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ALBUMS STUDIO

1973 3 Tubular Bells
1974 2 Hergest Ridge
1975 2 Ommadawn
1978 2 Incantations
1979 2 Platinum
1980 2 Q.E.2
1982 2 Five Miles Out
1983 2 Crises
1984 2 Discovery
1987 3 Islands
1989 2 Earth Moving
1990 3 Amarok
1991 2 Heaven's Open
1992 2 Tubular Bells II
1994 2 The Songs Of Distant Earth
1996 2 Voyager
1998 2 Tubular Bells III
1999 2 Guitars
2 The Millennium Bell
2002 2 Tr3s Lunas
2005 1 Light + Shade
2008 1 Music Of The Spheres
2014 3 Man On The Rocks
2017 2 Return To Ommadawn

B.O FILMS/SERIES

1984 1 The Killing Fields

REMIX/ARRANG.

1975 The Orchestral Tubular Bells
2003 2 Tubular Bells 2003
2013 Tubular Beats

ALBUMS LIVE

1979 Exposed

COMPILATIONS

1985 The Complete Mike Oldfield
2015 The Best Of: 1992-2003
2016 The 1984 Suite
2023 Tubular Bells (50 Th Anniversa...

COFFRETS

1976 Boxed
1993 Elements Box

VHS/DVD/BLURAYS

1981 Live At Montreux
1999 Tubular Bells II & III Live
 

- Style : Trust No One, Blackmore's Night, Bernard Benoit
- Membre : Gtr, Hiromi, 801, The Sallyangie
 

 Site Officiel (3075)
 Tubular.net (3831)

Mike OLDFIELD - Heaven's Open (1991)
Par MR. AMEFORGÉE le 3 Septembre 2006          Consultée 9356 fois

Il arrive souvent que Heaven’s Open soit estampillé de l’étiquette peu flatteuse de 'plus mauvais album de Mike Oldfield'. Une appellation forcément saisissante, vu que l’artiste est tout aussi bien capable du meilleur que du pire. Là, ce serait donc le pire du pire. Plusieurs arguments sont avancés à cela : il s’agit du tout dernier album avec Virgin, que l’artiste signe d’ailleurs du nom de Michael OLDFIELD, comme s’il le reniait d’emblée de sa discographie. Il liquide son contrat en balançant un truc écrit à la va-vite. La plupart des titres qui le composent sont des chansons : rappelez-vous Islands et Earth Moving, ça fait peur. Mais de surcroît, c’est Mike qui chante ! Crise cardiaque, un gorille dans la brume. Et puis, il y a aussi un titre long instrumental, sauf que, comble de l’horreur, celui-ci arbore fièrement un côté n’importe-quoi-de-fin-de-solde hérité d’Amarok. Avec ça, on a de quoi ériger Heaven’s Open en parangon de la médiocrité, en précipice de la nullité, en hymne excrémentiel à l’absence de génie. Sauf que... il ne faut pas toujours croire les mythes et légendes : il y a toujours une part de réalité certes, bien fou qui le nierait (le Minotaure était effectivement une truffe), mais souvent passée au filtre de l’exagération, de l’amplification, de l’hyperbole turgescente et boursouflée. Il convient parfois de dégrossir le mammouth et celui-ci accouche alors d’une petite colline.

Quelques écoutes suffisent pour qu’on s’en rende compte : Heaven’s Open n’est pas un très bon album, mais il possède des qualités indéniables et demeure tout à fait écoutable. D’abord, du point de vue des arrangements, il apparaît comme plus dépouillé que le précédent album de chansons, Earth Moving. On retrouve certes des effets de claviers qui confèrent des couleurs pop et musique du monde aux titres, mais dans une proportion assez limitée. Ensuite, les refrains sont souvent répétés jusqu’à plus soif, ce qui est, on le devine, une bonne manière de grappiller quelques minutes sans se casser la tête. On peut placer ces deux remarques au compte des récriminations.
Par contre, le chant de Mike OLDFIELD est tout à fait plaisant. Un peu particulier, on le sent un peu approximatif et mal à l’aise, ce n’est pas son instrument de prédilection après tout, mais il chante juste. Sa voix est plutôt grave, assez hargneuse, et sied au type de chansons que l’on trouve ici. Ceux qui ne jurent que par Pavarotti ou Simon & Garfunkel hurleront peut-être au scandale, Mike heurtant la sensibilité de leurs tympans qui n’acceptent que les harmonies les plus suaves. Mais pour ceux qui ont déjà affronté les chants de type punk ou metal extrême, ça ne devrait poser strictement aucun problème, Mike se situant quand même bien en deçà dans l’atrocité.

