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- Style : Dick Rivers , Johnny Hallyday , Jacques Dutronc

Eddy MITCHELL - Le Cimetière Des éléphants (1982)
Par BAKER le 16 Mai 2018          Consultée 4048 fois

Le Cimetière des Eléphants, c’est une chanson. Une chanson très connue. Encore une. Et une chanson très réussie. Encore une. Arrangements suaves, basse délicieuse, paroles un peu déséquilibrées mais chant parfait, rien à redire.

Mais Le Cimetière des Eléphants, c’est également un album. Qui d’ailleurs n’avait pas de titre sur le premier pressage : le 33 tours d’origine stipulait uniquement “Eddy Mitchell”. Comme si c’était un album éponyme. Et surtout, comme si c’était un renouveau, le début d’une nouvelle carrière. Ce sera le cas. Cimetière (puisqu’il faut bien lui donner un nom) est le premier album uniquement constitué de nouvelles chansons, écrites par le tandem Mitchell / Papadiamandis. Bon, il y a bien une reprise, mais c’est de JONASZ: est-ce que ça compte ? Non. L’essentiel est dans cette confiance absolue qu’a désormais la star envers son faiseur de tubes. Et il aura bien raison. Car si cet album n’a finalement donné naissance qu’à un seul tube, c’est la qualité globale de l’oeuvre qui est bluffante.

Il y a pourtant eu trois studios différents pour en venir à bout. Trois studios, trois endroits des Etats-Unis : New York puis Nashville (avec son équipe habituelle mais pour seulement trois petits titres) et enfin Los Angeles. A première vue (ouïe), la différence ne saute pas aux yeux. D’une part parce que tous les musiciens, de tous horizons, se sont mis au diapason pour tous jouer de façon nickel, chaude et smooth, y compris Nashville qui a rendu son instrumentation plus crooner, plus easy listening / smooth jazz que leurs débuts country rock. D’autre part, parce que les chansons se suivent et se ressemblent dans la qualité : riffs accrocheurs, belles harmonies simples mais pas simplettes, et surtout de la mélodie, partout. Eddy se fait plaisir, ses zicos aussi, ça se sent dans le moindre titre. Que ce soit dans le soft rock proche de l’AOR ("Je Saurai Encore T’Aimer", "J’ai Déjà Donné") ou dans le rock plus “tape dans l’fond” du bulldozer "Change Pas De Look", "J’Ai Vendu Mon Ame" (quel petit riff assassin !) ou "Lucille", nouvelle adaptation de Michel JONASZ, encore une fois au tempo doublé, et encore une fois supérieure à l’originale !

Shuffle entraînant, doux-amer et auto-référencé, “Elle ne rentre pas ce soir” n’est pas une suite au désespéré (et tragique) “Il ne rentre pas”, mais une façon plus optimiste, plus résignée et rigolarde de laisser le destin suivre son cours. Mignon, mais le meilleur se trouve dans deux titres très peu connus qui sont la quintessence du tandem créatif. Petit diamant noir, "Mauvaises Vibrations" propose une ambiance particulière, évoque la violence urbaine (nous sommes en 1982 !) de façon décalée mais pas moins mortifère pour autant. Le groupe de Charlie McCoy y est méconnaissable, transfiguré. Enfin, chanson épique et bouleversante, "Tiens-Toi" évoque l’alcoolisme de manière frontale, avec une composition de très haute voltige et un Eddy tout en rage difficilement contenue. De la variété. Mais au summum.

Deux faces B seront tirées de ces sessions disparates mais si complémentaires : "L’Amour Est Vraiment Fort", délice smooth avec une guitare en feu et un saxo de péripathéticienne, sacré petit lot. Même style, un peu moins réussi mais très sympathique quand même, avec "Qu’Est-Ce Qu’on Va Faire Quand On Sera Grand", ou comment après 22 ans de carrière continuer de se demander s’il y a un job après la vie. Mais même sans ces succulents rajouts, ce “petit grand album” réserve une dernière surprise. Finir le disque sur la même chanson que l’introduction, voilà qui est peu banal, mais on comprend vite pourquoi. Pratiquement inconnue du grand public, la version Los Angeles du Cimetière des Eléphants est stupéfiante. Elle n’est pas foncièrement meilleure que celle de New-York, mais il est incroyable de se rendre compte à quel point l’ambiance d’un studio et le choix de musiciens, même “de session”, sont importants. Ici le Fender Rhodes est plus sec, joué de façon plus décalée, à la Al JARREAU, la basse est plus ronflante (visez le casting, que des pointures atomiques), et l’ambiance est plus crépusculaire et plus feutrée. Une étonnante mais réussie façon de clôturer ce qui est, pour votre humble serviteur, un des tous meilleurs albums d’Eddy Mitchell et qui mérite largement qu’on lui (re)donne sa chance.

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- Eddy Mitchell (chant)
- David Briggs (claviers)
- Pierre Papadiamandis (claviers)
- Charlie Mccoy (harmonica)
- Kenny Buttrey (batterie)
- Robin Buchanan (piano)
- Lee Ritenour (guitare)
- Mike Landau (guitare)
- Vinnie Colaiuta (batterie)
- Neil Stubenhaus (basse)
- Richard Tee (piano)
- Reggie Young (guitare)
- Russ Hicks (pedal steel)
- Steve Gadd (batterie)
- Hugh Mccracken (guitare)
- Kinny Landrum (claviers)
- Bernard Purdie (batterie)
- Gary Herbig (saxophone)
- Dave Sellers (guitare)
- Chuck Findley (trompette)
- Lee Thorn Berg (trompette)
- Larry Hall (trompette)
- Francisco Cartero (basse)
- Tim Weston (guitare)
- Marty Walsh (guitare)
- Michael Leech (basse)
- Joe Caro (guitare)
- Lew Soloff (trompette)
- Ronnie Cuber (saxophone)
- Larry Feldman (saxophone)
- Mayra Casales (percussions)


1. Le Cimetière Des Éléphants (version New York)
2. Je Saurai Encore T'aimer
3. J'ai Déjà Donné
4. Mauvaises Vibrations
5. J'ai Vendu Mon Âme Au Rock'n'roll
6. Elle Ne Rentre Pas Ce Soir
7. Change Pas De Look
8. Tiens-toi
9. Lucille
10. Le Cimetière Des Éléphants (version Los Angeles)
- bonus Tracks
11. L'amour Est Vraiment Fort
12. Qu'est-ce Qu'on Va Faire Quand On S'ra Grand ?



             



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