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- Membre : The Flaming Lips & Tom Jones

Tom JONES - Long Lost Suitcase (2015)
Par ERWIN le 5 Janvier 2016          Consultée 1550 fois

Quand on est une rock star et qu'on atteint le canonique âge de soixante-quinze printemps, certaines choses ne sont plus de mise. Alors certes, c'est peut-être faire preuve de facilité quand on s'appelle Tom JONES. Mais après mûre réflexion, on réagit vivement en se disant que le chanteur n'ayant plus rien à prouver, rendre hommage à ses influences est la démarche la plus logique à tenir. Alors, pour son trente-sixième opus, l'unique Tom JONES part à droite et à gauche et se souvient de ce qui a construit sa légende. Sympa comme programme !

Par instant, cet opus est le parfait symbole de la conquête de l'Ouest. On entend le violon et le banjo qu'on associe aussitôt à l'Amérique profonde et pionnière, alors qu'en fait, tout ici vient de l'Irlande ou du pays de Galles. Et Tom JONES n'incarne-t-il pas finalement à la perfection l'émigré en terre de l'oncle Sam ? Les blues ruraux et les folks songs frustes doivent tout à la fabuleuse voix du septuagénaire, qui n'a pas bougé d'un iota depuis ses débuts.

"Take my love", reprise de l'oublié LITTLE WILLIE, nous replonge aussitôt dans les fifties avec nostalgie. Ah, que tout ceci est lointain ! "Why Don't You Love Me Like You Used To Do" est une comptine amoureuse de belle extraction des fourties, sortie du cerveau enfiévré de Hank WILLIAMS, où Tom minaude tel le coquin qu'il ne cessera jamais d'être. On est tout proche de certains thèmes d'Eddie COCHRAN par ici. "Tomorrow Night" est un slow feutré dans la grande tradition doo wop des fifties. Seul le King Elvis me vient en tête à cet instant pour établir une comparaison. Cela dit, la comparaison est vaine car le talent de Tom JONES ne doit rien à Elvis, même si une certaine filiation peut être établie. Supra smooth, un brin kitsch certes, mais ce n'est que du plaisir.

"Bring It On Home", resucée d'un succès de Sam COOKE, est d'une frustitude qui honore les grands aînés du blues. Il y a du Muddy WATERS et de Johnny LEE HOOKER par ici. Ce serait presque crade si la voix n'était si magique. "Opportunity to Cry", toute de cool vêtue, sonne fruste, des petites percus et une guitare bien nationale soutiennent la voix du colosse dans une belle ambiance qui fait honneur à Willie NELSON, le pape des Outlaws ricains. Avec "He Was a Friend of Mine" de Bob DYLAN, nous retrouvons Tom au milieu du Crossroad du Mississipi, là où Robert JOHNSON passa son serment avec le diable. Un dobro vibrant et la voix du Leviathan gallois, la classe ! Difficile de comparer avec la performance du barde du Minnesota. "Everybody's Love a Train" est un autre blues plus moderne et rapide, reprise des LOS LOBOS.

Mais on ne s'arrête pas là : "Till My Back ain'y Go No Bone" nous ramène aux années du summer of love en 69. C'est soul à mort, mais comme toujours, la voix du maître aplanit la concurrence avec une facilité déconcertante. Ce n'est pas si évident. Encore plus étonnant, "I Wish You Would" de Ryan ADAMS est en totale contradiction avec tous les morceaux qui l'entourent : une gratte psychédélique et un ensemble rythmique qui lorgnent vers le hard-rock. On se dit à cette occasion que le chanteur aurait donné un sacré fil à retordre à un Ronnie James DIO par exemple, c'est bluffant !

On connaît sa passion pour le king Elvis, et nous voici face à "Elvis Presley Blues", reprise countrysante de Gillian WELCH, une orchestration surprenante, très originale, à base de sequencers sourds. Pourtant, le beau Tom en tire tout le parti possible, et l'hommage à son idole est loin de tomber à plat. Un titre qu'on a aussitôt envie de réécouter, le must de l'album à mon sens. "Raise a Ruckus" sonne comme un petit conte adressé aux enfants. C'est gai et enjoué, plein de bonne humeur tout en conservant à nouveau cette identité si spécifique. "Factory Girl" nous ramène sur les terres natales du séducteur impénitent. Ca sonne merveilleusement traditionnel, laborieux et artisanal, à l'image de la version popularisée par les ROLLING STONES.

Bref, pas un morceau faiblard dans cette livraison. Certes, nous naviguons un peu dans tous les sens, mais quand on pense que l'artiste a vendu plus de 100 millions d'albums à travers le monde et est l'une des plus grandes stars de l'histoire de la musique populaire, on se dit qu'à cet âge, c'est fort ! L'ensemble a belle allure, c'est donc un 3 très rond très bon !

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   ERWIN

 
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1. Opportunity To Cry
2. Honey Honey
3. Take My Love
4. Bring It On Home
5. Everybody' S Love A Train
6. Elvis Presley Blues
7. He Was A Friend Of Mine
8. Factory Girl
9. I Wish You Would
10. Till My Back Ain't Got No Bone
11. Why Don't You Love Love Me Like You Used To Do
12. Tomorrow Night
13. Raise A Ruckus



             



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