Spectral Mornings est souvent considéré comme le meilleur album de Steve en solo. Disons au moins "l'un des meilleurs" et je suis totalement d'accord, bien que préférant son petit frère "plus-que-légitime" Defector.
Ce coquin de Steve disait en partant de GENESIS que pour lui, faire partie d'un groupe était comme une dilution de la personnalité, et voilà trois ans plus tard il est à la tête (bon c'est sûr la place est meilleure) d'un nouveau groupe composé de très bons musiciens, en particulier "brother John" et le claviériste Nick MAGNUS. Spectral Mornings est un merveilleux florilège de ce qu'ils pouvaient alors proposer de mieux, tout en tenant compte de la directive musicale du guitariste-leader, mêlant force, éclectisme et émotion.
Chose qui est perceptible et qui fait mouche sur allez, 99 % de l'album. "Every Day", sa convivialité, ses harmonies vocales, son super solo étalé sur un développement instrumental de plus de trois minutes... "The Virgin and the Gypsy", ballade folk avec 12 cordes, violons, ambiances enchanteresses... "The Red Flower of Taï Chi Blooms Everywhere" et son attitude zen... "Clocks - The Angel of Mons" avec son pédalier basse glauque, ses décollages puissants et son solo de batterie... "The Ballad of the Decomposing Man" qui force le sourire en particulier sur sa partie calypso complètement inattendue... "Lost Time in Cordoba" très doux, avec un peu de flûte et qui évolue de manière bizarre vers... "Tigermoth" le titre le plus torturé mais qui se termine en jolie ballade... "Spectral Mornings" enfin, fabuleux instrumental jouant sur une ligne de guitare et des accents romantiques à souhait...
Aucun temps mort, c'est l'excellence. Ce sont surtout les deux morceaux d'ouverture et de fin, qui figurent aujourd'hui parmi les grands classiques de la carrière de Steve. Spectral Mornings force tellement le respect qu'il est un des rares disques pour lesquels je n'ai jamais lu un seul avis négatif.