Entre les changements de line-up et les sorties (nombreuses) d'albums, le MSG a accumulé en quatre ans de carrière plus d'expérience que certains groupes engrangent en dix ans. La quatrième année d'existence du combo de Michael Schenker marque néanmoins sa mise au repos forcée, après le deuxième (mais pas dernier) départ de son chanteur, Gary Barden, et un ras-le-bol général de l'instable et incontrôlable « Mad Axeman », à l'issue d'une tournée pourtant couronnée de succès. Le temps que le virtuose blondinet se remette en selle (ce qui n'arrivera qu'en 1987), la maison de disques du MSG, Chrysalis, juge bon de publier un nouvel album live du groupe, deux ans seulement après le désormais mythique One Night At Budokan.

Si le premier live du MSG bénéficiait d'une atmosphère japonisante, c'est dans la moiteur grisâtre de Londres que sont captées, les 22 et 23 octobre 1983 les bandes qui constituent ce Rock Will Never Die. Le public se fait plus furieux, plus démonstratif, que les fans japonais, et joue une part considérable dans l'intérêt de ce concert. Dans sa version originale de 1984, l'album ne présente que 9 titres, dont 3 en commun avec le live japonais. Pas de quoi ressentir la puissance live du virtuose teuton. Fort heureusement, la version remasterisée de 2009, objet de cette chronique, présente pour sa part une tracklist augmentée de 6 titres supplémentaires, qui permettent d'apprécier à sa juste valeur cet objet à l'intérêt malgré tout limité.

Entouré des musiciens qui ont enregistré l'album Built To Destroy, le MSG prend le parti de faire la part belle aux trois albums enregistrés avec le chanteur Gary Barden, ne faisant que deux incursions dans l'album Assault Attack (sur lequel officie le chanteur Grahal Bonnet), avec le poussif « Rock you to the ground » et l'excellent « Desert Song ». Si la période Barden est donc mise en avant, ce dernier ne propose pas pour autant une prestation véritablement convaincante, sa voix montrant (déjà) des signes flagrants d'une déliquescence qui l'empêche de trouver les notes justes sur l'entraînant « Red Sky » ou le font forcer plus que de raison sur le classique « Cry for the nations ».

Malgré un public participatif, on peine donc à éprouver un réel plaisir à l'écoute de ce live un peu chiche et qui, bien que doté d'un son correct, ne retranscrit pas la puissance mélodique du MSG. On se prend au jeu bien sûr, à fredonner les mélodies intemporelles de ces brûlots que sont « Attack of the mad axeman », « Looking for love » ou « Armed and Ready », et l'on apprécie la virtuosité d'un Michael Schenker impeccable, notamment sur les instrumentaux « Into the arena », « Captain Nemo » et « Courvoisier concerto ». Petite cerise sur le gâteau, la présence en guest de Rudolf Schenker et Klaus Meine, les deux têtes pensantes des Scorpions, sur la reprise de UFO « Doctor Doctor » qui se transforme en un sympathique moment de célébration et de bonheur partagé.

Rien de plus néanmoins à retenir de ce live qui, bien que sympathique, n'apporte strictement rien à la carrière du MSG et aux détenteurs du bien plus recommandable One Night At Budokan. Un résumé dispensable de la première partie de carrière du groupe du Mad Axeman.