Je sais... Vous avez tous cliqué sur cette photo sans même regarder le nom de l'artiste ! Vous n'avez pas honte ? Bande de blaireaux va, vous méritez tous le fouet ! Bon, cela dit moi aussi, car en matant cette image impossible de croire un seul instant que notre Tom JONES est sérieux un seul instant, tous poils dehors et ainsi vautré dans la luxure. On a noté les derniers albums, on sait bien que l'artiste passe par des moments un peu difficiles, le top des billboards est bien loin aujourd'hui. Mais au final, il semble s'en foutre et profite de la vie. Quand on a vendu des semi-remorques de disques par le passé, pas de quoi s'en faire !

On entre d'emblée dans la "complainte contextuelle" avec l'éponyme "Rescue Me", mais au final c'est un titre groovy et plutôt amusant. On s'attendait à du disco, un truc ignoble et de couleur informe, à l'image de la couv'. Et bien, pas du tout ! Et on continue de se marrer : "Never Had A Lady Before" ! c'est ça Tom, tu n'es qu'un pauvre malheureux ! En revanche, ce mix de southern rock et de funky groove sonne superbement. Les guitares sont en première ligne et quelque part, ça sonne BLACKFOOT mais oui, faites l'essai vous-même, vous verrez ! Il est fort, ce Tom ! Et un superbe solo de slide par Paul Jackson Jr s'il vous plait !

Toujours bien barré, Barry Goldberg – ELECTRIC FLAG - et Gerry Goffin lui écrivent "Dark Storm On The Horizon", et évidemment on nage en plein classic rock des seventies, grosse orchestration bien sûr et guitare en première ligne, avec un certain Bobby Kimball aux backing qu'on retrouve un peu partout. Le résultat est donc fort logique et couillu. "Flashback" est un véritable hymne de soft rock qui pourrait prendre place dans la discographie de TOTO avec une extrême simplicité. La voix et le rythme se complètent à merveille et la basse de l'immense Reggie McBride claque magnifiquement. Et oui ! Tout ceci est donc vachement dansant ! Bien sûr, c'est un brin daté, mais c'est aussi bien fendard.

"Once You Hit The Road" me fait penser à Adrian GURVITZ à la même époque, tout aussi perdu que notre Tom d'ailleurs. On oscille entre pop et rock, et ce titre annonce même les succès à venir de Huey LEWIS and The NEWS, rien que ça. C'est donc pas mal troussé. La reprise de Jimmy RUFFIN "What Becomes Of The Broken Hearted" est assez logique, un titre où Tom se sent en pleine possession de ses immenses moyens.

Le slow "Dancing Endlessly" nous plonge dans une ambiance proche des élans de Lionel RICHIE. Alors bien sûr, c'est mainstream à mort, mais le résultat final est plutôt bien foutu, pas d'erreur dans cette chanson. Tom minaude évidemment, il faut bien que les femmes se retrouvent comme dans la photo intérieure à ses pieds. Et voyez donc le titan gallois, plus en forme que jamais, même si sa carrière n'intéresse guère de monde en cette fin des seventies.

Et voyez donc : Tom reprend le hit de Julie COVINGTON "Don't Cry For Me Argentina", de manière un peu banale sans doute, pas le titre à retenir de cette livraison, trop rapide à mon goût. Je parie que beaucoup d'entre vous pensaient qu'il s'agissait d'un original de MADONNA pas vrai ? Bande de nazes ! On le sait, Tom ne craint rien ni personne. Alors, vu le succès de "Love Is In The Air" quelques mois plus tôt, il la joue facile et reprend le hit sans véritablement y imposer sa marque, se contentant d'un remake assez fidèle. Les deux reprises passent mais ne sont pas des morceaux de bravoure !

Nous voila bien attrapés non ? Personne n'aurait pensé que le Tom, depuis les tréfonds de l'indifférence générale dont il est alors victime, était capable de sortir un album agréable et surprenant à bien des égards. Bien entendu, ni l'album ni les singles ne vont charter. Qu'en pense Tom ainsi coincé entre plusieurs paires de jambes ? Il n'en a cure et continue de trousser les groupies backstage, tout va donc pour le mieux !