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- Style : Bernard Benoit
- Membre : Genesis, Squackett, Gtr, Quiet World

Steve HACKETT - Bay Of Kings (1983)
Par MARCO STIVELL le 16 Mai 2010          Consultée 5182 fois

A mille lieues de l'énervé Highly-Strung paru plus tôt dans l'année, que pouvait-on trouver complètement à l'opposé de ce dernier album rock très électrique ? Tout simplement un album acoustique. Une guitare folk ou (la plupart du temps) nylon, on rappelle brother John absent de l'opus précédent pour deux trois parties de flûte et histoire de rajouter une petite couche classique, quelques nappes de violons-synthés par ci par là.

Steve prouve avec ce nouvel album qu'il n'est pas qu'un (très) grand guitariste de rock, mais montre qu'il est non seulement un maître de la guitare classique, mais aussi que sa sensibilité exacerbée lui permettait d'évoluer dans ce style, alors que ce n'était pas permis à tous ses "semblables". Certains des auditeurs y verront un exercice laborieux, aussi bien dans la forme que l'attention qu'il faut y porter, ainsi qu'une trop grande uniformité. Il est clair que tout n'est pas permis dans une telle formule, surtout pour des morceaux où la guitare est toute seule, contrairement aux morceaux rock et à la diversité auxquels Steve nous a habitué. Nonobstant cela, ça n'empêche pas que l'on rencontre d'excellentes idées de réalisation qui facilitent l'écoute, comme par exemple la volonté de Steve d'avoir voulu faire sonner ses guitares différemment selon les titres au cours de l'album. D'autre part, ce qu'il faut voir en Bay of Kings, ce n'est pas uniquement et simplement le premier (pour moi le meilleur) essai acoustique de Steve, mais une véritable peinture, ou galerie de tableaux tous aussi magnifiques les uns que les autres.

On peut parler bien sûr de "pause détente" pour parler familièrement, de musique charmeuse dans un registre plus courant, ou plus attrayant encore, d'invitation au voyage. D'ailleurs ce n'est pas pour rien si l'un des titres les plus emblématiques de l'album (et l'un des meilleurs) reste "The Journey". Le début voit la guitare évoluer lentement sur des nappes de synthé toutes simples mais magnifiques, le tout évoquant une route ou la mer baignées de soleil, avant que la guitare ne prenne le relais toute seule en allant chercher dans les graves et usant de quelques arpèges rapides coulées, puis que s'effectue le retour du thème principal. Peu de titres dans Bay of Kings se voient enrichis d'une telle progression - ce qui n'en fait pas pour autant leur pauvreté -, comme par exemple le morceau-titre, dont les 95 % restent basés sur un balancement d'accords cherchant à dépeindre le galion qui se laisse porter par les flots (seule la fin révèle une petite accélération). On retrouve avec plaisir de nouvelles versions de "Horizons" et "Kim" qui s'intègrent très bien au reste du disque. Mais les perles, outre les deux morceaux décrits précédemment, s'appellent ici "Calmaria" avec de nouveau des nappes idéalement utilisées ; "Cast Adrift" alternant un début et une fin aux arpèges rapides tandis que le milieu se fait plus posé, contemplatif même ; "Marigold", tout comme le précédent titre, à la guitare folk ; "Second Chance" avec sa mélodie de flûte envoûtante ; "Time Lapse at Milton Keynes", titre avec une structure plus complexe, qui ne faisait pas partie du LP à la base (comme "Tales of the Riverbank" ainsi que "Skye Boat Song"), et immortalisant à la manière de Steve le passage de ce dernier à la réunion du vieux GENESIS en octobre 1982 dans la ville de Milton Keynes justement. Enfin, comment parler de Bay of Kings sans parler du chef-d'oeuvre parmi les chefs-d'oeuvres, bien caché au milieu du reste et que l'on ne repèrera pas tout de suite : "Black Light", avec un emploi de schéma "couplet-refrain-pont-couplet-refrain" qui fait encore mieux ressortir la beauté de ces thèmes mélodiques. Un titre qui accompagnera longtemps Steve sur scène, classique de son répertoire acoustique aux côtés de "Kim" et de "Horizons" pour GENESIS.

Il devient difficile après cela de comparer le Steve HACKETT électrique avec le Steve HACKETT acoustique. C'est la même sensibilité mais exprimée différemment. Si l'on est hermétique même aux plages les plus orchestrales comme "Calmaria" et "The Journey", il est clair que ce ne sera pas vraiment la peine de réitérer l'essai avec les albums acoustico-classiques suivants. Bay of Kings est, plus clairement encore, pour moi le meilleur que Steve ait fait dans le genre. Il obtiendra bien plus que les autres la reconnaissance du public, acquiérant même la 70ème place des charts britanniques au moment de sa sortie ce qui, pour un album totalement à contre-courant à l'époque, est tout de même pas mal.

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   MARCO STIVELL

 
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- Steve Hackett (guitares, claviers)
- John Hackett (flûte)
- Nick Magnus (claviers)


1. Bay Of Kings
2. The Journey
3. Kim
4. Marigold
5. St Elmo's Fire
6. Petropolis
7. Second Chance
8. Cast Adrift
9. Horizons
10. Black Light
11. The Barren Land
12. Calmaria
13. Time Lapse At Milton Keynes
14. Tales Of The Riverbank
15. Skye Boat Song



             



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