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GUITARE CLASSIQUE & FOLK  |  STUDIO

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- Style : Bernard Benoit
- Membre : Genesis, Squackett, Gtr, Quiet World

Steve HACKETT - Under A Mediterranean Sky (2021)
Par MARCO STIVELL le 30 Janvier 2021          Consultée 2158 fois

S'il y a bien une chose que l'on n'attendait plus, c'est un album acoustique de Steve HACKETT.

J'avais perdu l'espoir d'un nouvel effort dans ce style depuis Tribute (2008), entre les albums "électriques", les multiples tournées articulées sur le répertoire de GENESIS (mais pour le public, tant que c'est HACKETT seul, c'est crédible, bienvenu !), l'activité forte auprès du groupe DJABE, les invitations diverses et variées... Sachez d'ailleurs que mis à part Steve HACKETT lui-même en 2009, le journaliste italien Mario Giametti, fan de GENESIS, avec son groupe ALGEBRA, ont été les seuls à réunir le guitariste ainsi que son prédécesseur Anthony PHILLIPS le temps d'un morceau ("La Cura") l'an dernier.

En parlant d'Italie, elle est au coeur de ce nouvel opus, tout comme la Grèce, l'Espagne, la France... La part acoustico-classique de la carrière de Steve HACKETT est importante et nous avait réellement manqué. Certains des anciens disques qui la composent étaient déjà fortement méditerranéens dans l'esprit, tels Metamorpheus (2005), dédié au mythe d'Orphée, ainsi que le live There Are Many Sides to the Night (1996), enregistré au théâtre en Sicile. Under a Mediterranean Sky, nourri des cheminements en amoureux de Steve HACKETT et de sa femme Jo, s'inscrit davantage dans une volonté d'offrir explicitement un voyage qui semble permanent, même si ce n'est pas celui de l'acolyte. La photo paysage reste d'une grande simplicité, à l'instar de la majorité des autres qu'on a vues dans les années 2010 (toutes sauf Wolflight).

Si pour un fan de rock, progressif ou non, ces "parenthèses" sont toujours complexes à aborder, elles gardent leur lot d'enchantements bien propres. Qu'il soit suggéré comme sur Bay of Kings en 1983, époque sans Internet et sans les réseaux sociaux où pullulent les photos-sourires volées à droite à gauche dans un mode "ailleurs, c'est toujours meilleur", ou alors qu'il soit justement dans cette mouvance comme sur Under a Mediterranean Sky, le voyage est irrémédiablement attaché à cette musique. Qu'il s'inspire d'un mythe grec ou d'un livre comme A Midsummer Night's Dream (1997), on plonge avec plaisir dans cet univers, on-ne-peut-plus à part des recettes qui marchent actuellement.

Si, quand même, une grande différence, c'est que l'orchestre n'est plus seulement "vrai". Il provient au contraire des claviers et ordinateurs de Roger King (apparu dans la carrière de HACKETT sur l'album acoustique de 1997, rappelons-le !), comme sur les différentes tournées en trio avec John Hackett depuis le début des années 2000, comme aussi bien sûr les albums rock. La flûte ici est d'ailleurs ramenée à la portion congrue d'un unique morceau : la valse romantique et guillerette "Casa Del Fauno", un des titres les plus beaux et évidents de l'album, avec "Joie de Vivre".

La moitié des titres reste habitée par les arrangements symphoniques "maison" de King, en accompagnement de la guitare de HACKETT, elle-même transformée parfois en guitare à 12 cordes ou en instruments orientaux à cordes (oud, tar de Malik Mansurov, un des membres de DJABE). Cette guitare reste le lien principal avec le passé, avec ses emprunts à BACH, à VIVALDI, à SCARLATTI et aux espagnols (GRANADOS etc)... La formule adoptée depuis 1988 se répète, les cordes restent vivantes (ce n'est certes pas la Stepp DGI de Momentum !) et plutôt bien menées, dans un style proche de Metamorpheus.

"Mdina (the Walked City)", au cours de ses huit minutes, est le morceau de bravoure, l'escapade généreuse alternant toucher de guitare seul et vagues orchestrales intermittentes, dans la plus grande élégance. On retrouve le ton obscur de 2005 et des albums électriques qui s'en sont nourri depuis, mais aussi les parties romancées plus douces, façon A Midsummer Night's Dream, et même quelques réminiscences de GENESIS. "Sirocco" emploie les mêmes ingrédients, en plus oriental encore et en incorporant des percussions.

Le picking sautillant de "Joie de Vivre" côtoie avec bonheur les arpèges rapidement déroulés qui imprègnent tant les compositions de Steve HACKETT, sur "The Memory of Myth". "Lorato" ressemble presque à la chanson traditionnelle grivoise "Quand j'étais petit", typiquement méditerranéenne, mais le guitariste et sa femme ne renient guère cet héritage pour l'album, au contraire. Dans son sillage, "Adriatic Blue" fait chanter la guitare d'une belle manière.

Tout n'est pas parfait cependant au cours de ce disque, quelques morceaux s'écoutent sans marquer durablement. Il n'est pas non plus exempt des albums rock publiés par Steve HACKETT depuis une dizaine d'années, avec un côté fourre-tout mal maîtrisé ou trop cliché. "The Dervish and the Djin", prétexte à faire intervenir Rob Townsend et son sax soprano, est typiquement le morceau qui aurait trouvé mieux sa place sur un disque "électrique" et qui, en tout cas, détonne pas mal ici.

À l'inverse, le final de l'album contient parmi les plus beaux thèmes signés HACKETT dans ce domaine : "Andalusian Heart" et son hautbois splendide qui fait ressortir la mélodie, "The Call of the Sea" qui passe du baroque au contemplatif, sont de vraies splendeurs. Globalement, le constat est positif, même si là encore, on est descendu d'un cran léger depuis Metamorpheus. Néanmoins, compte tenu du contexte, de l'époque, on peut s'estimer heureux et féliciter l'initiative !

Note réelle : 3,5

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   MARCO STIVELL

 
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- Steve Hackett (guitares classiques et acoustiques, oud)
- Roger King (claviers, programmations orchestrales)
- John Hackett (flûtes)
- Rob Townsend (flûte, saxophone soprano)
- Christine Townsend (violon)
- Arsen Petrosyan (doudouk)
- Malik Mansurov (tar)


1. Mdina (the Walled City)
2. Adriatic Blue
3. Sirocco
4. Joie De Vivre
5. The Memory Of Myth
6. Scarlatti Sonata
7. Casa Del Fauno
8. The Dervish And The Djin
9. Lorato
10. Andalusian Heart
11. The Call Of The Sea



             



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