AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Cet album, bande originale du film The NeverEnding Story du réalisateur germano-américain Wolfgang Petersen, adapté du roman L’Histoire Sans Fin de l’écrivain Michael Ende (lequel désapprouva le film), est habituellement considéré comme un split album entre Giorgio MORODER et Klaus DOLDINGER, jazzman allemand ayant également une solide expérience dans les musiques de films. En revanche, il s’agit de la bande originale de la version américaine du film, dont Warner a imposé un remontage et l’inclusion des morceaux de Giorgio MORODER. Nous ne traiterons dans cette chronique que ces morceaux-là et nous classerons la chronique en conséquence. La musique de la version initiale du film a bel et bien été composée par Klaus DOLDINGER seul, et est trouvable à part entière sur l’album Die Unendliche Geschichte: Das Album (1984), qui fera l’objet d’une chronique ultérieure.

Les cinq morceaux cumulent un petit quart d’heure mais n’en sont pas digestes pour autant. La chanson-titre, interprétée par le chanteur Christopher Hamill alias LIMAHL, est une ritournelle consensuelle et calibrée, jusqu’à en devenir agaçante. Dans ce domaine pop électronique, Giorgio MORODER se montrera plus convaincant sur Innovisions (1985) et, surtout, Metropolis (1984). Les quatre autres morceaux, tous instrumentaux, ne relèvent guère le niveau. Giorgio MORODER qui s’y enfonce dans des clichés éculés délivre une musique impersonnelle et tout à fait oubliable. "Swamps of Sadness" et "Sleepy Dragon" sont des mélodies quelconques aux arrangements fades, tout en émulations d’orchestre. "Ruined Landscape" se la joue power-ballad mais sombre dans le ridicule le plus total. "Ivory Tower" possède une rythmique plutôt bonne mais la mélodie calibrée tourne vite en rond. La guitare et les violons n’apportent rien, et on finit fatalement par s’ennuyer. Ce morceau est d’ailleurs remplacé par une version exclusivement orchestrale dans le film, qui n’a jamais été officiellement publiée sur disque.

Une impression de bâclage plane sur ce pauvre quart d’heure de musique, vraisemblablement réalisée à la hâte par Giorgio MORODER suite à la commande de la Warner. Si Klaus DOLDINGER s’en tire globalement un peu mieux, ses dix morceaux sur la seconde face sont tous trouvables sur Die Unendliche Geschichte: Das Album. L’intérêt de ce split-album est donc plus que limité.

Ah, et tant qu’on y est, parlons deux secondes de la suite de The NeverEnding Story, sortie six ans plus tard et tout bêtement intitulée The NeverEnding Story II : The Next Chapter, pour laquelle Giorgio MORODER a composé trois chansons interprétées par l’éphémère Joe Milner : "Dreams We Dream", "Heaven’s Just A Heartbeat" et une resucée particulièrement atroce de "The NeverEnding Story" (le reste de la B.O étant du fait de Robert FOLK). Rien à signaler d’autre que trois pop songs d’un simplisme désarmant, accumulant le chant, les enchaînements harmoniques, les refrains les plus éculés qui soient. Intérêt de la chose : zéro.

À éviter.