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HARD ROCK/ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1968 Shades Of Deep Purple
  The Book Of Taliesyn
1969 Deep Purple
1970 In Rock
1971 Fireball
1972 Machine Head
  Made In Japan
1973 Who Do We Think We Ar...
1974 Burn
  Stormbringer
1975 Come Taste The Band
1976 Made In Europe
1984 Perfect Strangers
1987 The House Of Blue Lig...
1990 Slaves And Masters
1993 The Battle Rages On
1994 Smoke On The Water (the ...
1996 Purpendicular
1998 Abandon
2001 Live At The Rotterdam Ah...
2003 Bananas
2005 Rapture Of The Deep
2012 The Official (overseas) ...
2013 Now What?!
  Perfect Strangers Live
2014 The Official (overseas) ...
  The Official (overseas) ...
2017 Infinite
2020 Whoosh!
2021 Turning To Crime
2024 =1
 

- Style : Thin Lizzy, Electric Sandwich, Uriah Heep, Eloy, Led Zeppelin, Scorpions
- Membre : California Breed, Msg, Flying Colors, Gary Moore , Kansas, Rainbow, Billy Cobham , Tony Iommi , Black Sabbath, Captain Beyond, Who Cares, Blackmore's Night, Ian Gillan , Tommy Heart , Ozzy Osbourne
- Style + Membre : Glenn Hughes , Joe Lynn Turner , Warhorse, Whitesnake
 

 Site Officiel (3963)
 The Deep Purple Appreciation Society (1595)

DEEP PURPLE - The Book Of Taliesyn (1968)
Par JOVIAL le 2 Mars 2011          Consultée 8602 fois

Taliesin fut l’un des plus importants poètes celtiques du VIème siècle, que le mythe a très vite élevé au rang de barde attitré du roi Arthur, compagnon de Bran le Béni et maître du bon vieux Merlin l’Enchanteur. Et son livre, dont en réalité les trois quarts lui sont postérieurs, contiendrait les plus anciens poèmes en gallois que l’on ait retrouvé à l’heure actuelle. Un sacré bonhomme, vous vous en doutez. Tellement sacré que DEEP PURPLE ira jusqu’à s’en réclamer dans l’écriture de son second album, The Book of Taliesyn. Si c’est pas mignon ça ! On va encore me trouver mauvaise langue sur ce point, mais je trouve vraiment ça ridicule de se réclamer d’un vieil ermite celte, de vouloir construire son humeur musicale sous la direction spirituelle de Taliesyn*, alors qu’on n'est même pas capable d’orthographier correctement son nom. Ridicule, je vous dis. Mais heureusement pour nous, l’album en lui-même, la musique en elle-même, ne le sont pas du tout. Enfin presque. Ce deuxième effort du jeune groupe anglais s’avère tout de même plutôt réussi et ne mérite vraiment pas le mépris qu’on pourrait lui accorder en premier lieu. Après un premier album franchement moyen, il était difficile d’imaginer une telle métamorphose chez les musiciens de DEEP PURPLE. Certes, l’album en lui-même n’est pas d’une immense qualité, mais il permet toutefois au groupe anglais de démontrer son aptitude à composer, à réfléchir sur sa musique, à presque se démarquer des autres groupes de l’époque. Bien sûr, l’influence de Vanilla Fudge saute aux yeux, mais dans l’ensemble, le Mark I réussit à se forger son idiome particulier, sorte de mélange d’un hard-rock plus affirmé que sur Shades of Deep Purple, et d’un rock semi-progressif médiévaliste, manquant parfois un peu de finesse, mais au demeurant assez inspiré.

Avec "Listen, Learn, Read On", DEEP PURPLE commence directement par un titre volontairement plutôt musclé, où les soli de Blackmore et de Lord répondent à armes égales au chant de Rod Evans, rendu ésotérique par une réverb' bien employée. Dans la même veine, en plus rock’n'roll néanmoins, "Kentucky Woman", au final assez simple dans les termes, mais foutrement efficace à l’écoute, permet au groupe de reprendre avec brio un classique du folk-rock 60’s, que je préfère personnellement à la version originale de Neil DIAMOND. Parmi les reprises, nos cinq compères s’essayent encore aux BEATLES, avec l’étonnante "Exposition/We Can Work it Out". Étonnante parce que d’un côté nous avons "Exposition", parfait exemple du rock progressif médiéval que j'évoquais tout à l’heure, ma foi fort sympathique, et de l’autre une reprise sans aucun intérêt d’une chanson entendue et réentendue, rendue navrante par un Rod Evans au contraire peu inspiré, que n’arrive malheureusement pas à sauver la guitare de Blackmore. Décidément, après "Help" sur le premier album, on ne peut pas dire que les Fab Four réussissent au groupe d’Hertford, loin de là. Une leçon que ce dernier retiendra d’ailleurs par la suite.

Il est étrange de se dire que DEEP PURPLE aurait pu finir par devenir un groupe de rock progressif. En effet, lorsqu’on jette une oreille sur l‘instrumental "Wring That Neck", où Blackmore est tout bonnement impressionnant, ou sur l‘excellente "Shield", plus réservée mais tellement magnifique, on se dit que nos Anglais en avaient réellement le potentiel.
Enfin, bien sûr, tout n’est pas parfait, certains morceaux manquent encore de justesse, à l’image d‘ "Anthem", surprenante il faut l’avouer, mais conciliant au final assez mal ses couplets pop-rock 60’s et son passage instrumental sur lequel Jon Lord essaie pour la première fois de réaliser son grand rêve, marier la musique classique au rock, sans véritable grande réussite.
Enfin, "River Deep, Moutain High" qui aurait sans doute pu devenir la pièce maîtresse de l’album, la pièce progressive j’entends, si ses velléités psychédéliques avaient été plus accrocheuses durant ses trop longues dix minutes, que l’on regrette un peu, tant "Listen, Learn, Read On" et "Shield" nous avait préparé à mieux. Quoiqu’il en soit, The Book of Taliesyn, certainement bien supérieur à son prédécesseur, voit DEEP PURPLE affirmer et assumer parfaitement son art, même si certains défauts sont encore à corriger. Ritchie Blackmore s’arme d’une assurance certaine, qui fera de lui le guitariste que nous connaissons tous aujourd‘hui, tandis que Jon Lord, fidèle à sa réputation, ose des schémas musicaux plus osés, préparant ainsi le terrain au troisième album qui sera en quelque sorte l’apothéose du Mark I.

Je ne comprends toujours pas pourquoi à l’heure actuelle tant de monde crache sur cet album dont l’écoute réserve pourtant de biens agréables surprises. Chacun ses goûts, me diront les plus philosophes d’entre vous. Pas faux, mais c’est dommage quand même.

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   (2 chroniques)



- Rod Evans (chant)
- Ritchie Blackmore (guitare)
- Jon Lord (claviers/choeurs)
- Nick Simper (basse/choeurs)
- Ian Paice (batterie)


1. Listen, Learn, Read On
2. Wring That Neck
3. Kentucky Woman
4. Exposition/we Can Work It Out
5. Shield
6. Anthem
7. River Deep, Moutain High



             



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