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- Style : Dick Rivers , Johnny Hallyday , Jacques Dutronc

Eddy MITCHELL - Come Back (2010)
Par BAKER le 8 Juin 2018          Consultée 1558 fois

Come Back est un disque qui a fait parler de lui. Il y a de quoi. Non pas qu'il soit le meilleur album d'Eddy Mitchell, mais chaque album est important lorsque l'artiste qui l'a conçu annonce prendre sa retraite. Oh, bien évidemment, on les compte par douzaines, les musiciens qui déclarent arrêter de tourner au micro de RTL tout en pianotant sur leur portable les clauses du contrat pour la tournée de retour-de-mon-boulot-de-dans-deux-ans-que-j'ai (coucou SCORPIONS, hello A-HA !).

Mais Eddy, c'était autre chose. Certes, il n'arrêtait pas totalement la scène ni la confection d'albums studios, mais quand il admit ne plus vouloir faire de vraies tournées et donc commencer à relever le frein à main de sa vaste carrière, on l'a cru. Probablement car, tout gouailleur taciturne qu'il est, Eddy Mitchell n'a jamais ou si peu pris son public pour un imbécile (et là aussi, on pourrait faire un petit bisou à un sacré paquet de gens). Come Back est donc sorti avec en étendard brandi au vent "l'album de fin de carrière" et même si ce n'était pas - et n'a jamais été - vrai, nous avons tous ressenti un poil d'amertume. Surtout que côté chansons, Eddy ne s'est pas privé de semer quelques cailloux blancs : une chanson d'ouverture abondamment nostalgique, une chanson de fin malicieuse au possible, et un single très médiatisé et grandement autobiographique.

Ce sont de loin les trois chansons les plus importantes de l'album, et au moins deux d'entre elles ne décevront pas. Véritablement poignante, "Avoir 16 Ans" est peut-être l'ultime chef-d'oeuvre du duo Moine / Papadiamandis, une sorte d'adieu bouffi de regrets, et une chanson sublime mais qui vous fout le bourdon jusque là. Heureusement, l'avoir mise en ouverture, c'est malin : il reste 12 titres derrière pour botter quelques culs. Non, pour le final, "Come Back" s'amuse d'un rien : paroles très drôles, mélodie swingante, arrangements qui pètent (ne pas se fier à la basse d'intro qui sonne curieusement), et puis cette transpose sur le second couplet, ah là là, que dire sinon que c'est l'oeuvre d'un vieux renard qui a fouillé tous les terriers de l'univers ! Une fin d'album et, à l'époque de sa carrière, parfaite à tous les niveaux.

Le single quant à lui est sorti dixième de la police de Nice avec une moyenne de onze sur vingt, ce qui est bien mais pas top. Signé SOUCHON / VOULZY, il est disponible en deux mixages : celui de Jay Newland pour rester cohérent avec l'album, et celui de Voulzy, l'orfèvre de la pop française, beaucoup plus fouillé, plus massif, mais à la rythmique déjà pataude encore moins intéressante. Dommage, mais ça reste une belle chanson, et vous en trouverez d'autres. En forme de bilan, Come Back touche un peu à tous les univers : le shuffle "Laisse Le Bon Temps Rouler" nonchalant et cool, le blues rock et le cabaret sur "Vintage" et ses paroles réussies ("S'offrir un solitaire ça coûte très cher"), la country avec "Un Garçon Facile" qui est un orgasme de guitares - ce double solo à la EAGLES ! - jusqu'au ragtime.

Deux autres titres forcent le respect : "L'Esprit Rock 'n'Roll" mérite bien son titre et aurait pu sortir de Racines : quant à "Ca Ressemble à du Blues", c'est presque du JONASZ, mélangeant l'orgue de "Rupture en VHS", le piano Rhodes de "Riders on the Storm" des DOORS et une construction impeccable. On ne pourra pas en dire autant d'un petit tiers de l'album qui, lui, reprend les mêmes défauts que Grand Ecran, à savoir un style un peu roboratif et une section rythmique bien trop pauvre (malgré un casting de rêve, sous-employé). 3-4 chansons mineures qui noircissent un poil le tableau, mais n'empêchent pas l'album de retrouver un certain seuil de qualité auquel on ne s'attendait pas forcément après une carrière si longue.

L'album connut un certain succès, mais évidemment moins que la tournée qui s'ensuivit. Pensez, la "der des ders", la véritable "dernière séance" ! Eddy peut être fier : en 2010, il aurait fini sa carrière sur une tournée ultra-triomphale et un album tout à fait satisfaisant. Il ne lui reste plus qu'à profiter du bon temps. Et s'il nous invitait à la fête ?

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   BAKER

 
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- Eddy Mitchell (chant)
- Laurent Voulzy (guitare, harmonica, choeurs)
- Hervé Brault (guitare, pedal steel, choeurs)
- Basile Leroux (guitare)
- Jimmy Vivino (guitare)
- Dean Parks (guitare)
- Larry Campbell (guitare, pedal steel)
- Jean-yves D'angelo (claviers, choeurs, arrangement cordes)
- Brad Cole (claviers)
- Michel Amsellem (piano)
- Loïc Pontieux (batterie, percussions)
- Bernie Dresel (batterie)
- Evert Verhees (basse, choeurs)
- Lee Sklar (basse)
- Greg Zlap (harmonica)
- Tommy Morgan (harmonica)
- Jeff Clayton (saxophone)
- Tom Peterson (saxophone)
- Bijon Watson (trompette)
- Eric Giuausserrand (trompette)
- Kako Bessot (trompette)
- Ira Nepus (trombone)
- Michael Joussein (trombone)
- Michel Gaucher (arrangement cuivres)
- Brenda Hervé (choeurs)
- Véronique Bossa (choeurs)
- Sophie Udovic (choeurs)


1. Avoir 16 Ans Aujourd'hui
2. Laisse Le Bon Temps Rouler
3. L'esprit Grande Prairie
4. Je Suis Vintage
5. Mes Colonies De Vacances
6. En Garde à Vue
7. Tu Fermes Les Yeux Sur Tout
8. Un Garçon Facile
9. Ça Ressemble à Du Blues
10. Surmonter La Crise
11. Pas Besoin De ça
12. L'esprit Rock'n'roll
13. Come Back
14. L'esprit Grande Prairie (mix Laurent Voulzy)



             



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