Alice possède un sens du second degré soumis à toute épreuve, c’est avéré.
C’est un créatif enjoué, ça oui. Enjoué mais boderline et capable de coups tordus comme quand il recycle ce que l’air diffuse de plus redoutable.
Parfois ça passe même en plein brouillard (Dada ), parfois ça chie (Trash).
Et puis présenter la suite de son album emblématique…ça, c’est bien putassier aussi. On a même droit aux cautions (pré-)historiques des éconduits.*
Et pourquoi donc ? POUR QUOI. Avant tout.
Cependant reconnaissons toutefois que le Vol.I du cauchemar te faisait la version sombre des trois volets de la prélogie de Star Wars en 45 minutes douche comprise. Alice qui a déjà opéré un retour aux ors des 70’s avec le décevant « Along Came A Spider », espère prendre sa revanche. Il contre attaque.

Avec un vrai coup tordu. D’emblée. En hacker.
Mais qu’est que vient foutre ICI cette voix auto-tunée pour bimbo r’n’b de lupanard de téléréalité ?!? L’avenir proche s’assombrit subitement.

Commencer un album en défigurant ainsi la première chanson… Comme si on faisait cela à une jolie fille ? D’autant qu’elle est bien calée sur la photo, dans son thème calqué sur « Steven ». Depuis les limbes, Steve Hunter envoie un solo de grande classe en plus.
En même temps pour débuter un cauchemar, un visage balafré c’est raccord.
Ensuite, on se régale quand même dans ce paysage loufoque qui a su conserver pas mal du charme des neiges d’antan. Avec le sang qui gicle. « The Nightmare Returns » est un clin d’œil appuyé au premier volet, il est entouré par deux superbes titres « Caffeine » et « The last man On Earth »(hommage appuyé à Tom Waits et accessoirement meilleure chanson du disque) qui peuvent regarder sans honte leurs glorieux ainés 70’s. Même punition pour le Stonien « I’ll Bite Your Face Off », aussitôt adoubé sur scène.
La qualité des chansons se situant vers la moyenne haute de ce qu’a pu proposer l’énergumène jusqu’alors, ce qui n’est pas un moindre compliment. J’admets personnellement une grosse faiblesse pour le Heavy « When Hell Comes Home » et John 5 impressionne plus sur « Disco Bloodbath Boogie Fever » que sur tout ce qu’il a fait derrière Manson.

En revanche, on implore « mais pourquoi ?????? », après avoir subi le supplice inutile de l’insipide pleurnicherie faite ballade : « Something To Remember Me By ». On frôle l’insoutenable, on cauchemarde. Trop fort.
Et là revient le sens de l’humour parfois limite du marionnettiste, parce qu’il remet les néons sur une authentique bimbo. Et même que le diable : c’est elle. Et il/elle a la voix d’une nénette photoshop refaite de partout**.
Moralité, le Diable se niche bien où il veut or Ke$ha est un détail dans son histoire.
Et celui ci n’est vraiment pas glorieux. Alice foire son effet.
Mais il se rattrape admirablement sur le final en mode pop 60’s avec le sémillant « I Gotta Get Outta Here », délicieux comme un péché mignon.
Remarquablement orchestré, « The Underture » fait office de générique/pot pourri des (désormais) deux livres du cauchemar.
Steven est aujourd’hui un adulte qui a du maintien, il a vieillit.
Il est plus proche d’un « Lord Of The Rings » rôdant dans l’un(h)ivers de Kubrick que du jeune padawan de l’espace s’abandonnant aux félicités du côté obscur de la force.
Bon sang ne saurait mentir.***


* Pour le Line-Up demander à Maniac Blues sinon wiki est ton ami
** Oui, les deux
*** George, tu sais bien combien je t'adore !