Il faut moins d'un an à BONFIRE pour composer et enregistrer une suite à son excellent premier opus. Le groupe allemand, désireux de capitaliser sur le succès modeste mais prometteur de Don't Touch The Light, se fait pourtant présent sur tous les fronts en cette année 1987, écumant ce que l'Europe compte de salles de concerts, en compagnie de ZZ TOP tout d'abord, puis en tant que tête d'affiche. En parallèle, le groupe doit gérer le départ de son batteur Dominik Hülshorst, recruté en même temps que le bassiste Joerg Deisinger, mais qui ne parviendra jamais à se faire une place au sein de l'écurie teutonne.

Pour le remplacer et jouer sur l'album, le groupe opte pour le batteur Ken Mary (Chastain, Alice Cooper), qui se rendra en compagnie de ses nouveaux acolytes à Los Angeles afin d'enregistrer ce deuxième disque dans les studios du producteur Michael Wagener (Accept, Dokken), ce qui confirme un peu plus la volonté d'internationalisation du groupe. S'il est clair que Ken Mary ne restera que le temps de l'enregistrement, le groupe aura le plus grand mal à lui trouver un successeur, ses parties de batterie s'avérant, selon les dires de Joerg Deisinger, difficiles à reproduire.

Fireworks connaît à sa sortie, et contrairement à son prédécesseur, un succès immédiat en Europe, et particulièrement en Allemagne. Il faut dire que le hard rock "exotique" du groupe, proche de celui des groupe "hair metal" qui font alors sensation au pays de l'Oncle Sam, à de quoi séduire. D'autant plus que, si ce nouvel opus se fait à la fois agressif et léger, il n'est pas handicapé par cette impression de superficialité qui caractérise nombre d'albums du même style parus à la même époque. Il y a de la substance, une profondeur certaine qui, couplée à un sens évident du riff, fait mouche et rend cet album tout bonnement imparable.

Des tubes à la pelle : "Ready 4 Reaction", "Never Mind", "Champion", "Sweet Obsession" ou encore "American Nights" s'imposeront rapidement comme des pierres angulaires des prestations live du groupe, et restent aujourd'hui des classiques incontournables. Il y a ce côté mordant des guitares, couplées à des mélodies séduisantes et le chant habité de Claus Lessmann, qui en font des tueries hard rock intemporelles.

L'album se voit complété par une splendide ballade, "Give it a try", qui évoque les ambiances 70's de CACUMEN, dotée d'une mélancolie délicate. Et puis, ci et là, certains titres malheureusement aujourd'hui oubliés achèvent de faire de cet album une réussite totale : "Sleeping all alone", mid-tempo évident, fera l'objet d'un clip qui sera essentiellement diffusé en Allemagne. "Cold Days", moins évident que les autres tubes de l'album, témoigne pour sa part de l'alchimie imparable entre Claus Lessman et le virtuose Hans Ziller alors au sommet de son art. Finalement, seul le poussif "Fantasy" mérite de ne pas avoir connu d'heure de gloire.

Désireux de poursuivre sur sa lancée, le groupe s'élancera dans une tournée européenne en compagnie de Judas Priest, puis tentera de percer en solo aux Etats-Unis, à l'occasion d'une tournée catastrophique qui verra BONFIRE se produire de nombreux soirs devant une dizaine de personnes. Le groupe se fera une raison, et concentrera ses efforts sur l'Europe. Un second album époustouflant.