Recherche avancée       Liste groupes



      
ROCK  |  STUDIO

L' auteur
Acheter Cet Album
 


 

- Style : Dick Rivers , Johnny Hallyday , Jacques Dutronc

Eddy MITCHELL - Dieu Bénisse Le Rock'n'roll (1972)
Par BAKER le 21 Mars 2018          Consultée 3002 fois

Une frénésie de sorties n'est que rarement bon signe. Certes, il y a des artistes qui ont soudain une telle boulimie créative qu'ils sortent des disques en rafale, profitant d'une inspiration prolifique. Mais pour ce maigre pourcentage de génies généreux, combien de disques moyens voire mauvais, combien de bouteilles à la mer, combien de places prises dans les bacs dans l'unique but de continuer à exister ?

Fin 1972, Eddy sort donc un second album. Il l'avait déjà fait. A plusieurs reprises. Mais nous sommes en 1972 et dans l'ensemble, le temps moyen de réalisation d'un album a eu tendance à augmenter. Deux disques par an, ça devient un peu plus rare. Difficile donc de voir autre chose dans cette sortie qu'un besoin impérieux de rappeler que non, Eddy n'est pas mort. Par ailleurs, même en passant outre la pochette qui après Zig-Zag et Rock'n'Roll se montre tout aussi troublante (entre soignée et mégacheum, le trait mélangeant François Bourgeon et un mélange Brétécher/Edika), le titre fait tiquer. Dieu ? L'entité hypothétique qu'il chatouille vicieusement depuis plusieurs albums ? Rock'n'roll ? L'unique style qu'il ne joue plus depuis maintenant au moins 3 ans ? Où va-t-on avec un tel postulat de départ ?

Rassurez-vous, le disque ne sera pas une purge exécrable difficile à avaler. Mais il reste un des albums les plus faibles d'Eddy MITCHELL. Dôté d'un son correct, de musiciens comme toujours nickel ("Le Marchand De Canons" et sa guitare wah-wah stupéfiante de maîtrise), ce 33 tours est surtout un mélange de très bonnes choses et de chansons totalement oubliables. Ce n'est pas désagréable, et les cuivres difficiles, voire délicats, de Zig-Zag ont disparu, mais une large moitié des titres est parfaitement secondaire : "Ulysse" et son country rock uptempo, "La Fille du Pasteur", "Oh Louise" (bien que fraîche car empruntant au cabaret et possédant une vraie ambiance typique variété Française 70s), "Aladin", même "Merci Merci" et ses jolis arrangements, tout ceci est écoutable mais lisse et peu intéressant. Eddy et son équipe ont déjà fait mieux, plus percutant, ou plus simplement joli. On sent vraiment un côté forcé dans ces titres. Même la chanson d'ouverture, propulsée par une intro très rock lourd et prometteuse, est sabotée par un refrain d'un mielleux gluant (merci Eric CHARDEN !).

Après, tout n'est pas à jeter, loin de là. Petit titre perdu au fin fond de sa discographie, "Le village abandonné" est une petite pépite mineure de PAPADIAMANDIS, gâchée uniquement par une fausse bonne idée : le dédoublage du chant, c'est vrai que ça permet d'aérer un album et donner de la présence à une chanson en particulier, mais bon sang, pas sur un texte parlant justement d'abandon et de solitude ! (Faut réfléchir McFly, faut réfléchir !). Reprise de Kris KRISTOFFERSON, "Bobby McGee" est charmante et posée sur un délicieux tapis de 12 cordes. Inattendue, "La Chanson de Judas" est une adaptation de Jesus Christ Superstar extrêmement bien adaptée par Pierre DELANOE (qui pour l'occasion a su vraiment saisir l'esprit ironique et pince-sans-rire d'Eddy), et pourra choquer certains auditeurs : oui, Andrew Lloyd WEBBER a écrit une bonne chanson ! (enfin, c'est la version officielle tant que Fox Mulder ne m'aura pas rapporté le dossier A7-B6-KOOLAY que je lui ai demandé).

Et le morceau-titre, me demanderez-vous ? Y a-t-il du rock'n'roll ? Non, pas un atome. Mais du rock tout court, ça oui, bien lourd, avec des choeurs féminins exceptionnels et de bons gros violons bien clichés comme je les aime. Ivan JULLIEN, compositeur invité ici, a fait un super boulot et en sortant du disque, on se pose des questions concernant l'avenir proche de Pierre PAPADIAMANDIS, car avec ce titre réussi, Eddy a peut-être, je dis bien peut-être, enfin trouvé sa vraie voie. Mais l'histoire est encore loin d'être gravée.

En faces B, deux titres charmants mais qui n'apportent rien à part du plaisir d'écoute simplet. Il faut noter cependant que le single "Super Belle" tente à tout prix d'être un tube succèdant à "C'est Facile" ; c'est archi-putassier, et comme justement ce n'est pas dans les habitudes de Schmoll, ce n'en est que plus intéressant.

A lire aussi en ROCK par BAKER :


Paul WELLER
A Kind Revolution (2017)
Fascinant de maîtrise et de versatilité




David KNOPFLER
Release (1983)
La vengeance ne doit pas dépasser thermostat 3.


Marquez et partagez





 
   BAKER

 
  N/A



- Non Disponible


1. Je N'ai Pas Besoin De Docteur
2. La Chanson De Judas
3. Le Village Abandonné
4. Ulysse
5. Aladin
6. Oh Louise
7. Dieu Bénisse Le Rock'n'roll
8. Le Marchand De Canons
9. Bobby Mcgee
10. Le Petit Escroc
11. La Fille Du Pasteur
12. Merci, Merci, Merci, Merci
- bonus
13. Super Belle
14. Soudain L'été



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod