Avec Platinum, Mike OLDFIELD se lance à corps perdu dans la pop. Bien sûr, il n'est pas passé du coq à l'âne, et contrairement à d'autres formations qui s'y sont jetées corps et âme, le musicien a toujours gardé un peu de rock progressif tout du long de sa carrière ou presque. Ceci étant, il faut admettre que les structures grandement simplifiées des morceaux présents deviennent plus lisibles pour un public qui se lasse de plus en plus des constructions alambiquées du prog.

Ainsi, la suite "Platinum" de la face A est subdivisée en quatre parties bien isolées, surtout sur les versions CD. Globalement, force est de constater le talent d'OLDFIELD à œuvrer dans le créneau pop, ici instrumental. Et lorsqu'il reprend du Philip GLASS, il sort un "North Star" qui n'a pas grand-chose à envier à l'original, même si certains puristes trouveront la reprise trop chargée. En revanche, quelques longueurs sont à déplorer, notamment le mouvement "Platinum". Mais en dehors de ça, la très bonne suite "Platinum" ne contient rien à jeter en masse.

Là où le bât blesse, c'est la face B. D'un côté, les instrumentaux tiennent la dragée haute : l'énigmatique "Woodhenge" qui crée un pont avec les précédentes œuvres enivre avec son ambiance suspendue, tandis que "Punkadiddle" n'est rien d'autre qu'un joli pied de nez doublé d'un instrumental aussi bien exécuté qu'écrit, il n'y a pas de doute. Par contre, les chansons montrent à quel point OLDFIELD n'était pas au point à l'époque. "Into Wonderland" est assez niaise, mais assez supportable à écouter. En revanche, "I Got Rhythm" est une piètre conclusion des plus poussives qui gâche l'album.

Après écoute de Platinum, il est légitime de se demander si Mike OLDFIELD a bien fait de passer à un format plus pop. Ses chansons sont mal écrites et peu engageantes, alors que les morceaux plus prog sont clairement réussis. Certes, le contexte était peu favorable à un album bien peu pop, mais d'un autre côté, OLDFIELD ne pouvait pas vraiment faire autrement. Mais pour l'album suivant, il va se rattraper, et pas qu'à moitié.