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HARD ROCK/ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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1968 Shades Of Deep Purple
  The Book Of Taliesyn
1969 Deep Purple
1970 In Rock
1971 Fireball
1972 Machine Head
  Made In Japan
1973 Who Do We Think We Ar...
1974 Burn
  Stormbringer
1975 Come Taste The Band
1976 Made In Europe
1984 Perfect Strangers
1987 The House Of Blue Lig...
1990 Slaves And Masters
1993 The Battle Rages On
1994 Smoke On The Water (the ...
1996 Purpendicular
1998 Abandon
2001 Live At The Rotterdam Ah...
2003 Bananas
2005 Rapture Of The Deep
2012 The Official (overseas) ...
2013 Now What?!
  Perfect Strangers Live
2014 The Official (overseas) ...
  The Official (overseas) ...
2017 Infinite
2020 Whoosh!
2021 Turning To Crime
2024 =1
 

- Style : Thin Lizzy, Electric Sandwich, Uriah Heep, Eloy, Led Zeppelin, Scorpions
- Membre : California Breed, Msg, Flying Colors, Gary Moore , Kansas, Rainbow, Billy Cobham , Tony Iommi , Black Sabbath, Captain Beyond, Who Cares, Blackmore's Night, Ian Gillan , Tommy Heart , Ozzy Osbourne
- Style + Membre : Glenn Hughes , Joe Lynn Turner , Warhorse, Whitesnake
 

 Site Officiel (3954)
 The Deep Purple Appreciation Society (1582)

DEEP PURPLE - Deep Purple (1969)
Par JOVIAL le 13 Mars 2011          Consultée 10737 fois

Lorsque j’ai acheté cet album, il y a fort longtemps, j’avais en tête les mots d’un certain Christian Eudeline qui qualifiait les trois premières œuvres de DEEP PURPLE d’embarrassantes erreurs de jeunesse, sur lesquelles on ne trouve pas trace de la folie décomplexée qui bientôt emportera tout sur son passage.* Et depuis que je connais un peu mieux le groupe, je me demande vraiment si notre Christian a déjà écouté ces fameux premiers albums. Bon, certes, le très moyen Shades of Deep Purple n’a en effet rien de vraiment enthousiasmant, et je peux parfaitement concevoir que The Book of Taliesyn en rebute beaucoup, mais franchement comment passer à côté de ce troisième album ? Que l’on aime ou non - d’ailleurs la question n’est pas là - on ne peut en aucun cas l’oublier dans la liste des bons, voire des très bons albums de rock anglais en cette fin des années 60. Certes, le fossé est énorme entre cet album et le suivant, Deep Purple In Rock, mais je pense sincèrement que, dans leurs domaines respectifs, les deux se valent. Il faudrait en effet qu’on cesse une bonne fois pour toute de vouloir à tout prix comparer ce que faisaient le Mark I et Mark II. Le hard-rock du Mark I ? C’est trop naze !. Normal mon con, ce n’est pas QUE du hard-rock. Comme je l’expliquais dans la chronique de The Book of Taliesyn, le style de DEEP PURPLE naviguait encore à l’époque entre ce hard-rock tant décrié et un rock progressif très honnête, encore sous l’influence des grands noms de la pop ou de la folk anglaise des années 60. Pourquoi dans ce cas vouloir à tout prix nous coller des comparaisons foireuses entre le Mark I et le Mark II ? Non, vraiment, elles n’ont pas lieu d’être. Et surtout pas pour cet excellent troisième disque.

Pour résumer, par rapport aux deux précédents albums, DEEP PURPLE respire la confiance, la maîtrise. Tous les musiciens, sans exception, se sont armés d’une assurance certaine, évitant ainsi les travers de leurs premières compositions. Ian Paice et Jon Lord étaient, et ça s’entendait, les plus à l’aise et les plus expérimentés, et sur lesquels, tels des piliers, toute la musique de DEEP PURPLE reposait. Mais ici se révèlent les trois autres acteurs : Ritchie Blackmore déroule comme un maître des riffs d’une efficacité presque déconcertante ("Chasing Shadows", "Bird Has Flown"), se balade en délivrant des soli rayonnants, des plus psychédéliques aux plus bluesy ("Chasing Shadows", "Blind", "Fault Line" et "Was Didn’t Rosemary?"). Rod Evans également a fait d’énormes progrès, lui qui peinait parfois à sérieusement nous convaincre, hormis sur quelques rares morceaux où l’on pouvait déjà entrevoir ce qu’il valait réellement ("Listen, Learn, Read On", "Mandrake Root" ou "Hush" pour ne citer que les meilleurs). Sur Deep Purple, au contraire, il s’affirme, réussit parfaitement à s’accorder sur l’ambiance et les humeurs de ses camarades. Sur "Blind", l’association entre son chant nostalgique et le clavecin de Lord est en tout point remarquable, et notre chanteur ne bascule jamais dans le tragique grotesque ni la gaieté gonflante comme il lui arrivait de le faire encore quelques temps auparavant. Mieux, il excelle désormais aussi bien sur les ballades (l‘émouvante Lalena ») que sur des morceaux aux tons plus durs, en particulier "Bird Has Flown". Enfin, l’acteur de l’ombre, Nick Simper, gagne à mon avis en technicité, en ne se contentant plus d’aligner trois notes différentes pour composer ses lignes de basse, plus mélodiques et réussies que jamais sur les sept morceaux réunis ici. Malheureusement pour le bassiste et son compère Rod Evans, leur aventure avec DEEP PURPLE se terminera quelques mois plus tard, et leur apport au groupe sera méconnu, ou au mieux, minimisé.

Si cet album est aussi excellent, c’est aussi parce que le groupe s’essaie à tout, s’intéresse à tout, faisant ainsi de Deep Purple une œuvre vaste et riche. Du rock psychédélique, qu’il soit tribal ("Chasing Shadows") ou plus expérimental ("Fault Line"), à l’incroyable rock baroque de "Blind", sans oublier le sympathique rock’n'roll de "Why Didn’t Rosemary?", DEEP PURPLE réussit un parcours sans faute, où l’on retrouve aussi une des premières traces du hard-rock qu’il pratiquera par la suite, avec le titre "Bird Has Flown". Sorte de "Mandrake Root" amélioré, il se démarque nettement du reste de l’album par son double-riff jouissif et tranchant, complété par une outro démentielle, hypnotique et sombre. Enfin, n’oublions surtout pas de parler d’"April" que je considère tout simplement comme le meilleur morceau que DEEP PURPLE ait jamais écrit. Oui m’dames et messieurs, le meilleur. Un joyau. Une merveille. Une pièce instrumentale en trois actes, très différents, mais s’enchaînant sans fausse note. Le premier acte serait presque digne d’un western de Sergio Leone, avec son orgue, sa guitare acoustique et ses complaintes héroïques, au cours duquel Blackmore effectue sans doute l’un des plus longs soli de sa carrière. Le second acte est le plus curieux, et peut-être assez déroutant, mais voit enfin Jon Lord composer une de ses premières pièces de musique classique. Car oui, voilà ce que l’on entend, quatre minutes d’une symphonie médiévale, n’atteignant bien sûr pas les cieux des grands compositeurs des siècles passés, mais d’une qualité cependant très acceptable. Le troisième acte enfin est en réalité la suite du premier, que ponctue, une fois de plus, un excellent solo de Ritchie Blackmore, décidément impressionnant du début à la fin.

Il faut croire que le Jardin des Délices de Jérôme Bosch en guise de pochette a fait peur à Christian Eudeline. Du hard prog’ ? Très peu pour moi !. T’as bien tort, tu loupes quelque chose, je t’assure. Seul "April", que je vénère tant, fait perdre quelques points à l’album, car il est aisé d’imaginer qu’elle ne plaise pas à tout le monde. Quoiqu’il en soit, voici le meilleur album du Mark I, et l’un des mes préférés de DEEP PURPLE. Bonne écoute à tous.

*Le livre s’intitule Hard-Rock, disponible chez Hors Collection. Personnellement, plus j’en apprends sur le hard-rock et le metal en général, plus il me déçoit.

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   (2 chroniques)



- Ritchie Blackmore (guitare)
- Jon Lord (claviers/choeurs)
- Nick Simper (basse/choeurs)
- Rod Evans (chant)
- Ian Paice (batterie)


1. Chasing Shadows
2. Blind
3. Lalena
4. Fault Line/the Painter
5. Why Didn't Rosemary ?
6. Bird Has Flown
7. April



             



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