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ROCK  |  REPRISES

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1968 Shades Of Deep Purple
  The Book Of Taliesyn
1969 Deep Purple
1970 In Rock
1971 Fireball
1972 Machine Head
  Made In Japan
1973 Who Do We Think We Ar...
1974 Burn
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1984 Perfect Strangers
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1998 Abandon
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2003 Bananas
2005 Rapture Of The Deep
2012 The Official (overseas) ...
2013 Now What?!
  Perfect Strangers Live
2014 The Official (overseas) ...
  The Official (overseas) ...
2017 Infinite
2020 Whoosh!
2021 Turning To Crime
2024 =1
 

- Style : Thin Lizzy, Electric Sandwich, Uriah Heep, Eloy, Led Zeppelin, Scorpions
- Membre : California Breed, Msg, Flying Colors, Gary Moore , Kansas, Rainbow, Billy Cobham , Tony Iommi , Black Sabbath, Captain Beyond, Who Cares, Blackmore's Night, Ian Gillan , Tommy Heart , Ozzy Osbourne
- Style + Membre : Glenn Hughes , Joe Lynn Turner , Warhorse, Whitesnake
 

 Site Officiel (3954)
 The Deep Purple Appreciation Society (1582)

DEEP PURPLE - Turning To Crime (2021)
Par GEGERS le 30 Novembre 2021          Consultée 2806 fois

1968, vous vous rappelez ? Allez, ce n’est pas si loin. 1968, donc, une jeune formation britannique du nom de DEEP PURPLE rencontre le premier d’une longue série de succès à venir avec la reprise du morceau "Hush" de Joe South. D’autres reprises suivront, notamment en concert, mais l’idée d’enregistrer un album de covers n’était pas du tout dans les cartons du groupe lorsque son producteur Bob Ezrin a glissé cette idée à nos fringants septuagénaires lors du confinement du printemps 2020, argumentant Vous ne pouvez pas vous retrouver physiquement pour composer, alors pourquoi ne pas vous rassembler à distance juste pour jouer ensemble ?. Dans le camp DEEP PURPLE, on skype, on zoome, on s’e-maile, on échange des fichiers, on capte sa voix, sa basse, sa guitare, sur des enregistrements envoyés la veille par ses camarades. Et c’est ainsi que, rapidement et sans effort, le groupe aboutit à ce (i]Turning To Crime qui déboule dans les bacs quinze mois à peine après l’album Whoosh !, soit le plus court délai entre deux réalisations de DEEP PURPLE depuis le milieu des années 70.

Il a bien fallu pousser un peu au cul Ian Gillan qui nourrissait quelques doutes (tout le monde le sait, une reprise n’est jamais aussi bonne que la version originale) et qui n’a vu aucun de ses choix retenus parmi la première sélection de 50 morceaux potentiels faite par le groupe. L’institution anglaise est loin d’être la première à pratiquer l’exercice, notons ainsi l’album Comeblack de SCORPIONS, en 2011, ou encore AEROSMITH et son Honkin’ on Bobo en 2003. DEEP PURPLE s’inscrit dans une démarche similaire, qui consiste à rendre hommage à ses héros musicaux de jeunesse tout en s’appropriant leur répertoire, pas nécessairement en le modernisant, mais plutôt en lui apportant la patte caractéristique du groupe, ce qui dans le cas de DEEP PURPLE se traduit par une appropriation instrumentale très forte.

