enfin, même la plus honteuse des œuvres a ses fans. Mais disons qu'ici, la probabilité de trouver des gens déclarant d'emblée leur amour de l'album est très faible.

Ça se comprend : avec Tr3s Lunas, Mike OLDFIELD signe une œuvre relativement peu personnelle, où sa patte est légère malgré la présence de ses guitares si caractéristiques, et bon nombre de compositions, si elles sont agréables, s'oublient aussi vite qu'elles s'écoutent, c'est un fait et on ne peut rien y faire. Pour autant, il y a toujours de bonnes choses à y glaner. Exemples ? L'ouverture "Misty", onirique et mélancolique, malgré un racolage évident, notamment dû à un faux saxophone un peu claqué ; l'interlude "Daydream" est remarquable aussi, mais c'est un interlude ; enfin, "Turtle Island" est le meilleur du lot, avec ses relents nostalgiques.

Pour le reste, chacun sa sensibilité, sauf peut-être en ce qui concerne "To Be Free", à jeter. Tr3s Lunas n'est pas franchement bon, on sera également d'accord dessus, mais de là à le rejeter, il y a un pas que je ne franchis pas. Encore un album mineur (Mike OLDFIELD est-il prof de maternelle ?), mais pas désagréable pour autant.

Note réelle : 2,5/5