Concernant les chansons, il se trouve qu’elles sont plutôt mélodiques, même si on reste à la lisière de l’anecdotique avec le funky-pop "Make Make", "Mr Shame" malgré son refrain très accrocheur et le reggae épique de "Gimme Back", sympathique mais sans excès. En revanche, le pessimiste "No Dream", construit comme une lente montée en puissance où le chant de Mike, d’abord murmure puis cri poignant, fait des merveilles, ainsi que l’emphatique et joyeux "Heaven’s Open", sous-tendu par un riff hypnotique au synthé et porté par moult choeurs et guitares cisaillantes (on pourrait songer à du Jean-Jacques GOLDMAN mais en moins boy-scout). Ces deux titres ne renvoient à aucun autre morceau connu de Mike OLDFIELD (comprendre principalement "To France" et "Moonlight Shadow") et s’imposent sans problème parmi ses meilleures chansons.
Le long mouvement quant à lui, intitulé "Music From the Balcony", est une pièce progressive assez difficile, en raison de l’enchaînement de passages complètement différents, mélodiquement et rythmiquement, un peu à la façon d’Amarok. Tout y est fluctuant, on passe par le rock presque dur, flirtant avec le jazz-rock, qui rappelle en ce sens un peu Platinum, à des moments de musique du monde, limite ambient, avec des samples de cris d’animaux, qui nous font voyager dans les profondeurs de la jungle. Sans parler des transitions au synthé, complètement débiles, qui prennent le terme de 'break' au pied de la lettre. Là encore, le premier geste de l’auditeur est de tiquer face à un tel foutoir. Mais plusieurs écoutes attentives permettent de dégager des thèmes récurrents, des mélodies, de s’acclimater à l’atmosphère versatile du morceau, finalement très construit. Alors on aime ou on n’aime pas. Je suis moins enthousiaste que pour Amarok, qui est pourtant une pièce plus longue, mais "Music From the Balcony" n’en demeure pas moins une pièce intéressante.

L’album tout entier repose sur un concept porteur : l’emprisonnement et la libération. De la jolie pochette, au symbolisme indéniable, aux textes des chansons, qui ne sont qu’imprécations à l’égard de Virgin, de son patron victime de ce bug de l’argent, et enfin cri de délivrance. Il ne faut pas se fier aux légendes qui canonisent l’ouverture du paradis comme un étron sans nom, parce qu’elles sont excessives, limite calomnieuses. Heaven’s Open enterre sans problème Islands et Earth Moving.
En fait, l’amertume et la rage vont si bien à Mike OLDFIELD. Elles lui ont permis, dans un acte d’immolation génial, de produire Amarok. Elles lui permettent cette fois de sortir la tête haute, le fiel aux lèvres, loin de toute mièvrerie passée et future. Le paradoxe, c’est qu’en signant avec Warner, il amorcera une évolution plus commerciale et nettement moins faste artistiquement. Mais au moins, on pourra dire qu’il l’aura choisie, cette fois. Une page se tourne, une nouvelle ère s’ouvre.

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   (3 chroniques)



- Michael Oldfield (chant, guitares, claviers)
- Simon Phillips (batterie)
- Dave Levy (basse)
- Mickey Simmonds (orgue hammond, piano)
- Andy Longhurst (claviers supplémentaires)
- Courtney Pine (saxophone, clarinette)


1. Make Make
2. No Dream
3. Mr Shame
4. Gimme Back
5. Heaven's Open
6. Music From The Balcony



             



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