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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  B.O FILM/SERIE

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- Style : Miles Davis
- Membre : Bande Originale De Film
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Ennio MORRICONE - Pour Une Poignee De Dollars (1964)
Par MANIAC BLUES le 22 Octobre 2010          Consultée 7006 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Premier volet de la trilogie du dollar, Pour une poignée de dollars, très fortement inspiré de Yojimbo (ou le Garde du Corps), film japonais réalisé par Akira Kurosawa, a révolutionné le western, genre alors en perte de vitesse. C'est Sergio Leone, un Italien, qui prend la relève de John Ford, maître incontesté du genre, et impose les nouveaux codes du western. L'histoire du film est simple : un homme sans nom venu de nulle part délivre des villageois du joug de deux familles rivales. Le succès de Pour une poignée de dollars, au très petit budget, est tout à fait inattendu et c'est ce western qui lance la carrière de trois grandes stars : Sergio Leone en tant que réalisateur, Clint Eastwood comme acteur et, bien sûr, Ennio MORRICONE en tant que grand compositeur de musique de film.

Un homme s'avance seul, à dos de mule, vêtu d'un poncho, le chapeau vissé sur le crâne et vient s'abreuver à un puits. Il assiste alors à une scène violente où des hommes à la mine patibulaire brutalisent le fils d'une femme qu'ils retiennent de force. Le personnage interprété par Clint Eastwood n'intervient pas, du moins pas pour le moment. La musique qui illustre cette scène introductive est alors typique du style d'Ennio MORRICONE : des chœurs, des sons de cloches, un siffleur, une guitare électrique, c'est-à-dire des instruments atypiques pour une musique de western mais qui vont devenir indissociables de l'identité et du style des films de Sergio Leone.

La musique d’Ennio MORRICONE occupe en effet une place déterminante, surtout lors des nombreuses scènes sans dialogues. Elle met parfaitement en valeur les personnages pittoresques, l’atmosphère insolite de certaines séquences, l'aspect solaire et le lyrisme de la réalisation, les instants d'extrême tension comme les duels. Tout le monde se souvient par exemple de l'affrontement final entre Eastwood et Ramon qui a été parodié maintes fois au cinéma. En outre, à l'écoute de "Titoli", on ne peut avoir en tête que l'image de Clint Eastwood mâchouillant imperturbablement son cigarillo et semant la zizanie entre les Rojo et les Baxter. Quant au "Theme From a Fistfull of Dollars", une intense solennité, une gravité déchirante, une certaine mélancolie habitent ce thème joué à la trompette qui se révèle être la pièce maîtresse du disque. Celui-ci intervient à des moments clé du film dont le plus marquant est l'échange d'otages. Superbement mise en scène par Sergio Leone notamment avec les fameux gros plans sur les yeux, cette séquence charnière gagne en intensité grâce à la musique de MORRICONE.

Les autres titres ont plus ou moins d'intérêt. "Almost Dead", qui intervient au début du film lorsqu'un homme quitte le village avec la pancarte 'Adios Amigos' sur le dos, tend à créer une atmosphère étrange quasiment surréaliste par ses contrastes entre divers instruments hétéroclites comme des cordes ou des sons de cloches. On retrouve un peu le même esprit dans "The Result" aux rythmes saccadés et aux cordes nerveuses. Plus anodin, "Square Dance" qui marque l'arrivée de la cavalerie mexicaine avec le chargement d'or dans le village a davantage pour fonction de retranscrire une atmosphère festive; dans le film, ce morceau passe d'ailleurs en arrière plan. Quant à "Without a Pity", ce titre amène de manière sourde et tendue, avant que les cuivres ne retentissent, la scène très violente du massacre des Baxter. Ce morceau montre tout le savoir-faire d'Ennio MORRICONE dans la mise en place d'une atmosphère dont la tension ne cesse de monter crescendo. Bien que différent, "The Chase" utilise en quelque sorte le même procédé et l'aspect dramatique, épique et héroïque de la séquence est mis en valeur par des cuivres et des chœurs flamboyants.

Malheureusement, si cette bande originale est très bonne, on ne peut pas en dire autant de cette édition amputée d'un bon nombre de morceaux. Pour rallonger un disque bien trop court, un patchwork de tous les morceaux, intitulé "A fistfull of Dollars Suite", a été monté à la fin de l'album. L'idée en soi est bonne et le résultat convaincant, mais il ne compense pas l'absence de certains titres ayant tout de même leur importance. Faute de mieux, on se contente aisément de ce disque au son plus que correct et c'est toujours avec beaucoup d'émotion que l'on écoute la bande originale de ce western spaghetti magique.

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   MANIAC BLUES

 
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- Ennio Morricone (compositions, orchestration, direction)
- Michele Lacerenza (trompette)
- Alessandro Alessandroni (siffleur, guitare électrique)
- Bruno Battisti D'Amario (guitare acoustique)
- I Cantori Moderni Di Alessandroni (choeurs)


1. Titoli (from A Fistful Of Dollars)
2. Quasi Morto
3. Square Dance
4. L'Inseguimento
5. La Reazione
6. Senza Pieta
7. Theme From A Fistful Of Dollars
8. Per Un Pugno Di Dollari Suite



             



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