Voyage of the Acolyte, premier album parallèle à GENESIS du faux-discret Steve HACKETT (qui en avait justement marre de l'être, quelque peu "forcé") remporte également le suprême honneur d'être le premier album de l'histoire publié par un membre du groupe en solo. Et ce n'est pas un des moindres, contrairement à ce que l'on peut souvent lire.
En fait ce qu'on peut lire souvent, c'est que cet album est trop proche de l'univers de GENESIS, que la flûte n'est pas une idée réussie, que la voix de Sally OLDFIELD est énervante... On se demande bien ce qu'il faut pour en contenter certains des fois... Parce que non justement, même si l'univers est médiéval, avec pas mal de flûte et de guitare acoustique 12 cordes, Voyage of the Acolyte n'est pas aussi proche de l'univers de GENESIS qu'on le dit, et surtout pas d'un The Lamb Lies Down on Broadway. Après la frustration contenue engrangée par le guitariste durant cette période envers un projet qui ne lui tenait pas vraiment à coeur, il laisse s'exprimer totalement sa créativité et, surtout, sa sensibilité. D'où d'un côté de grands moments de rock progressif comme sur le poisseux "A Tower Struck Down", le superbe "Ace of Wands", la fin de "Shadow of the Hierophant" en première position, et de l'autre des perles folk champêtres médiévales comme "The Hermit", les accalmies de "Ace of Wands", les deux parties de "Hands of the Priestess"... La rythmique est fièrement assurée par le tandem Mike RUTHERFORD et Phil COLLINS (la section rythmique rêvée !), tandis que John HACKETT et John ACOCK font jaillir de puissants effets et nappes de synthétiseur et de mellotron. "Brother John" se charge également de la flûte, à laquelle vient se mêler le hautbois pour un résultat des plus merveilleux.
Il y a peu de chant sur ce disque, mais outre la toujours remarquable intervention de Phil pour "Star of Sirius" (unique single de l'album), Sally OLDFIELD sublime la première partie de "Shadow of the Hieropant" tandis que Steve se réserve "The Hermit", et ce registre sombre lui va à ravir.
Vraiment aucun point faible pour cet album que je considère comme l'un des meilleurs de la carrière de Steve, pas moins. Tous les éléments qui font la personnalité à la fois humaine et musicale de Steve s'y trouvent, on y retrouve aussi les illustrations de sa femme Kim, la pochette étant une fort belle réussite.