Ce que l'on retient de Slaves & Masters, c'est avant tout que Joe Lynn Turner est un chanteur d'exception qui, malgré un charisme inférieur à celui de Ian Gillan ou David Coverdale, aurait mérité de faire un tour de manège un peu plus long au sein de DEEP PURPLE.

L'album en lui-même n'a laissé aucune trace, ou presque. En 1990, le groupe britannique est devenu un groupe d'AOR de série B, comme en atteste la sirupeuse ballade "Love conquers all", sauvée de justesse par la voix de Turner. Les choeurs, mielleux au possible, donnent l'impression d'avoir affaire à un mauvais Foreigner.

Seuls deux morceaux parviennent à surnager dans ce marasme ambiant : "The cut runs deep", qui doit beaucoup à sa rythmique enlevée et les claviers de Jon Lord, ainsi que "Truth hurts", sympathique mid-tempo qui aurait fait un carton 5 ans plus tôt.

Les ingrédients qui faisaient la saveur de DEEP PURPLE sont pourtant là, dans leur majorité, mais rien n'y fait : Slaves & Masters est, plus encore que The House of The Blue Light, ce que le groupe britannique a proposé de plus mauvais dans sa carrière.