Alors que le hard rock balaye tout sur son passage en ce milieu des années 80, la chance des CACUMEN est finalement d'être Allemands. Si nombre de groupes auront, durant cette décennie, tenté de suivre les traces laissées par SCORPIONS et ACCEPT, la majorité d'entre eux reste engoncée dans un amateurisme certes séduisant, mais insuffisant pour espérer bénéficier d'une carrière longue et fructueuse. Le groupe de Claus Lessman et Hans Ziller, qui a déjà plus de 10 ans d'existence, continue pour sa part à suivre sa route. Après deux albums lui ayant permis de se forger un nom en Bavière, le groupe enfonce le clou avec ce Down To Hell, dernière réalisation avant un changement de nom et de line-up.

Sur son troisième album, CACUMEN confirme encore un peu plus son envie de pratiquer un hard rock direct et sans fioritures. Au contraire de ses deux précédents opus, qui renfermaient encore des morceaux directement liés aux inspirations rock'n'roll et blues des musiciens, cet album se débarrasse de ces influences pour évoluer vers une musique plus agressive. Plus que jamais, le lien avec SCORPIONS se fait entendre, et il est évident que chacun des titres ici présentés aurait pu être interprété par la bande à Klaus Meine.

L'album est relativement court (7 titres), et renferme quelques-uns des meilleurs morceaux composés par le groupe, dont quatre seront repris par la formation BONFIRE sur son premier album Don't Touch The Light : "Starey Eyes", "No more", "Longing for you" ou encore la ballade "I still need you", qui deviendra le classique "You make me feel", sont en effet des réussites majeures. "Starey Eyes", avec son intro plombée et son riff rageur se fait quasiment heavy metal, tandis que l'introductif "Longing for you" est un tube hard rock léger et immédiat. Du tout bon.

Le reste de l'album peine ainsi à tenir la comparaison. Si le groupe parvient à se faire efficace, grâce aux talents de guitariste de Hans Ziller et à la voix écorchée de Claus Lessman, les morceaux se font plus passe-partout et anodins. Si le morceau-titre "Down to Hell" est un brulôt heavy, "Woman" et la power-ballad "The Day Before" ne parviennent pas à impressionner. On retient ainsi de cet album le sympathique travail d'un groupe qui, en changeant de nom et de line-up l'année suivante, changera aussi de division pour côtoyer les cimes de la scène hard rock.