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Giorgio MORODER - To Be Number One (1990)
Par BAKER le 21 Décembre 2018          Consultée 1165 fois

Il a révolutionné les années 70, puis conquis et régné sur la première moitié des années 80. Pourtant, en 1990, Giorgio MORODER est rincé. Lessivé. Exsangue. Il n'a plus rien sorti depuis 1985 avec deux demi-albums corrects sans plus, si l'on excepte la bande originale de l'exécrable Mamba. Certes, il a participé aux B.O (très) populaires de Top Gun ou Over The Top, mais en tant qu'artiste solo, sans le concours des FALTERMEYER et autres Whitlock, il n'a plus l'aura d'antan. La retraite est proche mais un événement vient prolonger sa carrière de manière inattendue.

En 1990, c'est la coupe du monde d'un certain sport en Italie. Or, s'il a fait une partie de sa carrière en Suisse (qui a dit : comme beaucoup d'artistes ?!?), Giorgio est rital et il le reste, et dans le verbe et dans le geste. On lui confie donc la composition de l'hymne officiel de ce rassemblement à caractère sportif, idée pas si saugrenue. Après tout, il avait déjà, au faîte de sa gloire, composé l'hymne des J.O. de Los Angeles en 1984, chanté par Paul Engemann. Un hymne qui était... mignon. Sans plus, avec de l'élan mais manquant de ce petit hmpffff, ce côté éminemment putassier qu'on recherche avidement et sans honte. Cette commande est pour notre moustachu l'occasion de sortir un dernier album de chansons inédites, sous le patronyme curieux du GIORGIO MORODER PROJECT puisqu'officiellement, Gio n'a pas touché un instrument (il serait cependant curieux qu'il n'ait pas tâté des claviers, comme on va le voir).

Et le moins qu'on puisse dire, c'est que pour un dernier sursaut réflexif avant la mort, c'en est un de type "Alien". Car ledit hymne est peut-être le dernier grand titre FM des années 80 avant la disparition totale du genre. Porté par un Paul Engemann meilleur qu'avant (et qui sur la pochette ressemble étrangement à une version Michel Montignac de Platini), ce titre est un petit bijou du genre. La cuisson est à point : couplet, refrain, guitare, tout est réuni. Ah, c'est pas du COLTRANE, c'est pas du BEETHOVEN, pour sûr ! Mais dans le genre, c'est nickel. Une chanson qui répond exactement aux attentes.

Le plus excitant dans ce "'project', c'est qu'entre deux mini-bouses, MORODER nous offre deux autres bijoux. "Till the End of Time" est une lente ballade à tendance gospel somptueuse, aux harmonies vocales transcendantes, tandis que "Beautiful Day" est un incroyable tube roboratif, optimiste, volontariste, et qui aurait fait une parfaite fin d'album. Et, pour tout dire, de carrière. Giorgio préfère finir l'album sur une version extended du morceau phare, version par ailleurs peu intéressante, et sur la version italienne, qui fait plus variété (ma che !) et curieusement transposée à la hausse ! En général, les chanteurs qui demandent ça sont masos. Ou chanteuses.

Maintenant, n'allez pas crier victoire trop vite. SI ce disque comporte trois chefs-d'oeuvre (catégorie MORODER hein), il possède aussi d'autres chansons, et là, comme dirait Jacques Pradel, c'est le drame. Si quelques morceaux s'en tirent globalement bien ("Feel the Thunder" avec son duo qui fonctionne, le riff très O.M.D. de "Rhythm of Love", la suite d'accords absolument excellente de "Love Will Find a Way"), d'autres flirtent allègrement avec le mauvais goût. Essayant de refaire le "Batdance" de PRINCE, MORODER fait joujou (il n'y a pas d'autre expression) avec ses échantillonneurs pour un résultat calamiteusement kitsch, les chanteurs se forcent à faire du rap et du new jack swing de base sans aucun charisme, le rythme est bidon et la prod' affreuse. Oui, même pour du MORODER. Oui, même pour de la variété italienne.

Cet album en demi-teintes a peut-être eu raison de s'intituler projet, tant on a l'impression que Giorgio tente des choses et, notamment, de s'agripper au train de la musique urbaine des années 90 sans se prendre les pieds dans le ballast. Les mauvaises chansons le sont, mais curieusement, elles vous feront plus rire que maugréer. Car ce n'est pas qu'un semi-ratage, c'est aussi un Polaroïd très précis des effets de prod' des années 87-91 avec son cortège de damnés. Et c'est au final la sympathie qui gagne aux poings. D'autant qu'après ce disque, et en oubliant sciemment un "album en 1992 qui n'est qu'une sorte de foetus de David GUETTA (youpi joie bonheur), MORODER prend une retraite aussi soudaine que longue. Même un empereur, ça meurt. Et comme disait Spiderman : peu importe combien de temps il a régné.

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   BAKER

 
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- Paul Engemann (chant)
- Edoardo Bennato (chant)
- Gianna Nannini (chant)
- Scott Greer (guitare, claviers, prog)
- Anthony Marinelli (claviers)
- Brian Banks (claviers)
- Teddy Castellucci (guitare)
- Gary Falcone (choeurs)
- Joe Pizzulo (choeurs)
- Marietta Waters (choeurs)


1. To Be Number One (summer 1990)
2. That's Enough
3. Take Me Home
4. The Rhythm Of Love
5. Til The End Of Time
6. Feel The Thunder
7. Love Will Find A Way
8. Bad Boy
9. Beautiful Day
10. Break The Rules
11. To Be Number One (extended)
12. Un 'estate Italiana



             



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