Honnêtement, ça surprend qui…

Ça surprend qui de voir que Machine Head se voit encore récompensé du plus grand nombre d’étoiles ? Tout le monde s’en doutait. C’est partout pareil. Même ceux qui ne l’aiment pas se disent qu’à tous les coups le blaireau qui parlera de Machine Head sur un site de musique ne le fera que pour en faire l’éloge ; il n’en parlera que pour le placer au sommet du Mont Hard-Rock, avec "Smoke On The Water" comme pass V.I.P et "Highway Star" comme transport express.

Ce même blaireau, complètement passionné par son sujet, tentera de vous faire vivre la dimension épique de "Smoke...", qu’il nommera sans préavis le plus grand morceau de hard de tous les temps ; car elle s’inspire d’un véritable évènement ! Un incendie au casino de Montreux ! La fumée de l’incendie qui projette son ombre sur le lac Leman ! Vous la voyez, cette dimension épique, totalement fantastique ? Le blaireau, oui.

Et il ne s’arrêtera pas là. Il vous citera tous les meilleurs morceaux de l’album, c’est-à-dire tous les morceaux sans exception. C’est fort un blaireau, ça ne se lasse jamais d’un seul morceau, même après des centaines d’écoutes.
Puis, il vous contera quelques anecdotes pour vous calmer un peu, vous qui êtes alors au même niveau d’extase que lui. Des anecdotes comme, par exemple, le fait que le groupe ne pensait pas du tout rencontrer un tel succès avec « Fumée Sur L’Eau » (passionnant) ; ou encore que Blackmore et compagnie ont enregistré "Lazy" à poil dans le couloir après s’être mis une murge pas possible au bistrot du coin(*).

Après, vous voyant à nouveau subjugué(e) par son récit, il en profitera à coup sûr pour vous narrer les incroyables conditions d’enregistrements de l’album, dans un couloir de l’hôtel où créchaient les membres du groupe pour participer au festival du casino de Montreux. Il inventera alors une atmosphère à cet album, et ne cessera de crier au génie quand il ressassera sans arrêt ce choix d’enregistrer dans des couloirs afin d’avoir un son 'live'.

Moi, je suis un gros blaireau, mais je n’aime pas mentir. Il faut donc que je vous avertisse, car le blaireau qui va écrire cette chronique ne vous dira sans doute pas que cet aspect 'live' on l’entend mes couilles tant et si bien que je n’ai jamais pu discerner la moindre différence avec les albums précédents. Pire, le son me semble même plus fade par moment. Une fois, j’ai quand même cru entendre une concierge passer l’aspirateur… mais non, c’était Jon. Moi qui voulais du live, j’ai été déçu. Et si je peux me permettre de donner un avis personnel, je dirais qu’après des tonnes d’écoutes, "Maybe I’m A Leo" finit par me les briser modèle géant.

Mais ces petits défauts ne suffisent pas à mes yeux pour lui enlever une étoile, car je reste un blaireau quand même. On se contentera d’un 4,5 parce qu’il faut être logique.

Note : 4,5/5

(*) : C’est sans doute faux, mais ça aurait été amusant.