Chroniquer une compilation n’est pas forcément la chose la plus intéressante ni la plus utile. Mais dans le cas d'Alice Cooper’s Greatest Hits, les choses sont un petit peu différentes.

Après la sortie de Muscle of Love en 1973, le groupe ALICE COOPER se retrouve un peu dans l’impasse. Son chanteur, ALICE COOPER, souhaite aller encore plus loin dans le 'grand spectacle' et la provocation du groupe, alors que ses quatre compagnons envisagent plutôt de se recentrer sur la facette musicale et de délaisser les artifices visuels qui nuisent, selon eux, à leur crédibilité.
Fort de cette dissension, ALICE COOPER retourne s’installer à Los Angeles où il participe à plusieurs émissions télévisuelles en cherchant à utiliser et affermir sa notoriété. Dans l’expectative, Warner sort alors une compilation regroupant des titres issus des 5 derniers albums d’ALICE COOPER en tant que groupe, soit la période allant de 1971 à 1973. La période pré-Warner (et pré-Bob Ezrin) est ainsi totalement ignorée, ce qui n'est pas forcément une mauvaise nouvelle au regard du peu d'intérêt des morceaux issus de cette époque.

Si cette compilation ne comporte malheureusement aucun inédit, les versions proposées ici auraient été remixées par Jack Richardson qui avait déjà assuré la co-production de Muscle of Love. Pour être honnête, la différence ne saute pas aux oreilles, à l’exception de "I’m Eighteen" qui subit là un lifting plus perceptible. Les guitares y sont plus présentes alors qu’inversement l’espace dévolu à l’harmonica se réduit. Sans être révolutionnaire, le résultat est plutôt heureux.
Si les surprises sont rares, nous avons tout de même une brochette de Hits imparables qui présente de très belle manière la qualité de la production d'ALICE COOPER à cette période. Car au-delà d'être prolifique (cinq albums en trois ans), le groupe se montrait surtout capable de proposer des morceaux très variés et excellents. Rien n’est à jeter et le parti-pris de proposer les titres les plus mélodieux et les plus accessibles (et donc ceux qui ont rencontré le plus de succès commercial) fait de cet album une très bonne entrée en matière pour toute personne souhaitant découvrir un groupe en état de grâce.

Le faible nombre de titres proposés pourrait surprendre, mais il convient de se rappeler que ce disque est sorti à l’époque du vinyle et qu'alors des contraintes liées au support existaient. On peut également regretter qu’aucun inédit (live ou rareté) ne soit proposé, et que le choix des titres ait été fait de manière aussi sage, en ne laissant pas plus de place à l'album School's Out (1972) : it's business baby !
Mais il convient surtout de prendre beaucoup de plaisir à écouter ces grands classiques du Rock.