Turning To Crime couvre un large éventail de genres musicaux, tous satellites du rock, mais suffisamment diversifiés pour surprendre et séduire. Du côté des reprises les plus prévisibles, "White Room", standard de CREAM, reçoit un traitement respectueux, dont le manque d’ambition est compensé par une interprétation puissante et carrée. Ian Gillan est ici parfaitement à son aise, bien plus que sur une autre reprise évidente, celle du "Shapes of Things" des YARDBIRDS, qui témoigne pour sa part d’un groupe fatigué. La comparaison est cruelle avec SCORPIONS, qui a su donner un coup de fouet à ce morceau sur le Comeblack précité. Certes, DEEP PURPLE est plus dans l’interprétation que dans la posture, mais il n’y a ici que le break instrumental de Steve Morse qui donne quelque saveur à cette version. Nous lui préférons, de loin, cette version profondément retravaillée du morceau "Lucifer" de Bob SEGER. Nous perdons au passage la rugosité authentique du morceau, mais nous retrouvons ces splendides envolées instrumentales, et le mariage heureux entre guitare, claviers et section rythmique, qui donnent au morceau une saveur inédite. Une appropriation réussie, tout comme celle de "Rockin' Pneumonia and the Boogie Woogie Flu" (Huey 'Piano' Smith) dans une version piano-bar endiablée, réhaussée de cuivres peu épais mais porteurs d’une énergie savoureuse.

"Oh Well" (FLEETWOOD MAC) est un des grands moments de l’album, mettant en exergue l’interprétation gorgée de feeling de Ian Gillan et la pureté d’exécution dans les mains de Steve Morse. Quelques surprises émaillent l’ensemble, puisqu’il est surprenant de voir DEEP PURPLE se frotter à "Dixie Chicken" (LITTLE FEAT), "Let The Good Times Roll" (Louis Jordan) et surtout "The Battle of New Orleans" (Jimmy Driftwood), pour des résultats variables. Ce dernier morceau rappelle de bons souvenirs aux Anglais : Ian Gillan et Roger Glover le chantaient déjà ensemble dans les années 60 au sein de leur groupe EPISODE SIX. Le duo reformé fait preuve d’espièglerie en reprenant ce titre qui demande une bonne dose d’auto-dérision, puisqu’il narre la déroute des Anglais lors de cette dernière bataille de la guerre anglo-américaine de 1812.

Notons également le medley final, qui regroupe sous le titre "Caught In The Act" des extraits de "Going Down" (Jeff BECK), "Green Onions" (Booker T. & The MG’s), "Hot ‘Lanta" (ALLMAN BROTHERS BAND), "Gimme Some Lovin’ " (SPENCER DAVIS GROUP) et "Dazed and Confused" (LED ZEPPELIN), ce qui génère une certaine frustration tant on aurait aimé entendre les DEEP PURPLE se frotter plus longuement à ce dernier morceau, emblématique, de leurs compatriotes. L’intention initiale, qui est de retrouver l'émulation et l'alchimie du groupe sur scène lorsqu’il pratique ce genre d’exercice, souffre ici d’un goût d’inachevé. Pour autant, dans son ensemble, Turning To Crime est un album fort plaisant de la part des rockers britanniques, qui font preuve d’une exigence dans l’interprétation dont ne s’encombrent pas toujours certains de leurs contemporains au moment de proposer des reprises. L’identité DEEP PURPLE et l’amour véritable pour ces morceaux, qu’ils soient intemporels ou plus obscurs, transparaissent ici à chaque note. S’aventurant sur des terrains musicaux où on ne l’attend pas forcément, proposant des arrangements lui permettant de sortir de sa zone de confort, le groupe prouve qu’il reste capable d’inventivité, même dans l’exercice plus ou moins contraignant de la reprise. Un album anecdotique ou enrichissant, selon ce que vous attendez de ce groupe en 2021.

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   GEGERS

 
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- Ian Gillan (chant)
- Steve Morse (guitare)
- Don Airey (clavier)
- Roger Glover (basse)
- Ian Paice (batterie)


1. 7 And 7 Is
2. Rockin’ Pneumonia And The Boogie Woogie Flu
3. Oh Well
4. Jenny Take A Ride!
5. Watching The River Flow
6. Let The Good Times Roll
7. Dixie Chicken
8. Shapes Of Things
9. The Battle Of New Orleans
10. Lucifer
11. White Room
12. Caught In The Act



             



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