Ce second volet de Schlagermoroder récupère toutes les miettes qui restent parmi les singles de Giorgio MORODER, ceux publiés sous différents noms de groupes ainsi que différentes versions alternatives. Et il faut avouer qu’on s’y perd un peu.

Ainsi, on retrouve un 45-tours intitulé Mr. Strauss et publié sous le pseudonyme Johnny Schilling. Les deux chansons qu’il contient, "Mr. Strauss" et "Alle Analphabeten - Auf Die Plätze Fertig Los!" sont des kitscheries terminales qui rebuteront la plupart des auditeurs. En particulier, "Alle Analphabeten - Auf Die Plätze Fertig Los!" est une vraie catastrophe. On y entend Giorgio MORODER réciter l’alphabet et donner la réplique à des personnages de bébés aux voix passées en accéléré. C’est véritablement insupportable. Ne faites pas la même connerie que moi, ne vous infligez pas ça. Pour le coup, ce truc aurait mérité de rester aux oubliettes.

Viennent ensuite quatre morceaux enregistrés avec un groupe répondant au doux nom de The Banana Crew et publiés en 1968 sur un album collectif ; il s’agit de quatre reprises : "Mony Mony" de THE DAISY CLAN (version différente de celle figurant sur That’s Bubblegum), "Mighty Quinn" de Bob DYLAN, "Jumping Jack Flash" de THE ROLLING STONES et "Simon Says" du producteur Elliot Chiprut. Cette dernière a été écartée de la présente compilation, pour une raison inconnue, et c’est bien dommage.

Tout comme son prédécesseur, Schlagermoroder Volume 2 contient également des singles tirés d’albums. C’est le cas de plusieurs chansons tirées de Son Of My Father (1972), Giorgio’s Music (1973), Einzelgänger (1975) et Spinach 1 (1973), son album avec Michael HOLM (réédité par Repertoire Records en 2003). Nous devons une fois de plus nous farcir l’enfilade de versions alternatives : les versions germanophones de "Happy Birthday", "Stop" et "Believe In Me" ("Glaub An Mich"), ainsi que des mixes stéréo de "How Much Longer Must I Wait", "Stop", "Looky Looky", "Mah-Na-Mah-Na" et plusieurs morceaux figurant déjà dans That’s Bubblegum (1969).

Plus loin, il nous reste quelques chansons inédites, telle "Geh Zu Ihm" (1973), une des faces B de l’album Giorgio’s Music. Deux autres singles sont parus sous le nom Giorgio And The Common Cause, avec le chanteur Peter Sailor : "Born To Die" / "Strongest Of The Strong" (1974) et "Rock Me To My Soul" / "Dark And Deep And Inbetween" (1975), autant de chansons de bonne facture. Mais… comment ça, "Born To Die" est présent en version mono et stéréo, et l’impasse est faite sur "Strongest Of The Strong"?!

Enfin, citons quelques autres chansons superbement ignorées par les rééditions : "Cerca (Di Scordare)" / "Shaba-dahba-dahbadah" (Fontana, 1965) et "Baby Courrèges" / "Warum Hör’ Ich Nichts Von Dir" (Polydor, 1966).

Ce Volume 2 souffre de plusieurs défauts majeurs. D’abord, il aurait été bien plus judicieux que les deux volumes de Schlagermoroder couvrent deux périodes bien distinctes, par exemple 1965-1970 et 1971-1975, ce qui aurait pu anticiper certains des problèmes énoncés plus haut, en particulier celui des versions alternatives disséminées aux quatre vents. Ensuite, quelques oublis de taille. Enfin et surtout, quitte à ressortir tous les singles, pourquoi donc ne pas avoir publié ensemble l’intégralité des cinq premiers albums, qui pour la plupart n’ont jamais eu l’honneur d’une réédition CD ? Faire pour de bon une intégrale exhaustive et ordonnée de la première partie de carrière de Giorgio MORODER ?

Repertoire Records n'est pas allé au bout de son projet. Dommage.