Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Bernard Benoit
- Membre : Genesis, Squackett, Gtr, Quiet World

Steve HACKETT - Genesis Revisited (1997)
Par MARCO STIVELL le 14 Décembre 2010          Consultée 4981 fois

Vingt ans déjà… Vingt ans pile que Steve HACKETT a quitté Genesis. Comme pour "célébrer" cet anniversaire (même si pour beaucoup de fans ce n'est pas un événement heureux), paraît ce disque hommage, pas le premier ni le dernier fait au groupe culte, mais en tout cas, le premier fait par un ancien membre et pas n’importe lequel.

Steve, le plus discret, le plus sensible, le plus romantique… Ou si ce n’est pas "le", c’est "l’un des", incontestablement. Contrairement à Peter Gabriel, Steve est toujours resté fidèle à Genesis, reprenant à loisir nombre de morceaux (notamment de la période 76-77) au cours de ses tournées solos. Et c’est donc logiquement qu’il finit par consacrer un album entier à ce groupe dont il a été un pilier pendant ces si riches années. Cet album est, de sa carrière solo, certainement celui qui se place de loin le plus haut sur l’échelle "gros budget", réunissant un nombre impressionnant d’invités et de participations, y compris celle d’un orchestre philarmonique. La liste est alléchante : Tony Levin, Bill Bruford, Paul Carrack, Chester Thompson… Reste à savoir si le disque est du même goût.

Car ce qu'on attend d’un tel maître, c’est un disque de reprises au moins à la hauteur de leurs originales. Je suis cependant bien obligé de mettre un terme funeste à cette impatience car certaines y arrivent (à peu près au même niveau), mais surtout elles ne les dépassent pas. Aucune. Elles sont à la hauteur, c’est déjà ça. Mais pas toutes… Bref, il y a de quoi rester pas mal sceptique concernant cet album et, pour ainsi dire, s'il arrive à surprendre, on peut parler d'hommage tout juste honorable. Il ne faut pas oublier non plus qu'en vingt ans, la musique a évolué, ça aussi ça laisse supposer beaucoup de choses.

Steve a, comme on s’y attend, réarrangé voire orchestré (au sens propre) les morceaux, et on le remarque dès "Watcher of the Skies". La puissance est là, dans le groove - quel bonne idée que toutes ces parties de guitares -, même dans le chant de John Wetton (ex-King Crimson, UK, Asia...). Puissance que l’on retrouve sur les "Dance on a Volcano" (première utilisation de la grosse voix gothique par Steve) et "Los Endos" qui conservent leur aspect bouillonnant et explosif (avec de nouveaux ornements pour le deuxième), mais aussi sur les morceaux les plus simples comme "For Absent Friends" (chanté par Colin Blunstone), qui sont présentés sous un tout nouveau jour avec leurs couches de violons. Tout ça c’est du bon, ce dépoussiérage est pour le moins très intéressant. Mais… il manque quelque chose. Des moments "orchestraux" comme "For Absent Friends" ou le milieu de "Firth of Fifth" (avant le solo bien sûr), s'ils surprennent au premier abord, même agréablement, donnent vite l'impression de ne pas avoir de grand relief. En tout cas à aucun moment on se dit "c’est nettement meilleur comme ça", et ce n'est à mon avis pas dû au fait que l'on soit trop habitué aux originaux.

Ne boudons tout de même pas notre plaisir, notamment en ce qui concerne les bonnes surprises. Les morceaux sus-cités en contiennent plus ou moins de belles, il y a outre "For Absent Friends", "Your Own Special Way", l’inédit de 73 "Déjà Vu" (chanson inachevée de Peter). Cette dernière est magnifiquement rêveuse, gagne une certaine force avec le chant de Paul Carrack, de même que "Your Own Special Way" dans sa version limite r'n'b, bien qu'elle n'ait pas la même portée que la version originale. "Los Endos", savamment remanié, inclut divers moments inattendus comme "Dancing With the Moonlit Knight", "Matilda Smith-Williams Home For the Aged" ou le futur "Rise Again". Enfin, Steve n’a pu s’empêcher d’inclure un morceau à lui seul, qui n'a rien à voir avec un quelconque titre de Genesis, "Valley of the Kings" qui porte bien son nom, le "The Steppes" des années 90, en tout aussi réussi.

Les principaux regrets que l'on peut éprouver se situent essentiellement dans quelques moments fourre-tout comme le milieu de "Firth of Fifth" (même si la montée vers le solo de Steve est une perle d'intensité), le jazzy "I Know What I Like" qui ne sait pas trop où il va, et "Waiting Room Only", très inventif (un peu trop même), qui annonce quelque peu tout de même les prochaines productions de Steve. A l'inverse et en matière d’orchestration, la chanson la plus réussie reste "The Fountain of Salmacis", mais elle se trouve pas mal gâchée par le chant de Steve, à nouveau trop aigu et forcé. Quant à voir comment il utilise sa guitare nylon dans l’intro de cette dernière et de "Los Endos", on en vient presque à regretter qu’il n’y ait pas plus de moments acoustiques sur ce disque.

Reste un projet honnête mais pas mal dépersonnalisé et pas entièrement maîtrisé, peut-être trop "important" pour quelqu'un comme Steve, en rapprochant cette situation de celle de GTR qui, bien que différente de celle-ci, ne lui a pas franchement réussi non plus. A découvrir, mais ne pas en exiger trop. De toute façon maintenant, vous voilà prévenus...

Note réelle : 2,5/5

A lire aussi en ROCK PROGRESSIF par MARCO STIVELL :


The MOODY BLUES
Days Of Future Passed (1967)
Pas inattaquable mais historique




SPOCK'S BEARD
V (2000)
Un incontournable du rock progressif hors 70's.


Marquez et partagez





 
   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Steve Hackett (guitares, chant, chœurs, orchestration, harmonica,)
- John Wetton (chant, basse)
- Bill Bruford (batterie, percussions)
- Tony Levin (basse)
- Julian Colbeck (claviers)
- Ben Fenner (orchestration, programmations, claviers)
- Roger King (orchestration, programmations, claviers, vibraphon)
- Chester Thompson (batterie)
- Alphonso Johnson (basse)
- Will Bates (saxophone)
- Nick Magnus (claviers, programmations)
- Jerry Peal (claviers, programmations)
- Hugo Degenhardt (batterie)
- Paul Carrack (chant)
- Pino Palladino (basse)
- Colin Blunstone (chant)
- Aron Friedman (orchestration, claviers, programmations, piano)
- Richard Macphail (choeurs)
- Jeanne Downs (choeurs)
- Richard Wayler (chœurs)
- John Hackett (flûte)
- Ian Mcdonald (saxophone, flûte)
- The Sanchez / Montoya Chorale (choeur)
- The Royal Philharmonic Orchestra
- Matt Dunkley (direction de l'orchestre)


1. Watcher Of The Skies
2. Dance On A Volcano
3. Valley Of The Kings
4. Déjà Vu
5. Firth Of Fifth
6. For Absent Friends
7. Your Own Special Way
8. The Fountain Of Salmacis
9. Waiting Room Only
10. I Know What I Like
11. Los Endos



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod