La chute artistique de Mike OLDFIELD au milieu des années 80 était tout sauf imprévisible. À force d'enchaîner des albums aussi inspirés que pertinents, il était obligé que le guitariste finisse par lever le pied, même malgré lui, et sorte une œuvre vraiment faible.

Le cauchemar commence avec Islands, sorti en 1987. Les choses commencent pourtant bien avec "The Wind Chimes". En particulier, les dix premières minutes sont extraordinairement bien écrites, et le côté world est très appréciable. Ceci étant, toute l'énergie et le talent d'écriture déployés se tarissent bien vite, trop vite même, et le reste de "The Wind Chimes" consiste en un remplissage médiocre, mettant vraiment en évidence un manque d'inspiration. Bref, "The Wind Chimes" est le morceau long d'OLDFIELD le plus faible jamais construit, et passe pour un acte à moitié manqué.

Et puis, il y a les chansons.

Misère... à la rigueur, "Flying Start", chanté par l'ancien mentor d'OLDFIELD, à savoir Kevin Ayers, est désopilante malgré une batterie foireuse. Mais le reste est horriblement mauvais, que l'on compare aux précédentes chansons d'OLDFIELD ou non. En particulier, celles interprétées par Anita Hegerland sont aussi excitantes qu'un dégazage sauvage. D'ailleurs, on imagine bien Hegerland dire à son époux Mike, je veux et j'exige d'apparaître sur ton prochain album, et OLDFIELD répondre Ok chérie, je t'écris un truc à l'arrache entre la poire et le fromage !. De même, sans le coffre imposant de Bonnie Tyler, nul doute que "Islands" serait un ratage complet.

Islands est un échec, rien de plus. Cela fait même de la peine de voir que Mike OLDFIELD se soit planté à ce point. Certes, il a subi la pression de Virgin qui voulait un Discovery bis, mais il faudrait être bien naïf pour croire que c'est la seule, ou du moins la principale, raison du plantage.
Mais ce qui fait encore plus pleurer, c'est que le pire n'est pas encore atteint.