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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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- Style : Bernard Benoit
- Membre : Genesis, Squackett, Gtr, Quiet World

Steve HACKETT - Surrender Of Silence (2021)
Par MARCO STIVELL le 12 Septembre 2021          Consultée 1993 fois

Impossible d'être déçu avec Steve HACKETT, surtout lorsqu'on est arrivé au stade où on n'attend plus grand-chose de lui. La fidélité a son prix (16,99 euros et les heures d'écoute passées à tenter de démêler les bonnes idées éventuelles du reste des 'festivités') dont on s'acquitte avec un certain entrain motivé par les gloires passées, encore vivaces au cours des années 2000. Il n'en reste pas moins que le résultat est ce qu'il est, mais parce qu'il le veut bien et on s'en doutait à l'avance.

Surrender of Silence a été annoncé au début de l'été comme une "exploration plus poussée de HACKETT et son amour des musiques du monde, abordant différents sons, ambiances et textures pour offrir un album rock d'une diversité, d'une puissance et d'une beauté extraordinaires". Enregistré en plein confinement avec le groupe régulier de HACKETT : Roger King (toujours grand manitou de l'enregistrement), Amanda Lehmann (qui vient de sortir en août un nouveau disque solo, Innocence and Illusion, dont je reparlerai), Jonas Reingold, Craig Bundell (sur trois titres seulement tout de même), les Townsend mari et femme, et Nad Sylvan (un seul titre lui en revanche). "Le nouvel album est totalement électrique", mais avec des nombreux passages de musiques traditionnelles et une conclusion courte de guitare classique sur fond de cordes ("Esperanza"), jolie même si anecdotique par rapport au très bon album Under a Mediterranean Sky qui signait le retour de HACKETT vers une création plus humble, homogène et cependant moins chargée en systématismes.

La publicité pour le nouveau voyage organisé par la compagnie Hackett Tours est la suivante : "notre périple nous conduit des orchestrations classiques de Russie ("Natalia") aux plaines de l'Afrique ("Wingbeats") puis aux mystérieux rivages orientaux ("Shanghai to Samarkand") en passant par les abysses océaniques ("Relaxation Music for Sharks...")". Elle a raison de souligner le fait que "The Devil's Cathedral" est un titre qui concentre la totalité des forces du groupe de tournée, incluant donc Sylvan et Bundell, car en vérité, c'est bien le seul ! "Les prestations vocales d'HACKETT n'ont jamais été meilleures" (là j'avoue, à ce passage, j'ai hurlé de rire, en pensant à tous les albums sortis depuis que Roger King a la main mise sur la production, et en me remémorant tristement combien Guitar Noir paraît lointain). En gros, Steve HACKETT propose le même type d'album et de son inchangés depuis belle lurette, mais on nous le présente comme différent et peut-être même en voie d'amélioration. Veuillez oublier tous vos Darktown, Wild Orchids...

Tant qu'à faire et puisqu'on est dans l'enthousiasme des plus enfantins, tirons sur la corde sensible et évoquons ce qu'il faut à tout album de musique afin de susciter l'intérêt actuellement, y compris du public profane, autrement dit le titre écologique. "Son duo avec Amanda Lehmann ajoute de l'émotion à "Scorched Earth", une complainte sur les désastres environnementaux qui minent notre planète". Au-delà du thème choisi, n'ayant pas de sensibilité écolo (du moins, pas au sens dogmatique devenu courant : les gestes comme les gens discrets me sont préférables), ce morceau est l'une des deux ou trois excursions de Surrender of Silence qui me fait dire que j'aime encore vraiment Steve HACKETT. Une très belle ballade triste et fine, avec piano conducteur, cordes, choeurs et solo de guitare inspiré, moins machinal que sur des tas d'autres titres.

On peut aussi s'attarder sur "Held in the Shadows", titre le plus génésissien dans l'âme avec ses parties chant-guitare 12 cordes-mellotron mais également son développement-retour à la formule HACKETT moderne plus routinière, néanmoins elle aussi plus convaincante, par un je-ne-sais-quoi de magie subsistante, que l'on apprécie pleinement. Le reste du voyage organisé par Steve et sa femme Jo tout sourire car heureux (et tant mieux) et montrant les beautés du monde simple aux vilains Occidentaux a déjà été suffisamment décrit. On peut parler de nouveauté sur "Wingbeats" certes, avec l'énergie africaine avec les tambours, les voix des sœurs McBroom (ex-choristes de PINK FLOYD) qui en font trop cependant et, au passage, une relecture de "A Place Called Freedom", titre pop-folk de 2011). Cela ne fait pas oublier pour autant les copier-coller de rythmes et d'ambiances noires, d'emportements instrumentaux bluesy ou à la "Mechanical Bride" qui viennent trancher avec le reste d'une chanson déjà peu mémorable, et toujours avec la réalisation Roger King en homme-orchestre et bidouilleur.

Plus intéressants que les solos de guitare même, on a quelques effets sympa de tapping sur "The Obliterari", qui rappellent un peu la transition de "Shadow of the Hierophant", ainsi qu'un passage sur "Shanghai to Samarkand" qui a un bon goût léger 'nouvelle formule' de l'introduction "Los Endos". Il y a d'ailleurs sur ce titre le retour exceptionnel de Phil Ehart (ex-KANSAS) à la batterie depuis 1978 et l'album Please Don't Touch, mais le traitement est tel que cela paraît un simple détail. La batterie de Nick D'Virgilio (ex-SPOCK'S BEARD) déjà croisé sur The Night Siren il y a quatre ans sauve un peu "Relaxation Music for Sharks..." (ce titre !). La photo du livret du morceau "Day of the Dead" (célébration de Samain/Halloween) est à l'image de la deuxième partie musicale de ce titre : un n'importe quoi qui nous ferait presque demander si Steve HACKETT ne se moque pas de nous, au final. Remarque, on peut être tout sourire et humble d'un côté et penser autre chose derrière. Pendant ce temps, les autres fans fidèles qui vont accueillir ce nouveau disque 'original' à bras ouverts en disant qu'au moins ici on défend l'esprit du GENESIS années 70, eux en revanche, se moqueront bel et bien, de la reformation du groupe en cours et surtout de Phil COLLINS vieilli, grabataire et en fauteuil roulant (cible beaucoup plus facile).

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   MARCO STIVELL

 
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- Steve Hackett (guitares, chant, charango, harmonica)
- Roger King (claviers, programmations, arrangements)
- Jonas Reingold (basse)
- Amanda Lehmann (choeurs)
- Nad Sylvan (chant)
- Rob Townsend (saxophones, clarinette basse, dizi)
- Christine Townsend (violon, alto)
- Malik Mansurov (tar)
- Sodirkhon Ubaidulloev (dutar)
- Durga Mcbroom, Lorelei Mcbroom (choeurs)
- Nick D'virgilio, Craig Blundell (batterie)
- Phil Ehart (batterie)


1. The Obliterari
2. Natalia
3. Relaxation Music For Sharks (featuring Feeding Fre
4. Wingbeats
5. The Devil's Cathedral
6. Held In The Shadows
7. Shanghai To Samarkand
8. Fox's Tango
9. Day Of The Dead
10. Scorched Earth
11. Esperanza



             



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