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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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Hugues AUFRAY - Aquarium (1976)
Par MARCO STIVELL le 16 Avril 2020          Consultée 1072 fois

Pochette grise, album grisant. Aquarium (1976), du même nom que les studios où il a été enregistré à Paris, pourrait facilement être résumé ainsi.

C'est celui qui contient l'un des derniers singles à succès de Hugues AUFRAY, "Tchin tchin". Basse, piano Wurlitzer en avant, les couplets bien écrits rendent hommage aux disparus, aux amis en difficulté, et sur le refrain ensuite, tout le monde trinque son verre. Les seuls choristes présents sur l'album viennent donner du corps à ces "tchin... tchin... tchin", il y a une couleur populaire évidente et on comprend le succès de cette chanson. Ecrite par le chanteur avec Cyril Assous (DAVE, Daniel GUICHARD, François VALERY...), j'avoue ne jamais l'avoir vraiment aimée.

Pour un peu, elle donne l'impression d'être la moins bonne du disque. Les arrangements du guitariste Denys Lable, la rythmique et le son (géré de main experte par Dominique Blanc-Francard) tendent à rapprocher Hugues AUFRAY d'un son pop-variété française très "clean" et groovy en cette seconde moitié d'années 70, entre les chanteurs susmentionnés, les Julien CLERC, Michel BERGER/France GALL, etc. Cependant, on est plus dans le gris que dans le blanc, et s'il n'y a point de cordes pour une fois, les claviers de Jean-Pierre Sabard tiennent une grande place.

Il y a "Tchin tchin", mais il y a aussi "Le bon vent roulant" et "Le bateau fou" qui progressivement, amènent des rythmes funk puis carrément disco. Les musiciens, Denys Lable, Jannick Top, Jean Schulteis etc ont beau être excellents, il fallait vraiment oser ! Surtout que, tenant à reste lui-même, AUFRAY n'offre un ensemble qu'à moitié variété/paillettes, et même sur ces titres-là, les arrangements gardent des sonorités folk, avec des banjos qui se baladent.

C'est assez rare à l'époque pour être souligné, même si les musiques laissent perplexe, et les parties de guitares sont vraiment brillantes. De plus, les paroles (merci Vline Buggy, encore une fois !) comme le chanteur parviennent à rester crédible. Après tout "Le bateau fou" n'est qu'une forme renouvelée de départ à l'aventure avec entrain, comme l'ont été "Santiano" & co. "Manolita" joue l'exotisme avec chant et percussions latinisants ; quelque part, cela fonctionne aussi.

Le message tendre de "La Terre est si belle" se laisse agréablement recevoir dans une ambiance de ballade brumeuse avec piano Fender Rhodes, pedal-steel pour ne pas perdre la main country, et flûte à bec que AUFRAY manie décidément bien, à l'instar de ses deux albums précédents. Dans le même style, "Pourquoi dire" use davantage de l'effet "slow" mais avec réussite. Plus loin, "Je me demande encore", écrite par AUFRAY seul, nous l'offre lui simplement accompagné du Rhodes de Sabard, pour une conclusion de disque aux mots remplis de doutes. Jolie au départ mais très grisante justement, elle s'étend un peu trop.

À défaut de convaincre pleinement, Aquarium est un disque qui révèle un grand intérêt, qu'il soit musical, ou textuel, ou les deux. L'un des meilleurs titres demeure "La ballade de l'Ira l'indien", complainte blues avec orgue nébuleux et un duo accordéon-mandoline inattendu mais fort à propos. Hommage à Ira Hayes, héros de la Seconde Guerre Mondiale ayant connu une triste fin, et dont Clint Eastwood a lui aussi dressé un portrait splendide au cinéma avec Mémoires de Nos Pères (2006).

Jean-Claude Vannier en personne participe à l'élaboration de deux morceaux. D'abord, un "Il est temps de rentrer à la maison" certes pas mémorable, sauf pour le chant de AUFRAY qui nous surprend comme cela a peu été le cas au cours de sa carrière, avec une mélodie audacieuse et qui s'aventure dans les aiguës. Ensuite et surtout, une adaptation magnifique du "The Town I Loved So Well" ("La ville que j'aimais tant") de Phil COULTER, chanteur nord-irlandais qui écrit alors sur les troubles agitant son pays. C'est le moment le plus folk du disque, plus country que celtique et AUFRAY le chante avec beaucoup de coeur. Rappelons que sept ans plus tard, en 1983, les TRI YANN, grands amateurs de l'artiste, reprendront eux aussi la chanson à très beau compte !

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   MARCO STIVELL

 
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- Hugues Aufray (chant, flûte, ukulélé, harmonica)
- Denys Lable (guitares, arrangements)
- Jean-pierre Sabard (claviers)
- Stéphane Vilar (guitares)
- Jannick Top, Philippe Gall (basse)
- Jean Schulteis, Jean-claude Poligot (batterie)
- Jean-pierre Dorsey, Michel Lairot (accordéon)
- Charles Bennarosh (percussions)
- Eddy Efira (pedal-steel guitare)


1. Tchin Tchin
2. La Ville Que J'aimais Tant
3. Manolita
4. La Ballade D'ira L'indien
5. Le Bon Vent Roulant
6. La Terre Est Si Belle
7. Le Bateau Fou
8. Pourquoi Dire
9. Il Est Temps De Rentrer à La Maison
10. Je Me Demande Encore



             



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