Après une série de concerts récents publiés à la suite, Steve HACKETT remonte à nouveau le cours du temps, comme il l'avait fait avec son premier Live Archive sous la forme d'un coffret couvrant plusieurs décennies. Ainsi que son nom l'indique, celui-ci est enregistré au moment de la sortie de l'album Bay of Kings en 1983, précisément le 4 novembre au Queens Hall, à Edimbourgh. On parle donc du premier effort acoustique de Steve, son plus grand chef d'oeuvre en la matière et, déjà, cela se fait en petit comité que ce soit sur scène ou dans le public.

Les deux frères Hackett jouent ensemble mais au vu de la setlist, on s’attend au préalable à ce que Steve soit la plupart du temps tout seul. Un clavier ne sera installé sur scène que dix ans plus tard et il faudra en compter encore dix de plus pour que le trio soit au complet, dans la configuration de "Kim" version Bay of Kings en quelque sorte (voir pour cela le DVD Hungarian Horizons et le Live Archive 05).

Néanmoins, ce Live Archive a plus d’un tour dans son sac, à commencer par le public écossais de 1983, tout simplement fabuleux, enthousiasmé à souhait par les morceaux fraîchement sortis, ce qui reste d'autant plus un exploit que nous sommes au beau milieu des années 80 et que cette formule n'est guère propice à un tel succès. En tout cas, cela fait vraiment plaisir à entendre.

Chaque titre ou presque est une véritable pépite même sans claviers à l’appui, et les interventions de John Hackett à la flûte sont assez bien réparties. La majorité de Bay of Kings est jouée, et Steve articule déjà l'ensemble de façon à y incorporer du matériel inédit, des morceaux qu'on n'entendra jamais en studio comme "Jazz on a Summer’s Night". Il y a aussi une ou deux "avant-premières", tel ce "Concert for Munich" bien évidemment dépourvu du tapis de violons mellotronien de la guitare-synthé Stepp DGI (voir album Momentum, 1988), mais pas moins magnifique.

Le plus amusant, c’est d’essayer de reconnaître les pièces cachées : "Overnight Sleeper" (à la fin de "Jacuzzi"), tout un florilège de clins d’œil sur "Oriental Improvisation" ("Arrival" de GENESIS, l’effet de bass pedals de "Clocks", et la fin de "Lost Time in Cordoba"). Plein de belles surprises en somme ! Au vu de la tracklist, on pourrait reprocher à Steve d'avoir omis le chef d'oeuvre qu'est "Black Light", néanmoins je vous suggère de réécouter le final de "The Barren Land".

Les trois derniers morceaux sont extraits d’un autre concert, celui du 17 novembre 1983 quelques jours plus tard. Pas de flûte cette fois, mais des versions toujours agréables. Cela peut sembler minime en termes de durée, mais en live c'est amplement suffisant, et cela permet de faire un parallèle avec le disque 1 du précédent Live Archive, à l'avantage de celui dont nous parlons ici. Ces titres sonnent bien "live", il faut simplement tendre l’oreille pour entendre le public à la fin de chacun.

Ce volume de la série est en réalité la copie d’un mini-vinyle sorti seulement au Japon à l’époque. Heureusement pour nous qui sommes fans de la facette acoustique de Steve HACKETT, il a survécu au temps grâce à cette réédition miraculeuse. Cela fait toujours un très bon concert acoustique de plus à déguster. C'est aussi le dernier Live Archive publié à ce jour, car après deux autres albums studio l'ancien guitariste de GENESIS a connu des heures sombres avec sa maison de disques Camino.