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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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- Style : Dick Rivers , Johnny Hallyday , Jacques Dutronc

Eddy MITCHELL - De Londres à Memphis (1967)
Par BAKER le 25 Février 2018          Consultée 1999 fois

Ca voyage, ça voyage. Pour la première fois, Eddy va faire son Lindbergh. Renforcé par sa récente rencontre avec Pierre PAPADIAMANDIS, il tente le grand chelem : un album semi-concept. Face A enregistrée à Londres, et principalement faite de reprises comme il est coutumier depuis désormais plusieurs années. Face B, zou ! direction Memphis, la ville la plus musicale des Etats-Unis (à part Chicago, New-York, San Francisco, Austin, Los Angeles, Melun.....) avec sous le bras tout un tas de compositions Papadiamantées. A lire ce résumé, on pourrait se dire que le match est truqué, que les jeux sont faits, que ça va faire du 6-1 au Parc avec la foule qui crie Olé à chaque but.

C'est mal connaître le destin qui va s'acharner sur Schmoll. Comme dirait John Irondick après la quarante-septième prise : quand ça veut pas, ça veut pas.

Donc, la face A débute par une nouvelle chanson signée Pierrot et fait ensuite place aux fameuses adaptations. Hola ! On va tout de suite s'arrêter sur cette introduction qui s'intitule "Le début de la fin". Ô ironie ! Ô cruauté du sort ! Que n'aies-tu point rebaptisé ce vil préambule ! Car effectivement, pour une première chanson, ça pète. C'est excellent. C'est une ballade soul très cucul mais ravissante. Eddy est à son sommet (pour l'époque) et en prime, il nous gratifie de grosses strings bien baveuses, artifice dont votre serviteur est très friand. La face B, de son côté, termine l'album sur un autre petit joyau signé PapadiaMoine, très connue celle-ci : "Alice", slow désespéré aussi roublard musicalement que malin côté texte. Alors, "De Londres à Memphis", super album qui consacre le duo de façon pérenne ?

Que nenni. "Le début de la fin" : voilà un titre qui sonne comme une prophétie. Les reprises de la face A donnent dans le minimum syndical : du Tom JONES au ralenti, un bon texte sur la rumeur plombé par des arrangements bof, un titre sur le "bandit manchot" si anecdotique que même le fade-out est copieusement bâclé, et un titre qui se veut hispanisant (anda ! anda ! picca la vacca !) mais rappelle son... premier album. Bon, vous me direz, pas grave : et cette face B alors, qui se rapproche le plus de ce qu'Eddy fera d'ici 20 ans ? C'est encore moins bon. Pierrot se cherche dans la composition, et si les musiciens sont doués (la mise en place est plus costaud qu'en 1963, le son fait de très légers progrès), les chansons n'ont pratiquement aucun intérêt. De la face B à la pelle, des thèmes prétextes, des mélodies lambda, jusqu'à une chanson qui s'intitule, je vous jure que c'est vrai, "Je touche le fond". Ca plus le premier titre, ne manque que le petit Jésus du triumvirat : "N'achetez pas mon disque". Il ne l'a pas fait, mais c'est tout comme.

En bref, le disque démarre magnifiquement, se termine magnifiquement, et il n'y a rien entre les deux. L'anecdotisme des chansons est parfois amélioré par une interprétation toujours sans failles (ces cris sauvages sur "Je touche" !) mais ce n'est pas un disque qui dans l'ensemble se réécoute avec plaisir. Et les faces B de l'époque ? Là aussi, il y a du très banal, voire du mauvais, et de l'excellent. "Bye-Bye Prêcheur" est tout ce que j'aime : texte sanglant, orgue malicieux, ça remue autant le cul que les méninges. Deux autres titres sont écoutables, mais ils font peur : "Rien Qu'une Femme" est mignonne... mais c'est du Julio IGLESIAS. Et "Je Ne Me Retournerai Pas", c'est encore pire : c'est une bonne chanson, vraiment, bien foutue et tout, mais c'est du Johnny HALLYDAY. Pur jus. Cent pour cent certifié. Et c'est la première fois qu'Eddy flirte avec cette dangereuse ligne jaune. S'il a voulu se donner les moyens de ses ambitions, MITCHELL entame pourtant, bien malgré lui, une longue traversée en solitaire.

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- Eddy Mitchell (chant)
- Jean Bouchéty (arrangements)
- David Hood (basse)
- Roger Hawkins (batterie)
- Ronny Varrel (batterie)
- Big Jim Sullivan (guitare)
- Eddie Hinton (guitare)
- Jimmy Johnson (guitare)
- Marlin Greene (guitare)
- Vic Flick (guitare)
- Jimmy Evans (orgue)
- Lindon Oldham (piano)
- Reg Guest (piano)
- Charly Chalmers (saxophone)
- Don Honeywell (saxophone)
- James Mitchell (saxophone)
- Rex Morris (saxophone)
- Don Lusher (trombone)
- Albert Hall (trompette)
- Don Heavenly (trompette)
- Eddy Blair (trompette)
- Ray Davies (trompette)
- Wayne Jackson (trompette)
- Dana Thatcher (choeurs)
- Jeanie Greene (choeurs)
- Mary Holliday (choeurs)
- Susan Coleman (choeurs)


1. Le Début De La Fin
2. Docteur
3. Ole
4. Toute La Ville En Parle
5. Le Bandit A Un Bras
6. Mon Père Avait Tort
7. Chacun Pour Soi
8. Au Dela De Mes Rêves
9. Sur Mon Nuage
10. Mes Promesses
11. Je Touche Le Fond
12. Les Faux-monnayeurs
13. Alice
- bonus
14. Bye-bye Prêcheur
15. Rien Qu'une Femme
16. Je Ne Me Retournerai Pas
17. Je N'avais Pas Signé De Contrat
18. Toi Sans Moi
19. Aïe



             



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