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- Style : Bernard Benoit
- Membre : Genesis, Squackett, Gtr, Quiet World

Steve HACKETT - Defector (1980)
Par MARCO STIVELL le 2 Mai 2010          Consultée 6442 fois

C'est amusant, lorsque Steve quittait GENESIS trois ans plus tôt, frustré par rapport à son rôle "limité" au sein de la famille, il disait que faire partie d'un groupe était pour lui une "dilution de la personnalité". En 1978, presque aussitôt après, on le retrouvait pourtant à la tête (une meilleure position pour lui, certes) d'une nouvelle formation, et après le joli petit succès de Spectral Mornings en Angleterre, voilà qu'il remet le couvert l'année suivante, c'est dire s'il semble y prendre goût. Cela au point même de livrer l'album "petit frère" le plus "légitime" de Spectral Mornings.

Je précise cela parce que c'est absolument le même groupe, que la diversité qui fait la force du grand frère de Defector est toujours bien présente chez ce dernier, et enfin parce que certains des nouveaux titres en rappelleront d'autres auxquels on s'était tout juste habitué. Dans ce dernier point, je veux surtout parler de "Time to Get Out" pour "Every Day", avec les harmonies vocales ainsi que le côté enjoué (le long développement instrumental en moins par contre), "Slogans" pour "Clocks" (instrumental fou avec même le solo de batterie !), "Leaving" pour "The Virgin And the Gypsy" (là c'est plus minime, uniquement pour le côté "chanson acoustique enchanteresse"), mais il faut aussi reconnaître que ces morceaux (et donc l'album dans sa globalité) gardent leur propre personnalité, sans réellement donner le goût de "ressucées".

Rien que le titre d'ouverture, "The Steppes", nous donne la preuve du fait qu'il n'est pas obligatoire d'user de trente milles thèmes musicaux à la seconde pour offrir du bon rock progressif bien mélodique. D'accord, le tempo est lent, la progression met du temps à s'amorcer, mais c'est pour nous tenir encore plus en haleine, et la fin surtout nous permet de retrouver Steve à son zénith, avec une guitare à fleur de peau, un peu comme sur le lointain "Firth of Fifth" de GENESIS. Une musique style jeu vidéo vient interrompre le chaos de fin et nous conduit à la chaleureuse "Time to Get Out", au moins aussi efficace que "Every Day". Puis on tombe sur le sombre et déjanté "Slogans", avec des parties de tapping ahurissantes (pléonasme, et pour info messieurs dames ce n'est pas Eddie VAN HALEN qui a apporté cette technique au rock, mais bien Steve HACKETT), qui après un déluge de mellotron nous conduit à la douce rêverie de "Leaving" puis à la pièce pour guitare classique seule "Two Vamps as Guests" (ces deux derniers titres reprennent intelligemment des bribes de "The Steppes"), enfin le lumineux "Jacuzzi" vient clore cette superbe première partie. Il convient de noter le réel investissement des instruments autres que la guitare, et en particulier de la flûte de "brother John" sur "The Steppes" ainsi que "Jacuzzi" (sans oublier le doux "The Toast" plus tard dans l'album), à la fois simpliste et tout à fait merveilleuse.

La deuxième partie est beaucoup plus nuancée, mais chaque chanson se veut marquante dans son style. Ainsi "Hammer in the Sand", entièrement aux claviers (un vrai maître ce Nick MAGNUS) avec une couche de guitare-synthé comme sur le "Land of a Thousand Autumns" de Please Don't Touch, s'inscrit dans la lignée des morceaux les plus romantiques et feutrés de Steve. Complètement à l'inverse, la basse slapée de "The Show" de même que l'aspect disco de la chanson en fera rugir certains. Personnellement je trouve ça marrant et très sympathique. Alors quand arrive "Sentimental Institution" (avec un texte de Pete HICKS), là c'est vraiment la grosse rigolade. Il s'agit tout bonnement et simplement d'un petit délire sur lequel Steve s'amuse avec sa nouvelle machine, un Optigan, clavier un peu spécial destiné ici à recracher des sons d'orchestre anglais des années 20-30. HICKS en fait quant à lui des tonnes avec son air de crooner, ce qui donne une fin d'album aussi surprenante que frustrante.

Spectral Mornings est souvent décrit comme l'un des meilleurs albums de Steve (à défaut d'être LE meilleur), chose avec laquelle je suis plus ou moins d'accord, mais je continue de lui préférer Defector. Malgré une fin un peu déstabilisante, c'est un peu mon chouchou de la période "classique" de Steve, ex-aequo avec Voyage of the Acolyte. Avec Defector, le guitariste a obtenu son seul disque d'or à ce jour.

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   MARCO STIVELL

 
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- Steve Hackett (guitares, guitare-synthé, chant, optigan)
- John Hackett (flûte, pédalier basse)
- Nick Magnus (claviers)
- Dik Cadbury (basse, chant)
- John Shearer (batterie)
- Pete Hicks (chant)


1. The Steppes
2. Time To Get Out
3. Slogans
4. Leaving
5. Two Vamps As Guests
6. Jacuzzi
7. Hammer In The Sand
8. The Toast
9. The Show
10. Sentimental Institution



             



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