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Jean-michel JARRE - Revolutions (1988)
Par NANAR le 26 Janvier 2025          Consultée 315 fois

Révolutions est souvent connu comme étant l’album où Jean-Michel JARRE découvre et exploite le synthétiseur Roland D-50, sorti en 1987 et détrônant le Yamaha DX-7 en tant que best-seller des synthétiseurs numériques. Le Roland D-50 est caractérisé par des sons singulièrement froids, métalliques et cassants que, personnellement, j’apprécie assez, mais qui souvent furent employés sans inventivité, voire à mauvais escient, fourgué presque partout durant quelques années, à toutes les sauces, jusque dans la musique techno, du fait de sons d’usine attrayants qui en mettaient plein la vue dès que l’on jouait deux-trois notes. Le sixième (+1 si on compte Musique Pour SUpermarchés, +2 avant 1976, +1 si on considère Les Concerts En Chine comme une création à part entière… bref) album de Jean-Michel JARRE en est la triste démonstration.

Révolutions est également une sorte d’album-concept, dont la thématique est prétexte à quelques écarts stylistiques qui trouveront suite avec l’album suivant. Jean-Michel JARRE chapeaute sa démarche avec l’emploi de quelques éléments acoustiques ou électriques, la trompette de "Tokyo Kid" (jouée par le musicien japonais Jun MIYAKE, dont la carrière est plutôt orientée jazz lounge), la flûte, les violons orientaux et le chant de muezzin de "Revolutions", la guitare électrique de "London Kid" (Hank MARVIN, guitariste des SHADOWS), les chœurs maliens de "September" et ceux sous la direction de Bruno ROSSIGNOL parcourant plusieurs morceaux de l’album.

Avec la suite "Révolution Industrielle" en ouverture, Jean-Michel JARRE persiste dans l’électronique épique à grand spectacle qui est son credo depuis Zoolook (1984) au moins. Cette suite est souvent mentionnée comme étant une séquelle de la première face de Rendez-Vous (1986), et ce n’est pas moi qui dirai le contraire. On y retrouve exactement les mêmes tics d’écriture manifestes de l’électronique instrumentale coupée à la variétoche. L’ouverture est encore écoutable, surtout grâce à la rythmique partagée entre le Roland D-50 et la boîte à rythmes Dynacord ADD One. Après une très brève transition avec une petite mélodie libre (complètement dans le moule du début de "Équinoxe 8" et du milieu de "Rendez-Vous 5"), on bascule pour de bon dans le grand-guignol. Les trois mouvements qui suivent sont un tunnel de mélodies au néo-classicisme bouffon et de développements en roue libre. Vers la fin de ces pénibles onze minutes, on trouve l’intervention des chœurs sus-mentionnés (exactement comme dans "Rendez-Vous 2", oh comme c’est bizarre), et la guitare de Hank MARVIN qui annonce la suite des hostilités.

Une moitié de l’album est donc consacrée à des pas de côté, malgré la présence toujours tenace du style jarrien. C’est là qu’on trouve les rares choses à sauver de cet album: "Tokyo Kid", plutôt amusant, avec cette rythmique sombre (qui renvoie à celle de l’intro de "Révolution Industrielle") et cette ligne de trompette déglinguée, et "Révolutions", plutôt efficace malgré le vocoder pas trop crédible (hihi, on entend JARRE dire 'sex') et la pauvreté de la mélodie – en revanche, la version en concert à La Défense vaut le détour. Toutefois, on préfére les sorties New-Beat contemporaines plus authentiques stylistiquement.
Pour le reste… *le chroniqueur plonge son visage dans ses mains*. "London Kid" est un improbable mélange d’électronique et d‘hymne rock, pour un résultat digne du pire de Harald WINKLER (dont la guitare wha-wha m’est irrésistiblement revenue en tête à l’écoute de ce morceau) – les citations de David BOWIE sont presque insultantes.
"Computer Weekend" se vautre dans l’exotisme le plus poussif et ridicule qui soit, pire encore que "La Dernière Rumba" (1981). Il s’agissait manifestement d’une tentative d’illustrer la facette divertissante de l’informatique – c’est d’ailleurs le sujet du groupe de synthwave MOM AND DAD’S COMPUTER, bien plus convaincant –, mais, pour en arriver à un tel résultat, ‘faut le faire quand même.
"September" continue sur cette lancée, avec en prime un côté world inséré au chausse-pied dans une instrumentation déjà profondément ringarde.
"L’Émigrant" baigne dans le même optimisme béat voire puéril que les trois morceaux précités, au moins permet-il de vraiment clore le disque en bonne et due forme, sans le laisser en plan comme "Ethnicolor II" à la fin de Zoolook.

Les instruments changent, mais le problème de fond reste le même que celui sz Rendez-Vous : manque d’inspiration, manque de cohérence et, pire que tout, manque de pertinence.

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- Jean-Michel Jarre (claviers,vocoder,programmation)
- Dominique Perrier (claviers, programmation)
- Michel Geiss (claviers)
- Jo Hammer (batterie)
- Guy Delacroix (basse)
- Sylvain Durand (fairlight)
- Jun Miyake (invité trompette)
- Hank Marvin (invité guitare)
- Bruno Rossignol (direction des choeurs)
- Sori Bamba (direction des choeurs)
- Kudsi Erguner (flûte turque)


1. Révolution Industrielle : Ouverture
2. Révolution Industrielle : Part I
3. Révolution Industrielle : Part II
4. Révolution Industrielle : Part III
5. London Kid
6. Révolutions
7. Tokyo Kid
8. Computer Weekend
9. September
10. L'émigrant



             



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