Nous voici arrivés à l'âge d'or du Mike OLDFIELD pop. Tout ce qui était bien fait dans ce sens est réuni ici et amélioré de manière spectaculaire, tant et si bien qu'il y a un risque à écouter Crises avant Five Miles Out.

Crises, hélas, est l'album qui contient le premier gros hit pop de Mike OLDFIELD, à savoir "Moonlight Shadow". Avec une écriture simple mais incroyablement efficace, l'homme de Reading signe ici une belle contribution à la musique pop, magnifiée par l'interprétation sans failles de Maggie Reilly. Mais si je dis hélas, c'est bien à cause du fait que "Moonlight Shadow" occulte les autres chansons de l'album, qui ne sont pas plus mauvaises. En effet, "Foreign Affair" réussit l'exploit de se perdre dans une répétitivité appuyée sans pour autant ennuyer l'auditeur, un vrai exploit, et "Shadow on the Wall" montre un Mike OLDFIELD qui s'énerve à la guitare, et accompagné par un Roger Chapman en pleine forme. En revanche, "In High Places", interprété par Jon Anderson (!!!) est plus difficile à défendre, la faute à une trop grosse charge en sucre, et "Taurus III" joue trop sur une accélération bruitiste, ce qui le dessert.

Mais si les chansons sont globalement remarquables, il ne faut pas oublier pour autant le morceau-titre, occupant toute la face A. Globalement, s'il est moins riche que ses prédécesseurs, "Crises" s'en sort néanmoins avec tous les honneurs. Alors certes, les transitions entre les sous-parties sont assez abruptes, et l'intervention vocale d'OLDFIELD n'est pas mémorable pour un sou, mais ce serait chipoter alors qu'à côté se trouvent de superbes interventions au clavier, comme par exemple le milieu du morceau, avec un seul clavier accompagné par une guitare homérique.

Chacun peut avoir son avis sur Crises, mais il faudrait faire preuve de mauvaise foi pour ne pas reconnaître l'évolution de Mike OLDFIELD. Non seulement l'artiste ne stagne pas, mais en plus se diversifie, et cela fait plaisir à entendre.

Mais l'âge d'or n'est pas encore fini. Loin de là.