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- Style : Aerosmith
- Membre : Black Star Riders, Suicidal Tendencies
 

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ALICE COOPER - Welcome To My Nightmare (1975)
Par NESTOR le 4 Juillet 2021          Consultée 737 fois

Comme l'indique Long John Silver, Welcome to My Nightmare est le premier album solo de Vincent FURNIER qui devient ALICE COOPER. De fait, à partir de 1975, ce nom n’est plus celui d’un groupe mais d’un artiste solo. ALICE ne fait toutefois pas table-rase de son passé dont il conserve certains éléments. A commencer par le partenariat avec le Producteur Bob EZRIN. Il fait également appel aux guitaristes Dick WAGNER et Steve HUNTER qui apparaissaient brièvement sur Muscle Of Love (1973). Pour la petite histoire, ces deux derniers ont à cette époque participé à l’album Berlin de Lou REED avec déjà Bob EZRIN à la production.

S’il y a un domaine où ALICE cherche à s’affranchir de son passé (ou pour être plus juste, à pousser encore plus loin les choses), c’est bien les dimensions théâtrale et scénique de sa musique. En effet, avec ce huitième album, il propose un concept album basé sur l’histoire de Steven, un enfant confronté à ses propres cauchemars dont il ne parvient plus à se dépêtrer, englué entre fiction et réalité. Les trois derniers titres du disque constituent d’ailleurs un triptyque axé uniquement sur ce sujet.
Les chansons sont conçues pour donner lieu à une interprétation scénique la plus théâtrale et la plus délirante possible. La tournée qui suit donne d'ailleurs lieu à une débauche de moyens et voit ALICE mettre en scène les morceaux de cet album dans un décor où se mêlent araignées, géants, monstres et machines de torture.

Musicalement, on évolue toujours dans un rock mâtiné d’influences hard-rock psychédéliques. Cependant, de nombreuses petites touches plus originales préfigurent déjà les digressions (Cabaret, variété, Grand guignol) dont ALICE sera coutumier plus tard. C’est notamment le cas avec "Steven" durant lequel il adopte une voix enfantine, posée sur un piano lancinant que rejoint une orchestration de type classique. Ce morceau, assez simple musicalement et vocalement, est habité par une ambiance particulière née de l’alternance de passages inquiétants et paisibles. "Some Folks" pousse encore plus loin cette logique avec une ambiance de type Cabaret jazzy (cuivres, sifflements, chœurs à go-go) qui bascule soudainement dans la folie par l’entremise de guitares acérées et d’un chant dément ; un très grand moment. Autre innovation, ALICE COOPER obtient avec "Only Woman Bleed" son premier succès avec un slow. Cela le poussera à retenter l’expérience dans la quasi-totalité de ses albums suivants. Sa voix apparaît très pure, un peu comme à ses débuts. Il ne la force que très rarement et adopte une sobriété qui sied à merveille au thème abordé ; les violences domestiques dont les femmes peuvent êtres victimes. Un autre très grand moment.

Encore plus que "Steven", certains titres ne sont basés que sur l’ambiance qu’ils dégagent et sur le récit qu’ils étayent. Cela semble le cas de "Years Ago" qui n’a pour autre objectif que de plonger l’auditeur dans un univers mi-féérique, mi-cauchemardesque. Le tempo est très lent, l’ambiance éthérée. Steven discute avec lui-même alors que des voix plus ou moins compréhensibles tapissent le fond sonore. Si l’intérêt musical est des plus limités, ce morceau contribue grandement à la mise en place d’une ambiance particulière. Cela est encore plus le cas avec "Black Widow" qui débute par une longue déclamation de Vincent PRICE, un acteur de films d’horreur des années 60. Celui-ci, avec une voix qui bascule du guilleret vers un ton de plus en plus menaçant, puis carrément dément, décrit sa fascination pour les arachnides, avant que le morceau, excellent, ne débute réellement. L’acteur accompagnera ALICE COOPER dans la tournée qui suivra. Pour la petite histoire, c’est lui l’auteur du rire sardonique final dans le "Thriller" de Michael JACKSON et qui apparaît dans le "Number of the Beast" d’IRON MAIDEN.

Les morceaux les plus aboutis sont indéniablement "Department of Youth", "Only Woman Bleed", "Black Widow", le rock "Cold Ethyl" (né d’une fusion de "Refrigerator Heaven" présent sur Easy Action et de "I love The Dead" que l’on trouve sur Billion Dollar Babies), et enfin le touffu et jouissif "Some Folk".
Attention ! La musique n’est qu’un des éléments de réussite de ce disque. En effet, Welcome To My Nightmare est un album lugubre et inquiétant, qui vaut autant pour l’ambiance qu’il dégage que pour les très bons titres qu’il contient. C’est également un disque très sérieux, très cohérent, dans lequel les digressions servent réellement le propos de l’histoire, à l’exception peut-être de l’incompréhensible "Years Ago". Cette ligne directrice assez stricte était alors rare chez ALICE COOPER, adepte de la provocation et de l’expérimentation gratuite. Ici, la maîtrise est totale et, si les guitares sont encore un peu timides, le chanteur se taille la part du lion en nous dévoilant une palette de tonalités et d’ambiances vocales impressionnante. A cela, s'ajoute le fait qu'au-delà de son thème assez étrange, la musique et la production apportent un petit côté "mainstream" à cet album, ce qui peut expliquer le fait que, un peu à la surprise de Vincent Furnier, l’album rencontre un énorme succès aux USA. Cela scelle définitivement l’avenir d’ALICE COOPER en tant que groupe. Et ce qui n’était qu’une tentative d’émancipation devient un projet fiable et permanent. Au niveau artistique, Welcome To My Nightmare constitue sans aucun doute un des sommets de la carrière du chanteur qui fera, d’ailleurs, plusieurs fois référence à ce disque, et notamment au personnage de Steven. Ce sera le cas sur les albums Hey Stoopid (1991), Raise Your Fist And Yell (1987) et Along Came A Spider (2008). Preuve que c'est une des pierres angulaires de la discographie d’ALICE COOPER.

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   LONG JOHN SILVER

 
   NESTOR

 
   (2 chroniques)



- Alice Cooper (chant)
- Bob Ezrin (claviers)
- Vincent Price (voix)
- Dick Wagner (guitare)
- Steve Hunter (guitare)
- Prakash John (basse)
- Tony Levin (basse)
- Pentti Glan (batterie)
- Johnny Badanjek (batterie)
- Gerry Yons (guitare)


1. Welcome To My Nightmare
2. Devil's Food
3. The Black Widow
4. Some Folks
5. Only Women Bleed
6. Department Of Youth
7. Cold Ethyl
8. Years Ago
9. Steven
10. The Awakening
11. Escape



             



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