La démarche de Repertoire d’exhumer les archives de Giorgio MORODER est des plus louables. Son deuxième album Son Of My Father tenait la dragée haute dans le style Schlager et méritait bien sa réédition avec pistes bonus. Repertoire Records a également dressé l’anthologie des singles de Giorgio sur l’ensemble de sa carrière, avec Schlagermoroder dédié à ses chansons de variété (1965-1975) et On The Groove Train consacré à ses collaborations en tant que producteur-compositeur (1974-1992). Seulement, cette démarche atteint vite ses limites puisque omettant certains morceaux d’albums non réédités en tant que tels: That’s Bubblegum - That’s Giorgio (1969), Giorgio’s Music (1973), Battlestar Galactica (1978) et Forever Dancing (1992).

Pour ce qui est du premier volume de On The Groove Train (2012), c’est même encore plus grave; la quasi-totalité de cette parution est constituée de chansons de groupes, chanteurs et chanteuses (Keith FORSEY, Marsha HUNT, TRAX, Dino SOLERA, SPEED LIMIT, Helen ST. JOHN et même The MUNICH MACHINE et Giorgio MORODER lui-même) produits par Giorgio MORODER, directement tirés de leurs albums ou singles respectifs, le tout restant bien chiche en versions maxi-45-tours. La majorité des albums d’origine étant facilement disponible sur la Twâle, On The Groove Train premier du nom est presque totalement inutile. Perdu au milieu de nulle part, "Virgin Mary" (1975), issu d’un single hors album de Donna SUMMER, est présent à l’identique sur le second volume, bien mieux conçu.

Seules trois pistes échappent à ce cas de figure. En ouverture, une interprétation des chansons "Lonely Lover’s Symphony" et "Crippled Words", versions anglaises de chansons de l’album Giorgio’s Music, interprétées par le mystérieux Brian Evans sur les instrumentations originales. Aucun intérêt, si ce n’est de se farcir une version encore plus désastreuse de "Lonely Lover’s Symphony", pourtant déjà très très gratiné de base. Vers la fin, une version maxi-single de "Carry On", entame du sinistre Forever Dancing (1992). Ce n’est certes pas le pire morceau de la triste tentative Eurodance de Giorgio, et Donna SUMMER y chante toujours aussi bien, mais l’attrait de ce remix reste limité. Trois pistes (et, par extention, une compilation) à réserver aux complétistes les plus atteints (comme moi). C’est décidément bien trop peu pour sauver cette compilation du sceau de l’infâmie.

Le seul mérite de ce disque est de faire découvrir quelques noms méconnus. Enfin, à ce sujet, une liste aurait suffi.