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- Membre : The Flaming Lips & Tom Jones

Tom JONES - From The Heart (1966)
Par ERWIN le 26 Février 2021          Consultée 533 fois

Nous en sommes déjà au quatrième opus dans la longue discographie de Tom JONES. Tout est encore très récent, Tom vient à peine d'atteindre les cimes du stardom international, mais dans les sixties, il faut sortir album après album, la jeunesse en pleine rébellion face aux ordres établis quémandant en permanence sa dose de plaisir auditif. Alors, les groupes tournent et entrecoupent leurs tournées de séances studios généralement torchées en quelques jours. Aujourd'hui, cela serait vu comme du stakhanovisme. Les succès au firmament des tops se succèdent tranquillement pour l'artiste gallois. Alors, cette fois, il abandonne quelque peu son image de sex-symbol et choisit de poser au-dessus de sa cité natale de Pontyprid, au cœur du pays de Galles. L'image n'a rien de glamour mais elle montre un homme indubitablement attaché à ses racines.

Du coup, pas de grands classiques dans cette livraison non plus, et pas plus de compositions émanant de Douglas Mills, son efficace manager. En effet, ce dernier est chagriné par le manque de résultat probant de "Thunderball" - au court terme, forcément – et lance son poulain sur une dominante "Great american songbook". Dans l'absolu, ce genre de démarche fait peur, je vous l'accorde, mais pour le cas de Tom JONES, il est possible de rester optimiste. Il faut voir si l'artiste parvient à faire siens les immenses standards qui l'attendent. La seule exception réside dans la reprise du "Kansas City" de Chuck BERRY, comme si Tom souhaitait garder le contact avec le teenage world, mais il en fait une version plus swinguante que réellement rock, et ça passe superbement avec un orgue joueur et des cuivres très présents. Quel talent !

Il y a quelques moments très forts dans cette livraison : il attaque bille en tête avec "Begin The Beguine" de Cole Porter dans la version Artie SHAW. C'est exotique et ensoleillé, à l'image des compos de Tom, pas bien sur à celle du pays de galles toujours détrempé, l'emballement étant propice à un be-bop très sympa. "It's Magic" lui convient tout particulièrement pour cette manière de chanter mi détaché mi sérieux. Elle a été écrite pour lui et le rythme bossa nova rapide ne la dessert pas, bien au contraire, même si j'aime à garder en mémoire la version de Doris DAY, d'une gaieté à toute épreuve. Je dirai que sa version de "You Came a Long Way from St. Louis" transcende celle de Perry COMO ou de Bing CROSBY. Les aspects festifs et les cuivres y sont magnifiques de puissance, s'alliant à merveille à la voix de stentor de Tom. Assurément le sommet de l'opus.

Pour le reste, Tom racole à tous les étages : impossible d'émuler la version de "Georgia" par le genius Ray CHARLES. Il faut être sage et raisonnable quand on s'attaque à un monument pareil, et la jouer fine. Tom y parvient sans tomber une seconde dans le ridicule, je la conseille donc – A titre personnel, je recommande cependant la version jouée et chantée presque seul par Ian MOSS, le guitariste de COLD CHISEL, dantesque. "A Taste Of Honey" vient à peine d'être repris par les BEATLES et surtout Barbra STREISAND, qui lui ont plus donné ses lettres de noblesse pop que Herb ALPERT en 58. A nouveau, Tom qui s'adapte fort bien au standard en propose une version plus moderne, dont l'orchestration se tient. Evidemment, les PLATTERS plus que Glen MILLER ont fait de "My Prayer" le classique qu'il est aujourd'hui. Tom en propose une version plus jazzy soft avec quelques cuivres discrets et une orchestration très B.O. Il laisse sa voix faire le reste.

Du standard à tous les étages : SINATRA, CROSBY, FITZGERALD et COMO se sont succédés sur "Hello Young Lovers", difficile d'en faire un spécial Tom JONES. Mais le résultat se laisse écouter. Difficile d'atteindre au sublime de Bing CROSBY sur "My Folish Heart" mais le Gallois joue très bien sa chance sur ce classique du romantisme. Plus complexe de donner le change sur "Someday" porté au pinacle par Louis ARMSTRONG quelques années plus tôt. Au milieu des cadors du showbiz, je trouve que Tom fait aussi bien que sa consoeur Annie LENNOX quelques cinquante ans plus tard sur "The Nearness Of You". Malgré une multitude de reprises, on retient tout de même la version de Judy GARLAND pour "That Old Black Magic", mais là encore, Tom parvient à maintenir son standing. Nous retenons Doris DAY et le duo COLE grâce aux artifices modernes pour "When I Fall In Love", mais Tom fait un excellent boulot ici aussi. "If Ever I Would Leave You" est une chanson de Alan LERNER sortie du musical un peu oublié Camelot en 1960, et cela a plutôt une bonne gueule.

Bref, quand on s'attaque à ce répertoire, le ridicule ou l'inutile se côtoient le plus souvent – voyez plutôt mes chroniques de Rod STEWART, un autre cador à voix ayant tenté et retenté l'expérience -. Mais la personnalité larger than life de Tom JONES agit à plein sur ses classiques qu'il ne se contente pas d'interpréter, il leur donne une seconde vie et propose toujours une certaine originalité. Je reste donc sur un trois équilibré et ne partez pas d'ici avant d'avoir écouté cette merveille qu'est "You Came A Long Way From St Louis".

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1. Begin The Beguine
2. You Came A Long Way From St Louis
3. My Foolish Heart
4. It's Magic
5. Someday
6. Georgia On My Mind
7. Kansas City
8. Hello Young Lovers
9. A Taste Of Honey
10. The Nearness Of You
11. When I Fall In Love
12. If Ever I Would Leave You
13. My Prayer
14. That Old Black Magic



             



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