Après la mini-déception artistique et commerciale de l’album Free, publié en 2003, BONFIRE décide de ne pas rattaquer directement avec un nouvel album studio et se fait donc plaisir avec cette petite parenthèse acoustique, le but avoué étant (comme pour SCORPIONS en 2001 avec son album Acoustica), de ne pas se laisser abattre par les critiques, de ressouder les liens entre les membres du groupe et de montrer que BONFIRE reste un groupe de très grande qualité. C’est au Studio de Dortmund, dans une atmosphère intimiste (bougies, tons pastel) et devant un public très restreint (200 personnes tout au plus), que BONFIRE décide donc d’adapter la plupart de ses grands classiques à la sauce unplugged. La réalisation, aux petits oignons, est à saluer puisqu'elle permet de rendre vivant un concert de musique rock où, chose rare, les musiciens comme le public restent assis.

La setlist constituée de 19 morceaux voit le groupe jouer la carte de la nostalgie en interprétant majoritairement ses classiques. Les extraits de Free sont tout de même assez nombreux (5 au total) et, il faut l’avouer, se prêtent plutôt bien à l’exercice acoustique, avec une mention pour "What About Love" et "Friends", dont les versions débranchées sont supérieures aux versions studio. Pour le reste, c’est du best of. Le groupe nous gratifie de ses succès ("Hot To Rock", "Don’t Touch The Light", "Who’s Fooling Who", "American Nights", "Ready For Reaction", "You Make Me Feel"…) interprétés de façon très correcte, même si l’on peut regretter un manque certain de prise de risques pour le passage de l’électrique à l’acoustique, seul "American Nights" ayant fait l'objet d'un véritable travail d'adaptation. Il est à noter que les morceaux "Under blue skies" et "SDI", agressifs dans leur version studio, rendent superbement bien en acoustique et retrouvent une nouvelle jeunesse. Le groupe joue de façon détendue, amicale avec une salle acquise à sa cause (même si le fait que Claus Lessmann garde ses lunettes tout le long du concert ne soit pas l’idéal pour lier une relation avec le public…) et le concert se conclut en beauté avec la désormais classique reprise de "Sweet Home Alabama", interprétée en chœur avec un public enthousiaste. Une prestation live très honnête donc, mais manquant un peu de prise de risques et de "chaleur".

Le deuxième DVD, lui aussi assez agréable, est plutôt bien fourni puisqu’on y trouve, en vrac, des extraits live d’un concert donné par le groupe en Grèce en 2004 (qualité bootleg), une interview, un making-of du show unplugged, ainsi que plusieurs clips live, dont une version réenregistrée de "Rock’n’ Roll Cowboy", dépoussiérée afin de soutenir les victimes du tsunami en Asie. Un double DVD très correct donc, qui vaut le coup d’œil, même si on peut lui reprocher d'être trop conventionnel et de ne pas sortir des sentiers battus. Trop parfait en quelque sorte.