Blackmore avait peut-être la tête à autre chose au moment d'aborder ce Stormbringer. La tête à Rainbow ? Dans ce cas, son manque d'investissement ne se fait pas ressentir. Car si Burn marquait le retour de DEEP PURPLE aux qualités d'écriture d'antan, Stormbringer constitue un pas supplémentaire vers la réussite artistique pleine et entière. Coverdale et Hughes, aux commandes, s'en donnent à coeur joie sur ce qui constitue un des meilleurs albums du groupe : "Stormbringer", "Holy man" (titre sur lequel la voix de Hughes fait des étincelles), l'énergique "Lady double dealer", "High ball shooter" et son riff entêtant ou encore "Soldier of fortune" (une des meilleures ballades hard rock toutes époques confondues) sont autant de réussites majeures qui font de cet opus un indispensable de DP.

Moins rugueux que Burn, plus posé peut-être, Stormbringer offre en effet un espace d'expression plus grand aux influences funk de Glenn Hughes ("Love don't mean a thing" s'en fait le parfait avatar) tandis que David Coverdale devient le crooner à la voix irrésistible que l'on connaît encore aujourd'hui.

Contrairement à Burn, Stormbringer ne contient aucun titre faible (allez, reconnaissons que "Hold on" n'est pas des plus indispensables) et s'achève sur une des plus belles pièces que la musique nous ait donné. "I guess I'll always be a soldier of fortune", devait chanter Blackmore avant de partir s'en fonder un nouveau groupe avec un certain Ronnie James Dio...