J’ai tenté de regarder la vidéo du concert à La Défense. Je n’ai pas tenu plus de trente minutes. Trop de débauche visuelle, trop de tubes, trop de tout. Tenons-nous-en à la musique.

On peut dire que "Calypso 1" est une sorte de chef-d’œuvre. Un aboutissement dans la ringardise, dans la vulgarité musicale, mais aussi dans la capacité de Jean-Michel JARRE à fusionner son style avec la musique calypso portée par les steel-drums. Étonnamment, nonobstant la nullité abyssale (hahaha) de la chose, le mélange se fait de manière beaucoup plus naturelle que sur de précédentes tentatives telles que "London Kid" (rock plouc), "September" (carte postale du Mali) voire "Rendez-Vous 6" (saxophone perdu au milieu de nulle part). Par ailleurs, au milieu du morceau, lors du solo de batterie, on entend tel quel un extrait du morceau "Moon Machine" qui figurait en face B de certaines éditions du single "Rendez-Vous 4" et qui fut rééditée par la compilation Images (1991).
Le Lyonnais parvient à faire pire encore avec "Calypso 3", ballade aussi vaseuse que la boue qui manqua de noyer Philip Mortimer dans L’Énigme De L’Atlantide. On retrouve l’esprit niaiseux, du genre avec un filet de bave au coin de la bouche, de "London Kid" et "L’Émigrant". Par ailleurs, les trois morceaux emploient le même son de nappes vibrillonnantes.
"Calypso 2" a le mérite de reléguer la mélodie au second plan au profit d’une rythmique musculeuse pas moche du tout, malgré une certaine propension à vouloir en mettre plein la vue à tout bout de champ – à ce titre, les samples de gouttes d’eau tiennent plus du gadget facile qu’autre chose. Et j’aime bien l’intro.

Tant que nous y sommes, parlons un peu de "Moon Machine" et des deux autres morceaux hors albums recueillis sur la compilation Images. "Moon Machine" est un petit morceau sur lequel Jean-Michel JARRE s’amuse à caser le plus de samples possibles sur un fond sonore monotone. "El Dorado", mélodie répétée en boucle accompagné de chantonnement, et "Globe Trotter" au rythme assez captivant, étaient quant à eux destinés à être les points d’orgue d’un concert qui devait avoir lieu en 1991 devant la pyramide du Soleil à Teotihuacan au Mexique, durant une éclipse de soleil, annulé à la suite du naufrage du bateau transportant le matériel.

Premier point positif de En Attendant Cousteau : le morceau-titre, long de quarante-sept morceaux – la version initinale, publiée en CD en édition limitée (Concert D’Images, 1989), en faisait soixante-quatorze –, est très agréable. Second point positif : à l’exception de "Calypso 3", cet album montre de la part de Jean-Michel JARRE une volonté de renouvellement, quand bien même cette nouvelle voie n’est pas viable, quand bien même ça ne reste qu’une incartade au sein de sa discographie, quand bien même "Calypso" est si médiocre, quand bien même le concept de morceau statique de "En Attendant Cousteau" a déjà été fait en mieux par Brian ENO (Ambient 1: Music For Airports, Thursday Afternoon).