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- Style : Dick Rivers , Johnny Hallyday , Jacques Dutronc

Eddy MITCHELL - Apres Minuit (1978)
Par BAKER le 6 Mai 2018          Consultée 2159 fois

Ca lui a pris quelques années, mais en 1978, la carrière d'EDDY est sur des rails. Il a trouvé un style qui lui va comme un gant, des musiciens dévoués autant que doués, un public exponentiel et surtout, entre deux reprises qui ont fait sa légende, un partenaire d'écriture en la personne de Pierre Papadiamandis qui devient de plus en plus son bras droit, son ombre. Eddy aux textes, Pierre à la musique, et comme EDDY n'écrit que s'il possède déjà la mélodie, leur fusion n'en est que plus indispensable. "Après Minuit" est donc, est-on tenté de dire, "un album de plus". Il n'a finalement que peu de différences avec le précédent, à ceci près que le son est un peu étoffé, un chouïa plus sombre et dur surtout, et que l'harmonica de Charlie McCoy disparaît progressivement. D'ailleurs, la pochette donne le ton avec cette ambiance de série B des années 50, et la fonte typique des "Universal Monsters" (auxquels EDDY rendra un discutable mais intéressant hommage en 1984 lorsqu'il tournera Frankenstein 90 sous la houlette du regretté Alain Jessua).

La grosse différence se situe surtout au niveau de la qualité. EDDY ménage la chèvre et le chou sur ce disque assez disparate, avec des ratés, plus voyants que d'habitude, mais aussi, rassurez-vous, de grandes pages. Pour les chansons moins intéressantes, on se situe surtout dans les reprises rock et country rock qui n'ont pas le charme des albums de 74 et 75. C'est écoutable mais sans passion, avec surtout des textes qui sont parfois très limites : "Les Pattes Folles" a beau venir d'une anecdote vraie, c'est une erreur de jeunesse machiste peu glorieuse. D'ailleurs, sa fin est totalement sabordée. Quant au "Petit Mickey", c'est une chanson confuse doublée de paroles "frontales" peu amènes, sauvée uniquement par son approche bossa.

Mais quand il est en forme, EDDY MITCHELL continue de sortir de bien belles choses. Si ses reprises sont plus rares, elles sont classieuses : Mr J.J. CALE d'abord, moins bonne que la version CLAPTON (malgré la présence de CALE en personne) car un peu écrasée par l'opulence des arrangements, mais tout de même soyeuse. Et puis, étonnamment, Michel JONASZ. Et là, c'est la vitesse supérieure : en doublant le tempo de l'original, EDDY a trouvé "le" ton qui va bien, c'est d'une classe folle, onctueux. Seul bémol : je trouve personnellement que cette chanson manque un peu de cowbell (traduction "clochettes").

Et puis, petit à petit, Pierre Papadiamandis creuse son sillon avec toujours plus de chansons entre jolies et splendides. Tube énorme et mérité, "Il ne Rentre Pas Ce Soir" deviendra encore un incontournable des concerts, très courte et simple mais magnifique. Cette version originale est juste un peu "raide" niveau rythmique, souci qui sera vite réglé en live (NdAuteur : Et en karaoké, elle déboîte, succès garanti). Très mélodique et humaine, "Le Vieil Indien" est une chanson méconnue qui montre toute l'étendue de la tendresse d'EDDY pour une Amérique. Une seule, spécifique, et sans majuscule. Deux ballades absolument adorables viennent s'inviter : "Je Ne Suis Pas Un Géant", où il s'approche de la variété pure. Ca lui va bien. Et "Même Les Héros", sous-estimée, toute en douceur, si jolie que le fade-out arrive bien tôt, on en aurait volontiers repris une minute.

Enfin, ça devient une habitude, le tandem a sorti une petite pépite mal aimée en la personne du "Barman". Une chanson à la construction mélodique nickel, et qui thématiquement est la suite, voire la même histoire d'un autre point de vue du déjà excellent "Chanteur du Dancing". De gentils paumés sublimés par des mélodies inoubliables. Cette chanson à elle seule prouve que malgré une toute petite baisse de forme, EDDY reste pour l'instant très grand. Il sortira de ces sessions une face B irrésistible : le "Camp Du Bonheur", musicalement simple (un boogie woogie) mais avec EDDY en archi-grande-forme, totalement sorti de ses gonds dans la peau d'un Gilbert Trigano en mode Terminator.

Après Minuit n'est certes pas le meilleur album de son auteur, mais il clôt une trilogie d'albums cultes qu'on aurait du mal à vous déconseiller.

Note finale : plutôt 3,5/5.

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- Eddy Mitchell (chant)
- Charlie Mccoy (harmonica, claviers, vibraphone)
- Wayne Moss (basse)
- Kenny Buttrey (batterie)
- David Briggs (piano)
- Billy Sanford (guitare)
- Reggie Young (guitare)
- Dale Sellers (guitare)
- Graddy Martin (guitare)
- Jj Cale (guitare)
- The Memphis Horns (cuivres)
- Russ Hicks (pedal steel, violon)
- Farrel Morris (percussions)
- Jim Isbell (percussions)
- The Jordanaires (choeurs)
- The Holladay Sisters (choeurs)
- Buddy Spicher (violon)
- Lloyd Green (violon)


1. Il Ne Rentre Pas Ce Soir
2. Le Vieil Indien Et Le 'western Show'
3. Du Blues, Du Blues, Du Blues
4. Le Parking Maudit
5. Je Fais Le Singe
6. Après Minuit
7. Je Ne Suis Pas Un Géant
8. Les 'pattes Folles'
9. Un Barman
10. Un P'tit Mickey
11. ...même Les Héros...
- bonus
12. Au Camp Du Bonheur



             



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