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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  VHS/DVD/BLURAY

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Ennio MORRICONE - Arena Concerto (dvd) (2002)
Par BAKER le 20 Février 2018          Consultée 1703 fois

Culte dans tous les milieux musicaux, de METALLICA au rap en passant par les fans de DEBUSSY et les sound designers d'émissions de radio, sans compter JARRE et SCHULZE qui lui vouent une belle admiration, Ennio MORRICONE est un drôle d'oiseau, il le dit lui-même non sans ironie, malice... et fierté. C'est que le gars a un peu tendance à se la péter. Mais comme chez ORZABAL, comme chez WILSON, comme chez BANKS, on aurait bien du mal à essayer de le faire redescendre sur terre. Le gars est un véritable génie et, si ce DVD n'est pas réellement aussi définitif qu'on l'aurait aimé, au moins montre-t-il de façon indubitable ledit génie. Comme il l'avoue, Ennio est partagé entre la musique de film, conditionnée mais paradoxalement plus libre, et la musique 'absolue', dite 'classique' dans le sens le plus primaire du terme. Du coup, nous avons affaire à un compositeur non seulement très prolifique, mais qui en prime aime à marier les mélodies sensationnelles et l'avant-gardisme à la limite de la musique concrète. Et l'orchestre loué pour l'occasion de trembler.

C'est que ce n'est pas facile à jouer, du MORRICONE. Tant que ça reste dans le symphonisme lyrique ultra-mélodique (et d'une beauté fantasque), ça va. Il faut juste être très doué car l'une des spécialités d'il Maestro, ce sont les parties solistes (chant bel canto ou soprano simple, piano, trompette bouchée, voire harpe, faut assurer). Mais alors dès qu'on arrive à des bruits de machine, des hurlements de coyote et autres horreurs suprêmement difficiles à rendre musicalement, on voit dans les yeux du rital fou une lueur de sadisme : car qu'on soit fan mordu ou simple amateur des 'best-of', ce sont ces délicates secondes qui nous - et lui - procurent le plus de plaisir. A croire que même de nos jours, on peut encore inventer de nouvelles choses en symphonisme, et que c'est ce côté périlleux qui donne le frisson. Voir par exemple le guitariste qui avec sa corde grave fait tout sauf de la guitare.

Le concert est donc réservé dans son intégr(al)ité aux amoureux fous du maestro tout en possédant quelques titres franchement accessibles pour le néophyte. A ce titre, si l'ouverture sur "Cinema Paradiso" mouillera plus vraisemblablement l'œil des amoureux du film de Tornatore, et eux seuls, le second titre ne pourra que mettre par terre n'importe qui dôté de deux oreilles et d'un coeur. "Il était une fois en Amérique", peut-être le chef-d'oeuvre absolu du maestro, est rendu ici avec beaucoup de sensibilité, pas tout à fait au niveau qu'on attendait mais là la barre était bien trop haute, et il y manque un thème et trois minutes pour en faire un indispensable absolu de l'histoire du DVD musical. On n'en est pas passé loin. Pour le reste, vous avez une vraie panoplie de mélodies, d'effets et de styles aussi divers que complémentaires. Et qui sait, peut-être que malgré la (très relative) austérité du concert, par ailleurs bénéficiant d'un cadre somptueux et d'un public ravi mais discret, certains d'entre vous entreront dans l'univers morriconien et y plongeront tête la première. Dans ce cas, n'oubliez pas de prendre des bouteilles d'oxygène, car les bonus vous donnant une brève biographie vous noieront sous les dizaines d'albums.

Les bonus, parlons-en. Le principal est une interview vérité, genre 'En aparté', avec le Ennio, et c'est passionnant mais également déroutant. Le gars a une vision de son travail absolument fascinante, et par fascinant, j'entends que ça risque fort de vous passionner mais également de vous dérouter. DéROUter, pas déGOÛter, mais je vous préviens : la limite entre les deux est assez mince. Ennio parle de son métier comme... d'un métier, avec ses codes, ses cohortes de connards, ses frustrations, ses jeux pervers. Seize minutes de cinéma-vérité où l'on a un pur génie qui s'auto-casse 3D, et pire : qui incite son fiston à ne pas suivre ses pas. Non mais... MORRICONE qui dit à la chair de sa chair Evite ce métier de merde, c'est comme si Damon Hill disait à sa progéniture Sois con, mets-toi à la musette et conduis comme un cinglé (NdDef Leppard : Euh... en fait on aurait besoin d'un solo de musette.).

Et arrive le dernier paragraphe où le rédacteur avoue sa relative, mais bien réelle ignorance du sujet : le second bonus est un concerto. Ne maîtrisant pas un mot d'italien, je crois que c'est la composition de fin d'études du fils MORRICONE, mais je n'en suis absolument pas sûr. Une chose est certaine par contre, c'est que c'est adorable comme tout. Sobre, pas trop dans 'le style MORRICONE' - mais ça ne veut rien dire - avec des musiciens qui s'ajoutent les uns après les autres. Un petit bijou, mineur (et encore) mais très agréable. C'est d'ailleurs un peu ce qu'on pourrait dire de ce DVD qui n'est pas éblouissant mais ne manque ni d'intérêt, ni d'importance puisque c'est quasiment le premier d'un genre qu'on aimerait beaucoup voir se développer. Un trois étoiles pour les novices (pour rappel : c'est plus de la moitié !), les accros complets peuvent se jeter sur le DVD sans retenue.

Note finale : 3,5/5


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Fiche technique :
Editeur : Warner Music Vision
Date : 28 septembre 2002 - Arènes de Vérone (Vérone, Italie)
Image : 1.77 16/9 PAL
Son : DD 2.0 + DD 5.1 + DTS 5.1
Durée totale : 156 minutes
Bonus :
- Biographie
- Microsolco : interview (16 min st uk fr)

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- Ennio Morricone (direction)
- Roma Sinfonietta (orchestre)
- Gilda Buttà (piano)
- Susanna Rigacci (soprano)
- Dulce Pontes (chant)
- Città Di Roma (choeurs)
- Dei Fiorentini, Lirico Sinfonico Romano (choeurs)


1. Cinema Paradiso
2. C'era Una Volta In America
3. La Leggenda Del Pianista Sull'oceano
4. Il Buono, Il Brutto E Il Cattivo
5. C'era Una Volta Il West
6. Giù La Testa
7. L'estasi Dell'oro
8. La Luz Prodigiosa
9. La Battaglia Di Algeri
10. Sacco E Vanzetti
11. Indagine Su Un Cittadino Al Di Sopra Di Ogni Sospe
12. Sostiene Pereira
13. La Classe Operaia Va In Paradiso
14. Vittime Di Guerra
15. Queimada - Abolisson
16. Il Deserto Dei Tartari
17. Riccardo Iii
18. Il Deserto Dei Tartari (reprise)
19. The Mission
- bonus
20. Sala Prove



             



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