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BLUES ROCK  |  STUDIO

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- Style : Bernard Benoit
- Membre : Genesis, Squackett, Gtr, Quiet World

Steve HACKETT - Blues With A Feeling (1995)
Par MARCO STIVELL le 10 Novembre 2010          Consultée 4253 fois

Eh bien ! A peine "remis sur pied", voilà que Steve HACKETT se remet à nous gâter en surprises. Car qui aurait cru qu’un jour, l’ancien guitariste de Genesis consacrerait un disque à la grande musique blues ? Il faut dire que ce genre n'a jamais été le fort du groupe dont la musique lorgnait nettement plus vers un rock progressif symphonique. Steve en revanche n'a point rechigné à écrire deux ou trois morceaux blues sur ses albums antérieurs. Mais de là à y consacrer un album, je suis sûr que même les autres fans les plus ardus n'auraient pas misé un kopeck (ou plutôt un dollar) là-dessus. Reste à savoir si la surprise sera bonne...

Un choix totalement assumé donc, mais qui continue d’étonner, tant cette passion était jusque-là bien cachée, même dans les plans de guitare les plus basiques du bonhomme. Bon, il est vrai que l’on avait eu quand même auparavant droit à des "Let Me Count the Ways" ou "Little America", m'enfin c'était plus gentillet et pas toujours convaincant… Bref, entre un tel titre, une telle pochette et un tel contenu, on obtient le disque le plus américain de Steve. Côté influences, on sent que celles-ci, plutôt que de rejoindre les légendaires Robert Johnson et Howlin' Wolf, se situent quelque part depuis la fin des années 60, c’est-à-dire l’arrivée de musiciens blancs tels que John Mayall, Johnny Winter… Ce qui est tout à fait remarquable et pourrait déjà constituer un bon point en faveur de l'auteur de Voyage of the Acolyte (qui semble déjà bien loin...)

Et pour la forme, Steve ne s’est entouré que de "brutes" : Julian Colbeck devenu son claviériste habituel, et une section rythmique de folie composée de Hugo Degenhardt et maître Doug Sinclair. Oui mais voilà, ça ne fait pas tout, car aussi excellents soient-ils tous les deux, on sent que cette même rythmique pêche un peu par moments, comme si elle avait de la difficulté à s’adapter à un tel genre, voir en particulier le morceau "Footloose". Enfin ce n’est pas trop grave, mais on en vient parfois à se dire que l’on écoute plus un disque de rock pur et dur, parfois limite hard dans les parties de guitare (voire même de chant comme "Solid Ground") que de blues. Colbeck s’en tire quant à lui avec les honneurs, tant pour le phrasé que les sonorités, qui contribuent à cet ensemble très "urbain".

Et Steve lui, qui n’a rien de l’étoffe d’un chanteur de blues à la base, se livre à cet exercice avec justesse et sincérité, et par cela avec réussite même si rien n'est miraculeux, en choisissant des morceaux bien adaptés à son registre vocal (entre autres la chanson-titre, "Love of Another Kind"…). On peut ainsi dire que le temps de "Let me Count the Ways" est bien lointain. Et ce n’est pas tout : il y a également la surprise de le voir tenter d’égaler les maîtres du blues à la guitare. Il n’est certes pas BB King quoiqu'ils se rejoignent dans le style "deux notes seulement et ça tue", et ici son jeu garde une sonorité très rock, mais au vu des chansons, ce n’est pas mal du tout. Quant à l’harmonica, il faut préciser que c’est un instrument qu’il a commencé de pratiquer en même temps que la guitare, alors maintenant il suffit d'écouter… Et donc ici, c’est plus que remarquable, notamment sur le magnifique "A Blue Part of Town", un des rares morceaux vraiment forts du disque, en simple piano électrique-harmonica.

Reste un album sympathique mais "juste" sympathique, composé de standards comme "Born in Chicago" et "The Stumble" plus ou moins bien faits mais pas forcément indispensables, ainsi que de compositions dans l'ensemble de bonne qualité. On reste dans un blues très urbain (plutôt celui de Chicago donc), et l’on pourrait craindre de trop grandes ressemblances entre les morceaux mais heureusement - ou pas -, il n’en est rien. Certains titres comme le déchaîné instrumental "Footloose" sont un peu rehaussés par la présence de cuivres. Le plus ambitieux reste "Tombstone Roller", divisé en deux parties, très ambiancé, et que l’on peut aisément qualifier de progressif, ou plutôt de "permissif" comme Steve aime bien dire. Les plus grandes réussites restent sans conteste "Love of Another Kind" avec un bon petit jeu d'orgue, et l’une des rares compositions collectives (par tout le groupe en fait) : "Big Dallas Sky", avec ses claviers célestes et décollages de toute beauté.

A réserver aux fans car même si l'exercice est louable, ça ne fait pas pour autant de ce Blues With a Feeling un passage obligé dans la carrière de Steve, qui a quand même dû se faire plaisir.

Note réelle : 2,5/5

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   MARCO STIVELL

 
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- Steve Hackett (chant, guitares, harmonica)
- Julian Colbeck (claviers)
- Doug Sinclair (basse)
- Hugo Degenhardt (batterie)
- Dave 'taif' Ball (basse)
- Jerry Peal (orgue)
- The Kew Horns (cuivres)


1. Born In Chicago
2. The Stumble
3. Love Of Another Kind
4. Way Down South
5. A Blue Part Of Town
6. Footloose
7. Tombstone Roller
8. Blues With A Feeling
9. Big Dallas Sky
10. The 13th Floor
11. So Many Roads
12. Solid Ground



             



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