Recherche avancée       Liste groupes



      
VARIéTé-FOLK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 



Hugues AUFRAY - Hugues Aufray (1964)
Par MARCO STIVELL le 13 Septembre 2019          Consultée 1390 fois

La popularité au sens explosif, c'est ce que vit Hugues AUFRAY depuis la période décembre 1961/début 62, grâce à "Santiano". Toutefois, le bonhomme, âgé de 35 ans en cette année 1964 où il publie enfin son premier 33 tours, est un marginal. Il emploiera sa vie à s'écarter du showbiz tout en restant présent. Il considère que la chanson n'est pas son métier, que c'est une aubaine pour lui d'être là et que oui, d'accord il touche des sous comme les autres, mais l'authenticité qu'on lui connait n'en est pas pour autant inventée. Comme un paysan sagace qui viendrait parler politique aussi bien (mieux ?) que d'autres au milieu de costards-cravates.

À l'instar de quasiment tous les L.P.s au cours des années 50-60, le premier d'Hugues AUFRAY est une collection de chansons, à laquelle celui-ci, toutefois, parvient à donner une certaine cohérence. Il s'est (re)découvert une âme de folkeux, et que ce soit dans un ton yéyé/rock'n'roll "tendance" ou plus personnel, le fil conducteur de ce disque est facile à deviner.

La qualité, elle aussi, demeure présente tout le long. Même si la ballade sucrée des "Quatre vents" (à l'origine "Four Strong Winds", grand succès des Canadiens IAN & SYLVIA) ou le rockabilly de "C'est pas la peine", léger au possible (invitation de sortie à une fille et insistance pour qu'elle ne se change pas), en sont les moins bons, cela reste frais et agréable, en partie grâce au chanteur.

L'autre partie positive est due aux musiciens de son Skiffle Group, sur le modèle des Américains comme Pete SEEGER, Harry BELAFONTE etc ainsi que, plus proche de chez nous, d'un Lonnie DONEGAN (Ecosse) encore très en vogue. Ce groupe folk l'a d'abord accompagné pour "Santiano", ensuite sur d'autres E.P.s parus depuis et que l'on retrouve ici. Avec les années, le musicien seul permanent reste le guitariste-banjoïste Tatcho Fantini, et en studio, le claviériste Jean-Pierre Sabard.

Quelques chansons, "Les deux frères" et "Dès que le printemps revient" en tête, gardent l'empreinte musicale de San Miguel. On retrouve ensuite une moitié de l'E.P. de 1962 où la chanson porteuse était "J'entends siffler le train" ("500 Miles"), que AUFRAY se disputait avec Richard ANTHONY au même moment (et malgré la belle voix de ce dernier, sa reprise plus lourde en arrangements n'a que la popularité pour seul avantage). Une autre chanson moins convaincante, "Loin de toi", s'est vue laisser de côté contrairement aux "Deux Frères", marche vers la mort poignante pour des conscrits, et "L'enfant do", ballade country nostalgique menée par des guitares très mélodiques.

Un autre E.P. qui comprend "Oui tu verras", "C'est pas la peine", "Là-haut" et "Je reviens (les portes de Saint-Malo)" est repris. Cette dernière est une des meilleures chansons de l'opus, avec ses paroles qui font joyeusement le tour du monde, l'entrain que leur donne AUFRAY et la musique puisée dans une chanson andine ("La Boliviana"). Sont encore remarquables "Oui tu verras" au rythme country bien balancé ainsi que "Là-haut", avec la même forme musicale boîteuse et mélancolique que Jacques BREL reprend pour "Ces Gens-là", l'année suivante. Les choeurs masculins, forts comme sur "Santiano" portent ces chansons, tout comme les guitares et le piano honky-tonk.

Un bon disque, vraiment. On retrouve "Santiano", en toute logique ; j'aime bien cette avant-dernière place laissée à une chanson particulièrement forte et qui occupe, comme son interprète, un rang à part. Les chansons printanières, "Allez allez mon troupeau" ("Ally Ally Oxen Free" de Rod McKUEN) et "Dès que le printemps revient", chacune à leur façon, apportent un peu d'enchantement supplémentaire. De même, la très belle "N'y pense plus, tout est bien" ("Don't Think Twice, It's Alright"), où, en plus du combo harmonica-picking de guitare, le mot "adapation" prend tout son sens sur ce morceau extrait du deuxième album de Bob DYLAN (The Freewheelin'...). De quoi annoncer la perle à venir...

Note réelle : 3,5

A lire aussi en VARIÉTÉ FRANÇAISE par MARCO STIVELL :


BARBARA
Madame (1970)
Barbara psychédélique et conceptuelle




ZAZIE
Made In Love (1998)
Avec le coeur, un coeur qui bat fort


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



Non disponible


1. Dès Que Le Printemps Revient
2. Quatre Vents
3. Oui Tu Verras
4. C'est Pas La Peine
5. Les Deux Frères
6. Allez, Allez Mon Troupeau
7. Je Reviens (les Portes De Saint-malo)
8. L'enfant Do
9. Tout Le Long Du Chemin
10. Là-haut
11. Santiano
12. N'y Pense Plus, Tout Est Bien



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod