Ouf ! Il s'agit du dernier album qu'enregistre chez EMI Thomas Woodward, qui n'est pas encore "Sir Tom JONES". Le fidèle Gordon Mills est toujours à la console, quelle pusillanimité ! La pochette en revanche, comment dire ? John TRAVOLTA et la fièvre du samedi soir sont passés par là ! Arf, 1979, je n'étais pas bien grand, mais dans le genre kitsch, ça le faisait déjà à l'époque ! Et Tom propose donc en cette occasion une de ses pochettes les plus grand- guignolesques, surtout étant donné son statut du moment. C'est déjà son 21ème L.P, ce n'est pas rien, mais pour le moment rien ne semble pouvoir ramener notre Tom sur le devant des projecteurs.

"How Deep Is The Ocean" nous ramène de suite vers le Great American Songbook puisque ce classique a été écrit par le grand Irving Berlin en 1932 ! Voilà qui ne nous rajeunit pas. Mais la version de notre Tom se veut moderne, avec des orchestrations très discoïsantes qui ne l'embellissent guère. Nous faisons donc le choix de l'ignorer. Puis l'éponyme "Do You Take This Man" propose un petit moment certes funky, mais qui ne restera pas dans les mémoires, c'est très light. Nous avons aussi un titre des BEE GEES popularisé par la MAMAS Michèle Phillips, "Baby As You Turn Away", qui ne permet pas à Tom de retrouver une quelconque verve. Ca se veut ensoleillé mais l'ensemble est vraiment terne.

N'y allons pas par quatre chemins, l'entièreté du disque est catastrophique ! "Act Of Mercy" chaloupe – rame ? - entre disco assourdissant et variété de fanfreluche grotesque, c'est terrible. "Hey Love, It's A Feeling" est à vomir et "Love Is In The Air" était déjà dans l'album précédent. De la countrypolitan avec "Easy Lady", avec quelques relents doowop pas si moches que ça, mais Tom roucoule. De la variété sans couilles avec "Going Through The Motions". "Lady Put The Light Out" est la reprise du groupe anglais ROGUE, déjà honorée par des versions de Frankie VALLI et de Joe COCKER. Tom la reprend sans surprise. Enfin, "If I Sing You A Love Song" cherche à renouer avec la tradition des grandes chansons d'amour, symboliques de notre grand Tom, mais si la voix est bien là, la composition ne brille pas plus que cela.

Ouf non ? Je ne sais si vous avez réussi à suivre cette chronologie de Tom JONES jusqu'à l'orée des eighties, mais ce ne fut pas sans difficultés. Même Tom s'en rend compte et va tenter de changer son fusil d'épaule en s'embarquant dans une carrière de countryman le temps de cinq albums durant les eighties. Vous ne m'en voudrez pas de les zapper pour le moment, et de reprendre le cours de sa carrière en 1989, avec l'amorce de son retour. En ce qui concerne la seconde moitié des seventies donc, inutile de vous arrêter chers camarades, ou alors prenez bien garde où vous mettez les pieds. C'est un 1 de la pire espèce en ce qui concerne cette livraison.