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CHANSON RIVE GAUCHE  |  E.P

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Hugues AUFRAY - Le Poinçonneur Des Lilas (1959)
Par MARCO STIVELL le 18 Août 2019          Consultée 1628 fois

Les débuts de Hugues AUFRAY sont lents, tâtonnants. Âgé de 30 ans en cette année 1959, il fait de la musique depuis un certain temps déjà et de façon alimentaire, en attendant de pouvoir se mettre à la sculpture. C'est Félix LECLERC qui lui donne l'envie de chanter en français, mais il va vite se retrouver dans la même écurie qu'un certain Serge GAINSBOURG, "concurrent" qui débute juste un peu avant. Ce dernier est chez Philips, tandis que AUFRAY se soit signé par Barclay.

Peu de gens s'en souviennent, mais à la base, tout commence de la même manière pour eux, par la même chanson... mais sans arriver à la même fin. "Le poinçonneur des lilas" par ce cher Hugues a au moins le mérite de présenter le chanteur, une voix bien différente de celle de GAINSBOURG, moins grave, moins guindée, plus cassée aussi. L'orchestre de Jean Bouchéty qui l'accompagne pour deux ans reste classique par rapport à celui de Alain Goraguer pour GAINSBOURG. Grâce à la chanson, AUFRAY remporte un concours, mais au final c'est à peu près tout.

Car, si l'interprète est marquant, il lui faut du temps pour s'imposer et avec des chansons vraiment faites pour lui. "Le poinçonneur des lilas" est une chanson pour GAINSBOURG, c'est sa version que l'on retient, c'est lui qui la tient et l'habite, pour toujours. Et puis, avant tout, c'est une chanson "de" GAINSBOURG, tout comme la suivante de cet EP, "Mes petites odalisques" où l'on reconnaît bien sa patte féline et remplie de jeux de mots. Il aurait bien pu la chanter, mais on apprécie la voix rieuse qui n'appartient qu'à Hugues.

Si lui ne se considèrera jamais totalement "rive gauche", à l'époque il n'y coupe guère et, quand ce n'est pas Serge, c'est Boris VIAN qui prête ses mots sulfureux à AUFRAY, le temps d'un "Nous avions vingt ans" plutôt convaincant et audacieux. Notons que le monsieur vit ses derniers instants alors, et le susmentionné Alain Goraguer compose le morceau. L'orchestre y fait ressortir un duo piano-guitare de toute beauté.

Du jazz léger avec vibraphone, on passe à une marche militaire qui conduit "Y avait Fanny", peut-être la plus intéressante de ce premier EP : le ton populaire permettra à AUFRAY de se distinguer petit à petit de cette scène et du grand Serge. On y parle d'une fille égayante, mascotte d'une garnison. L'accordéon y est plutôt chouette contrairement aux choeurs, et on apprécie l'écriture d'un tandem (Michelle Senlis aux paroles, Claude Delécluse à la composition) qui a déjà fait ses preuves les années précédentes auprès de PATACHOU, Edith PIAF ("La foule", "Padam Padam"...), DALIDA, Juliette GRECO...

Avec le recul on juge ces débuts d'Hugues AUFRAY comme peu personnels, car il essaie d'être à l'époque totalement comme les autres. Il lui faut au moins deux ans pour regarder ailleurs !

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   MARCO STIVELL

 
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- Hugues Aufray (chant)
- Jean Bouchéty (contrebasse, direction d'orchestre)


1. Le Poinçonneur Des Lilas
2. Mes Petites Odalisques
3. Y Avait Fanny
4. Nous Avions Vingt Ans



             



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